.
Juste une petite remarque;-) Il était bien nécessaire d'en passer au préalable par l'apprentissage de l'alphabet puisque jusqu'ici Yusuf ne devait connaître que l'écriture arabe lue dans le Coran.
Oui. Ca je l'avais bien compris.
Par ailleurs je n'excluais pas le fait que Kalasinga pouvait tout simplement plaisanter, histoire provoquer un peu son compère Hamid.
***
Dans un autre registre,un détail m'a interpellée. J'ai trouvé curieux que l'auteur utilise le terme de "sultan" pour désigner les petits chefs locaux de l'intérieur, non ?
Non; :-))))
J'ai assumé qu'il s'agissait d'un terme général utilisé par l'auteur pour transmettre l'idée d'un titre/rôle dont on ne trouverait pas l'équivalent ni dans la langue ni dans la culture anglo-saxonne. Ca m'a d'ailleurs incité à comprendre que si de mon point de vue il s'agit de 'petits chefs locaux', la réalité est sans doute toute autre chose car dans un pays habité par autant de groupes ethniques, la structure sociale ne peut pas être conçue avec les bases que nous en tant qu'occidentaux utilisons 'aujourd'hui'.
Le lien mentionné par Space Cadet est très riche d'informations et donc très intéressant mais ne perdons pas de vue qu'il décrit un système en amont de la période qui nous occupe
...en amont oui, mais aussi pendant, puisque la caravane part en chemin de fer et que la présence allemande se fait déjà bien sentir.
Ce lien est vraiment très intéressant, il vaut la peine d’être lu de bout en bout.
On voit que l’auteur n’a rien inventé, c’est bien comme ça que ça se passait et je trouve que les personnages de son expédition correspondent bien à la réalité historique du moment.
Les lectures en commun ont décidément du bon...
Tout à fait. L'article paraît long mais il recèle d'informations.
...
Et que oui, les lectures en commun ont bien du bon!
Oh la là j'ai dû interrompre ma lecture à cause de divers problèmes. Je commence juste le 3ème chapitre que je pense terminer aujourd'hui ,tard...
Ma caravane à moi se prépare pour la Belgique...:-) alors je suis un peu bousculée...
C'est dommage que tu n'aies pas pu suivre, mais on t'attend, on t'attend :-))
*
Quant à moi, j'ai terminé le livre hier soir.
Il est temps pour moi de faire un peu de ménage dans mes notes (et commencer à me préparer pour les fêtes de fin d'année). Mais je reviendrai plus tard avec mes commentaires sur le quatrième chapitre et je tâcherai d'enchaîner en même temps que vous pour les chapitres suivants.
Hier soir je n’ai rien lu, je devais écouter Macron à la TV. Je ne me suis pas ennuyé, je trouve que ce type parle bien, il est aussi bon acteur… ah ! ça oui !
Il a bien botté en touche quand on lui a parlé des gilets jaunes, parce que là, à mon avis, il a été en dessous de tout. Il faut dire qu’il a été interrogé avec plus d’égard que les autres présidents sortant précédemment. Et c’est tant mieux, c’était plus classe.
Le voila en pleine campagne. Je crois qu’il sera difficile à battre mais… on ne parle pas politique dans un salon littéraire, voyons !
Je terminerai ma lecture aujourd’hui et j’attendrai les retardataires… Mais, pardi, qu’ils se grouillent un peu !
;-))
Il a bien botté en touche quand on lui a parlé des gilets jaunes, parce que là, à mon avis, il a été en dessous de tout. Il faut dire qu’il a été interrogé avec plus d’égard que les autres présidents sortant précédemment. Et c’est tant mieux, c’était plus classe.
Le voila en pleine campagne. Je crois qu’il sera difficile à battre mais… on ne parle pas politique dans un salon littéraire, voyons !
Je terminerai ma lecture aujourd’hui et j’attendrai les retardataires… Mais, pardi, qu’ils se grouillent un peu !
;-))
Voilà terminé le 3ème chapitre :
Où l’on découvre que Yusuf ne sait pas lire ; mais aussi que c’est la lecture du Coran qui permet d’apprendre à lire. Comme il y a longtemps dans nos pays européens on apprenait à lire grâce à l'Eglise catholique , bien avant l’école publique. Là les pasteurs et l’école coranique se disputent cet apprentissage. J’avoue ne pas vraiment parvenir à savoir dans quelle période se passe l’histoire de Yusuf. Les arabes sont apparemment instruits, très religieux , marchands principalement, ils ont conscience de leur participation dans l’économie du pays et de leurs intérêts. Je ne sais si on peut considérer qu’ils agissent comme des coloniaux mais plutôt comme des habitants parmi les autres qui veulent gagner le plus possible d’argent avec l’espoir de revenir un jour chez eux , et avec par contre beaucoup de mépris pour la population autochtone.
Kalisinga est très interessant je trouve, il a plus de spiritualité et même une sorte de philosophie due à sa religion indouiste et aussi à son caractère. Ysuf se sent plus proche de lui et de ses idées que de celles du Coran apparemment ; il fait aussi l’objet soit de moqueries soit d’attirance et de curiosité du côté des porteurs. Mais manifestement il est “à part” et sa beauté interpelle...
La caravane va repartir avec Yusuf et les descriptions et l’ambiance sont toujours aussi bien évoquées .Il est curieux d’utiliser le mot “Sultan” concernant le chef du village ; c’est une vraie photographie des diverses populations sans concessions avec leurs cruauté, superstition, roueries...Yusuf, l’observateur, se trouve face à la cruauté humaine innommable dans ce village...Cela va-t-il le changer ou bien l’endurcir?
Décidément ce Aziz porte encore son mystère et son ambiguité ; a-t-il des arrières pensées qu’on ne peut deviner? Est-il bon au fond de lui ? Ou plein de perfidie ?
Où l’on découvre que Yusuf ne sait pas lire ; mais aussi que c’est la lecture du Coran qui permet d’apprendre à lire. Comme il y a longtemps dans nos pays européens on apprenait à lire grâce à l'Eglise catholique , bien avant l’école publique. Là les pasteurs et l’école coranique se disputent cet apprentissage. J’avoue ne pas vraiment parvenir à savoir dans quelle période se passe l’histoire de Yusuf. Les arabes sont apparemment instruits, très religieux , marchands principalement, ils ont conscience de leur participation dans l’économie du pays et de leurs intérêts. Je ne sais si on peut considérer qu’ils agissent comme des coloniaux mais plutôt comme des habitants parmi les autres qui veulent gagner le plus possible d’argent avec l’espoir de revenir un jour chez eux , et avec par contre beaucoup de mépris pour la population autochtone.
Kalisinga est très interessant je trouve, il a plus de spiritualité et même une sorte de philosophie due à sa religion indouiste et aussi à son caractère. Ysuf se sent plus proche de lui et de ses idées que de celles du Coran apparemment ; il fait aussi l’objet soit de moqueries soit d’attirance et de curiosité du côté des porteurs. Mais manifestement il est “à part” et sa beauté interpelle...
La caravane va repartir avec Yusuf et les descriptions et l’ambiance sont toujours aussi bien évoquées .Il est curieux d’utiliser le mot “Sultan” concernant le chef du village ; c’est une vraie photographie des diverses populations sans concessions avec leurs cruauté, superstition, roueries...Yusuf, l’observateur, se trouve face à la cruauté humaine innommable dans ce village...Cela va-t-il le changer ou bien l’endurcir?
Décidément ce Aziz porte encore son mystère et son ambiguité ; a-t-il des arrières pensées qu’on ne peut deviner? Est-il bon au fond de lui ? Ou plein de perfidie ?
Je viens de lire vos commentaires et je vois que plusieurs questions s'y retrouvent.
Comme Myrco j'avais compris que Kalisinga voulait lui apprendre l'anglais, mais j'avoue n'avoir pas très bien compris ce qu'était le roumi. Faut-il y reconnaître d'une façon générale les langues des européens ? Comme il n'y avait pas d'autres indications complémentaires dans le texte, j'en ai déduis aussi qu'il pouvait s'agir de l'anglais.
Le terme sultan également m'a interpellée ; je pense que celui de chef aurait quand même été plus approprié même si, quelque part, on se place dans le récit du côté de la caravane dirigée par des arabes qui utilisent leur équivalent de chef par Sultan. Du coup sur le moment j'ai cru qu'il y avait vraiment un chef arabe à la tête de ce village, ce qui bien sûr aurait été absurde vu la suite des évènements. Je suis d'accord avec Space pour dire aussi que la composition sociale n'est pas très claire dans ces villages aux ethnies différentes.
Il y a d'ailleurs un côté un peu ambigu dans la construction de ce récit ; parfois on a un peu le sentiment d'être soit du côté de Yusef qui observe soit du côté de la caravane et de ses participants qui découvrent en avançant, soit du côté d'un narrateur qui présente le tout...
Comme Myrco j'avais compris que Kalisinga voulait lui apprendre l'anglais, mais j'avoue n'avoir pas très bien compris ce qu'était le roumi. Faut-il y reconnaître d'une façon générale les langues des européens ? Comme il n'y avait pas d'autres indications complémentaires dans le texte, j'en ai déduis aussi qu'il pouvait s'agir de l'anglais.
Le terme sultan également m'a interpellée ; je pense que celui de chef aurait quand même été plus approprié même si, quelque part, on se place dans le récit du côté de la caravane dirigée par des arabes qui utilisent leur équivalent de chef par Sultan. Du coup sur le moment j'ai cru qu'il y avait vraiment un chef arabe à la tête de ce village, ce qui bien sûr aurait été absurde vu la suite des évènements. Je suis d'accord avec Space pour dire aussi que la composition sociale n'est pas très claire dans ces villages aux ethnies différentes.
Il y a d'ailleurs un côté un peu ambigu dans la construction de ce récit ; parfois on a un peu le sentiment d'être soit du côté de Yusef qui observe soit du côté de la caravane et de ses participants qui découvrent en avançant, soit du côté d'un narrateur qui présente le tout...
Voilà terminé le 3ème chapitre :
...
J’avoue ne pas vraiment parvenir à savoir dans quelle période se passe l’histoire de Yusuf. Les arabes sont apparemment instruits, très religieux , marchands principalement, ils ont conscience de leur participation dans l’économie du pays et de leurs intérêts. Je ne sais si on peut considérer qu’ils agissent comme des coloniaux mais plutôt comme des habitants parmi les autres qui veulent gagner le plus possible d’argent avec l’espoir de revenir un jour chez eux , et avec par contre beaucoup de mépris pour la population autochtone.
(Corrigez-moi si je me trompe) Le récit se déroule au début du XXe siècle, à une époque où les principaux acteurs relevant du Sultanat ont plié bagage. Ne sont restés que divers/es individus/familles qui tentent avec plus ou moins de succès de survivre en poursuivant leurs activités. S'ils semblent encore dominer le commerce, la présence des Européens va bientôt changer la donne. En mon sens on est donc sur la fin d'une époque et/ou on entre en période de transition.
A cet effet si Aziz représente en quelque sorte ceux qui ont grandit sur la fin du Sultanat, Yusuf lui, représente en quelque sorte la génération qui emboîtera le pas au changement qui se prépare. L'apprentissage de l'alphabet latin démontre d'ailleurs que c'est vers les changements apportés par la colonisation européenne qu'on se dirige.
Pour moi, de mon point de vue, au même titre que les Allemands, les Anglais, les Portugais, les Belges, etc, les Arabes sont des colonisateurs dans la région. Leur présence qui date de plusieurs siècles a très certainement laissé une forte empreinte sur le pays et surtout sur la partie de la population (régions côtières) qui a été exposée à leur culture et autres formes d'influence.
Cela étant on peut imaginer qu'à l'intérieur des terres, la situation est différente et cette situation représente celle qui prévalait chez les autochtones. Mais le point de vue adopté par l'auteur ne nous informe que peu à ce sujet. Au demeurant, je pense que ça n'est pas le but qu'il poursuit (je veux dire de nous dresser un portrait complet du pays). En outre, je pense qu'il choisit délibérément de ne parler que de ce qu'il connaît.
Enfin, une dernière remarque, au sujet de l'emploi du terme 'sultan'. Pour moi il exprime réellement le rôle et évoque la puissance dont jouissent les meneurs de clans/groupe/ethnies. En mon sens ils ne sont pas que des 'chefs' ils sont ceux qui dominent sur un territoire et sur un groupe de personnes, tel que cela fut le cas depuis 'toujours'.
Merci Space.
Effectivement au début du 4ème chapitre que je viens de commencer il y a une grande et belle explication de Aziz concernant le rôle et la position des arabes dans le pays,, qui montre bien leur importance et leur rôle de colonisateur. En fait ils ont été d'abord de vrais conquérants et l'explication de Aziz est d'ailleurs un peu complexe, justement, concernant le rôle des sultans mis en place dans le pays pour assoir leur pouvoir et la concurrence avec les indiens. Et l'esclavage sur place a eu une grande ampleur avec surtout une grande facilité...J'avoue que j'ignorais la colonisation d'une telle importance par les Allemands qui semble de plus particulièrement féroce.
Effectivement au début du 4ème chapitre que je viens de commencer il y a une grande et belle explication de Aziz concernant le rôle et la position des arabes dans le pays,, qui montre bien leur importance et leur rôle de colonisateur. En fait ils ont été d'abord de vrais conquérants et l'explication de Aziz est d'ailleurs un peu complexe, justement, concernant le rôle des sultans mis en place dans le pays pour assoir leur pouvoir et la concurrence avec les indiens. Et l'esclavage sur place a eu une grande ampleur avec surtout une grande facilité...J'avoue que j'ignorais la colonisation d'une telle importance par les Allemands qui semble de plus particulièrement féroce.
The Gates of Flame (Je n’ai pas le titre français du 4e chapitre)
Dans la suite du précédent chapitre, je m’attendais à ce que l’expédition entre dans une période d’adversité. Mais là j’avoue que par moments, je suis resté bouche bée.
L’état, disons, ‘sauvage’ dans lequel on découvre la région qu'ils traversent offre un contraste remarquable avec ce que nous avons vu jusqu’ici.
J'ai été frappé par la différence d’attitude, notamment dans leur manière de transiger avec le commerçant venu de la côte, que l’on observe d’un ‘sultan’ à l’autre. On a presque l’impression d’avoir affaire à des ‘nations’ différentes d’une fois à l’autre.On voit également que la communication finit par poser problème et que le swahili et l’arabe sont de moins en moins pratiqués dans ces régions. L’expédition dépend désormais d’un ‘interprète’ pris sur le tas et cela n’est pas sans poser des risques.
A mon avis, le fait que Mohamad perde son sang-froid signe définitivement la fin de sa carrière car son rôle exige qu’il garde le contrôle.
En revanche, Aziz exhibe toujours un sang-froid, un flegme, que j’ai trouvé admirable. Même défait et malade, il fait tout ce qu’il peut pour ne pas perdre la face ce qui contribue à conserver un minimum de cohésion dans le groupe.
Mais c’est tout de même l’arrivée des Allemands (dont, remarquons-le, l’autorité ne semble pas contestée), qui va en quelque sorte permettre à ce qu’il reste de l’expédition de rentrer sans avoir tout perdu.
Quant à Yusuf, on pourra dire qu’il aura été initié dans tous les sens du terme!
Cela étant, l’espèce de prise de conscience qui va l’amener à se prendre en main m’a étonné car elle arrive subitement ; d’un seul coup, il exhibe une maturité qu’il n’avait pas jusqu’ici. Un saut en avant qu’il n’est certes pas impossible à faire, mais ça détonne je trouve avec ce qui précède. En même temps, cette prise de conscience laisse entrevoir que le comportement de Yusuf va changer par la suite.
Enfin, comparé aux chapitres précédents, on peut dire que celui-ci ne manque pas d’action!
Dans la suite du précédent chapitre, je m’attendais à ce que l’expédition entre dans une période d’adversité. Mais là j’avoue que par moments, je suis resté bouche bée.
L’état, disons, ‘sauvage’ dans lequel on découvre la région qu'ils traversent offre un contraste remarquable avec ce que nous avons vu jusqu’ici.
J'ai été frappé par la différence d’attitude, notamment dans leur manière de transiger avec le commerçant venu de la côte, que l’on observe d’un ‘sultan’ à l’autre. On a presque l’impression d’avoir affaire à des ‘nations’ différentes d’une fois à l’autre.On voit également que la communication finit par poser problème et que le swahili et l’arabe sont de moins en moins pratiqués dans ces régions. L’expédition dépend désormais d’un ‘interprète’ pris sur le tas et cela n’est pas sans poser des risques.
A mon avis, le fait que Mohamad perde son sang-froid signe définitivement la fin de sa carrière car son rôle exige qu’il garde le contrôle.
En revanche, Aziz exhibe toujours un sang-froid, un flegme, que j’ai trouvé admirable. Même défait et malade, il fait tout ce qu’il peut pour ne pas perdre la face ce qui contribue à conserver un minimum de cohésion dans le groupe.
Mais c’est tout de même l’arrivée des Allemands (dont, remarquons-le, l’autorité ne semble pas contestée), qui va en quelque sorte permettre à ce qu’il reste de l’expédition de rentrer sans avoir tout perdu.
Quant à Yusuf, on pourra dire qu’il aura été initié dans tous les sens du terme!
Cela étant, l’espèce de prise de conscience qui va l’amener à se prendre en main m’a étonné car elle arrive subitement ; d’un seul coup, il exhibe une maturité qu’il n’avait pas jusqu’ici. Un saut en avant qu’il n’est certes pas impossible à faire, mais ça détonne je trouve avec ce qui précède. En même temps, cette prise de conscience laisse entrevoir que le comportement de Yusuf va changer par la suite.
Enfin, comparé aux chapitres précédents, on peut dire que celui-ci ne manque pas d’action!
Terminé le 4ème chapitre :
Alors là c'est vraiment l'aventure, on se croirait dans un film style "Les mines du roi Salomon"...On se demande quand même comment Aziz a pu se mettre dans ce guêpier lui si prévoyant ; quelles épreuves! Et on sent que ce sera sûrement la dernière caravane ; et oui, qu'elle maîtrise de la part d'Aziz qu'on ne peut qu'admirer face à cette adversité. Yusuf y est presque transparent dans le sens où il n'est fait aucun état de ses craintes et angoisses. Etonnant ce passage où il ressent vraiment ses premiers émois d'homme comme une sorte de délice alors qu'autour n'existent que drames, maladies, chantages...Yusuf, sorte de mascotte qui peut sauver la caravane ! Il a comme il l'expliquera un peu plus tard, pu se mettre en retrait dans une sorte de cocon protecteur l'isolant des peurs.
Paradoxe incroyable, ce sera l'Allemand qui va les sauver ! Mais vraie prémonition de ce qu'il va advenir de la prise de ce pays par une main de fer !
La narration fait surtout ressortir les souffrances des porteurs et de leurs chefs directs. Les réactions cruelles de ces sultans sont cependant la conséquence des attitudes néfastes des caravaniers qui sont en fait responsables de ces réactions de cruauté. Le sultan met Aziz, sans doute plus honnête que ces prédécesseurs, du moins on l'espère, dans l'obligation de payer pour ceux qui n'ont pas été corrects. En fait il aurait fallu laisser ces villages vivre à leur façon et ne pas les soudoyer en leur offrant des pacotilles (voir la réaction naîve de Yusuf).
Comme Space, je suis très étonnée par cette brusque prise de conscience de Yusuf qui a été si silencieux pendant ce voyage ; volonté de l'auteur sans doute, le mettant en retrait de ceux qui l'entourent pour lui garder une sorte de "pureté", comme s'il était un "envoyé" d'un Dieu..
Il semble que l'on va le suivre un peu plus réellement dans cette prise de conscience dans la dernière partie.
Alors là c'est vraiment l'aventure, on se croirait dans un film style "Les mines du roi Salomon"...On se demande quand même comment Aziz a pu se mettre dans ce guêpier lui si prévoyant ; quelles épreuves! Et on sent que ce sera sûrement la dernière caravane ; et oui, qu'elle maîtrise de la part d'Aziz qu'on ne peut qu'admirer face à cette adversité. Yusuf y est presque transparent dans le sens où il n'est fait aucun état de ses craintes et angoisses. Etonnant ce passage où il ressent vraiment ses premiers émois d'homme comme une sorte de délice alors qu'autour n'existent que drames, maladies, chantages...Yusuf, sorte de mascotte qui peut sauver la caravane ! Il a comme il l'expliquera un peu plus tard, pu se mettre en retrait dans une sorte de cocon protecteur l'isolant des peurs.
Paradoxe incroyable, ce sera l'Allemand qui va les sauver ! Mais vraie prémonition de ce qu'il va advenir de la prise de ce pays par une main de fer !
La narration fait surtout ressortir les souffrances des porteurs et de leurs chefs directs. Les réactions cruelles de ces sultans sont cependant la conséquence des attitudes néfastes des caravaniers qui sont en fait responsables de ces réactions de cruauté. Le sultan met Aziz, sans doute plus honnête que ces prédécesseurs, du moins on l'espère, dans l'obligation de payer pour ceux qui n'ont pas été corrects. En fait il aurait fallu laisser ces villages vivre à leur façon et ne pas les soudoyer en leur offrant des pacotilles (voir la réaction naîve de Yusuf).
Comme Space, je suis très étonnée par cette brusque prise de conscience de Yusuf qui a été si silencieux pendant ce voyage ; volonté de l'auteur sans doute, le mettant en retrait de ceux qui l'entourent pour lui garder une sorte de "pureté", comme s'il était un "envoyé" d'un Dieu..
Il semble que l'on va le suivre un peu plus réellement dans cette prise de conscience dans la dernière partie.
Je suis toujours à bord du vol affreté par le capitaine Space Cadet :-) Je suis arrivé à la moitié du roman. Pour l'instant la vue a été un peu bouchée par la couche de nugages des tracas quotidien et du boulot mais maintenant je suis en congé et je vais profiter pleinement du voyage
J'aime bien ce livre, je le trouve plein d'images et d'odeurs, très dépaysant, ça oscille du côté roman d'aventure avec un côté Tintin au Congo car le fond historique est dépeint de manière assez romancée au final. Je vais relire les commentaires que vous avez fait et surtout je vais m'immerger un peu plus attentivement dans le roman, pour mieux en profiter. Le personnage central c'est Yussuf mais finalement il reste assez mystérieux, à part ses cauchemards l'auteur le traite plus comme un observateur que comme le personnage principal.
J'aime bien ce livre, je le trouve plein d'images et d'odeurs, très dépaysant, ça oscille du côté roman d'aventure avec un côté Tintin au Congo car le fond historique est dépeint de manière assez romancée au final. Je vais relire les commentaires que vous avez fait et surtout je vais m'immerger un peu plus attentivement dans le roman, pour mieux en profiter. Le personnage central c'est Yussuf mais finalement il reste assez mystérieux, à part ses cauchemards l'auteur le traite plus comme un observateur que comme le personnage principal.
Mouais ! c’est un point de vue défendable mais ce n’est pas le mien.
En fait il aurait fallu laisser ces villages vivre à leur façon
La civilisation commence par les échanges commerciaux.
Évidemment on peut penser que la civilisation c’est toujours mal, on vivait mieux à l’état sauvage…
ça oscille du côté roman d'aventure avec un côté Tintin au Congo car le fond historique est dépeint de manière assez romancée :
Hé ben non ! Je n’ai pas du tout trouvé que c’était romancé !
Tu devrais lire le lien donné par Space. C’est même étonnant, je trouve, comme l’auteur suit la réalité de ces expéditions commerciales.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Saida_Karoli
Il y a d'ailleurs un côté un peu ambigu dans la construction de ce récit ; parfois on a un peu le sentiment d'être soit du côté de Yusef qui observe soit du côté de la caravane et de ses participants qui découvrent en avançant, soit du côté d'un narrateur qui présente le tout...
D'accord avec toi là-dessus.
Je suis toujours à bord du vol affreté par le capitaine Space Cadet :-) Je suis arrivé à la moitié du roman. Pour l'instant la vue a été un peu bouchée par la couche de nugages des tracas quotidien et du boulot mais maintenant je suis en congé et je vais profiter pleinement du voyage
J'aime bien ce livre, je le trouve plein d'images et d'odeurs, très dépaysant, ça oscille du côté roman d'aventure avec un côté Tintin au Congo car le fond historique est dépeint de manière assez romancée au final. Je vais relire les commentaires que vous avez fait et surtout je vais m'immerger un peu plus attentivement dans le roman, pour mieux en profiter. Le personnage central c'est Yussuf mais finalement il reste assez mystérieux, à part ses cauchemards l'auteur le traite plus comme un observateur que comme le personnage principal.
Tiens donc, moi aussi j'ai eu une petite pensée pour 'Tintin au Congo'...
Évidemment on peut penser que la civilisation c’est toujours mal, on vivait mieux à l’état sauvage…
:-)))
ça oscille du côté roman d'aventure avec un côté Tintin au Congo car le fond historique est dépeint de manière assez romancée :
Hé ben non ! Je n’ai pas du tout trouvé que c’était romancé !
Tu devrais lire le lien donné par Space. C’est même étonnant, je trouve, comme l’auteur suit la réalité de ces expéditions commerciales.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Saida_Karoli
Ca devrait mieux fonctionner avec le lien suivant:
https://fr.wikipedia.org/wiki/…
LU " LES PORTES DE FLAMMES "
Tout d'abord le titre. Est-ce une une allusion aux portes de l'Enfer en référence à l'enfer que les membres de la caravane viennent de traverser ?
Si cette lecture s'avère agréable et instructive, j'avoue avoir ressenti par moments une certaine frustration voire de l'agacement devant le flou artistique entretenu tant sur les lieux que sur la datation précise ou l'identité des acteurs.
Sur les lieux, s'agissant d'une expédition j'aurais aimé pouvoir reconstituer au fur et à mesure l'itinéraire précis de la caravane, n'étant pas parvenue à situer les localités dont on parle. Ce n'est qu'après recherches au terme de ma lecture que grâce aux " falaises rouges" j'ai pu identifier le fameux lac traversé comme étant le lac Manyara au N.O.
Concernant la datation précise en ce début du XXème: même flou. On nous a dit par exemple que le gouvernement avait interdit l'esclavage ( je n'ai pas pu trouver exactement quand). Chatu fait état de la traite arabo-musulmane encore seulement 2 ans auparavant..On peut supposer qu'il y a eu une période de transition pendant laquelle a sévi une traite illégale. Idem pour le trafic de l'ivoire.
Enfin concernant l'origine arabe des principaux personnages, Space Cadet tu as probablement raison mais là aussi on demeure dans le flou. Effectivement Aziz à un moment revendique le swahili comme "sa" langue et à un autre il semble prendre de la distance vis à vis des arabes lorsqu'il conte à Yusuf l'histoire de Tayari au début. Cette notion de mélange ethnique transparaît aussi p193 : "Certains avaient la peau claire comme vous Bwana" mais tout cela n'est pas bien clair pour le coup;-) Le seul dont on est sûr de l'appartenance arabe au moins par son ascendance directe est Khalil dont les parents sont retournés chez eux en Arabie Saoudite.
Ceci dit, ce chapitre monte en intensité dramatique et s'avère particulièrement intéressant à plus d'un titre.
1 - Il nous immerge enfin dans le vécu concret des négociations à grands renforts de dialogues (on n'est plus dans le flou) révélatrices des tensions accumulées par les populations de l'intérieur. Certaines scènes amusantes au départ vont vite nous amener sur le fil du rasoir.
2- Il nous éclaire sur le problème de l'esclavage beaucoup plus complexe que certains voudraient bien le dire. L'attaque par les hommes de Chatu est ici dans une certaine mesure légitimée par l'expérience négative vécue. Gurnah ne fait plus peser la culpabilité de la traite négrière sur les seuls blancs mais souligne la réalité de la traite arabo-musulmane et pire encore celle de la traite des noirs en leur sein page 205; Le livre est paru en 1994; je ne sais pas dans quelle mesure la connaissance de cette réalité là dépassait le cercle d'historiens et chercheurs.
3- Il illustre le déclin voire la fin de ce commerce caravanier des marchands de la côte. Déjà la caravane qu'on nous décrit ici n'a plus grand chose à voir par son importance avec les immenses caravanes du XIX ème siècle.
Aziz en fait le constat amer : " ce sont les Européens et les Indiens qui vont s'emparer (...) de tout le commerce " qui était leur raison d'être (rappelons l'apologie qu'en faisait Abdalla.
En parallèle, on voit bien qui désormais s'empare du pouvoir au travers du règlement du conflit entre Chatu et Aziz et surtout la manière méprisante dont cela s'exerce avec pour seule réponse la soumission.
4- Enfin, il éclaire encore plus la personnalité d'Aziz : pragmatique et sage, courageux, ouvert à l'avis de ses subordonnés proches, et surtout sensible à la souffrance des autres. N'est-il pas d'ailleurs finalement le personnage principal du roman ?
Yusuf lui y prend conscience de sa servitude ou du moins cesse de ne pas vouloir en prendre conscience.
A ce sujet, j'avoue ne pas avoir très bien compris les motivations sur lesquelles Abdalla fonde l'affection d'Aziz pour le jeune homme.
Tout d'abord le titre. Est-ce une une allusion aux portes de l'Enfer en référence à l'enfer que les membres de la caravane viennent de traverser ?
Si cette lecture s'avère agréable et instructive, j'avoue avoir ressenti par moments une certaine frustration voire de l'agacement devant le flou artistique entretenu tant sur les lieux que sur la datation précise ou l'identité des acteurs.
Sur les lieux, s'agissant d'une expédition j'aurais aimé pouvoir reconstituer au fur et à mesure l'itinéraire précis de la caravane, n'étant pas parvenue à situer les localités dont on parle. Ce n'est qu'après recherches au terme de ma lecture que grâce aux " falaises rouges" j'ai pu identifier le fameux lac traversé comme étant le lac Manyara au N.O.
Concernant la datation précise en ce début du XXème: même flou. On nous a dit par exemple que le gouvernement avait interdit l'esclavage ( je n'ai pas pu trouver exactement quand). Chatu fait état de la traite arabo-musulmane encore seulement 2 ans auparavant..On peut supposer qu'il y a eu une période de transition pendant laquelle a sévi une traite illégale. Idem pour le trafic de l'ivoire.
Enfin concernant l'origine arabe des principaux personnages, Space Cadet tu as probablement raison mais là aussi on demeure dans le flou. Effectivement Aziz à un moment revendique le swahili comme "sa" langue et à un autre il semble prendre de la distance vis à vis des arabes lorsqu'il conte à Yusuf l'histoire de Tayari au début. Cette notion de mélange ethnique transparaît aussi p193 : "Certains avaient la peau claire comme vous Bwana" mais tout cela n'est pas bien clair pour le coup;-) Le seul dont on est sûr de l'appartenance arabe au moins par son ascendance directe est Khalil dont les parents sont retournés chez eux en Arabie Saoudite.
Ceci dit, ce chapitre monte en intensité dramatique et s'avère particulièrement intéressant à plus d'un titre.
1 - Il nous immerge enfin dans le vécu concret des négociations à grands renforts de dialogues (on n'est plus dans le flou) révélatrices des tensions accumulées par les populations de l'intérieur. Certaines scènes amusantes au départ vont vite nous amener sur le fil du rasoir.
2- Il nous éclaire sur le problème de l'esclavage beaucoup plus complexe que certains voudraient bien le dire. L'attaque par les hommes de Chatu est ici dans une certaine mesure légitimée par l'expérience négative vécue. Gurnah ne fait plus peser la culpabilité de la traite négrière sur les seuls blancs mais souligne la réalité de la traite arabo-musulmane et pire encore celle de la traite des noirs en leur sein page 205; Le livre est paru en 1994; je ne sais pas dans quelle mesure la connaissance de cette réalité là dépassait le cercle d'historiens et chercheurs.
3- Il illustre le déclin voire la fin de ce commerce caravanier des marchands de la côte. Déjà la caravane qu'on nous décrit ici n'a plus grand chose à voir par son importance avec les immenses caravanes du XIX ème siècle.
Aziz en fait le constat amer : " ce sont les Européens et les Indiens qui vont s'emparer (...) de tout le commerce " qui était leur raison d'être (rappelons l'apologie qu'en faisait Abdalla.
En parallèle, on voit bien qui désormais s'empare du pouvoir au travers du règlement du conflit entre Chatu et Aziz et surtout la manière méprisante dont cela s'exerce avec pour seule réponse la soumission.
4- Enfin, il éclaire encore plus la personnalité d'Aziz : pragmatique et sage, courageux, ouvert à l'avis de ses subordonnés proches, et surtout sensible à la souffrance des autres. N'est-il pas d'ailleurs finalement le personnage principal du roman ?
Yusuf lui y prend conscience de sa servitude ou du moins cesse de ne pas vouloir en prendre conscience.
A ce sujet, j'avoue ne pas avoir très bien compris les motivations sur lesquelles Abdalla fonde l'affection d'Aziz pour le jeune homme.
Cela étant, l’espèce de prise de conscience qui va l’amener à se prendre en main m’a étonné car elle arrive subitement ; d’un seul coup, il exhibe une maturité qu’il n’avait pas jusqu’ici. Un saut en avant qu’il n’est certes pas impossible à faire, mais ça détonne je trouve avec ce qui précède. En même temps, cette prise de conscience laisse entrevoir que le comportement de Yusuf va changer par la suite.
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Comme Space, je suis très étonnée par cette brusque prise de conscience de Yusuf qui a été si silencieux pendant ce voyage ; volonté de l'auteur sans doute, le mettant en retrait de ceux qui l'entourent pour lui garder une sorte de "pureté", comme s'il était un "envoyé" d'un Dieu..
Il semble que l'on va le suivre un peu plus réellement dans cette prise de conscience dans la dernière partie.
Je partage votre sentiment. Ce n'est pas amené. On n'a jamais eu vraiment de plongée dans l'intériorité du personnage auparavant ou de manière rare et succinte.
Mon sentiment est que ce personnage est là essentiellement comme support d'une intrigue romanesque qui n'est pas le vrai sujet du livre . De ce fait l'auteur le "récupère" de temps en temps par nécessité en lui donnant un peu d'épaisseur. Je ne serais pas étonnée qu'i lui en donne plus vers la fin maintenant que son sujet a été pas mal traité.
Cela rejoint le côté un peu ambigü, je dirais presque bancale que tu mentionnais Piero comme si l'auteur avait eu quelque difficulté à maîtriser l'équilibre entre différentes perspectives du récit et c'est un peu pour moi la faiblesse de ce dernier.
J'ai commencé la cinquième partie et pour en revenir au titre du chapitre précédent, Yusuf décrit au début de celui-ci "les falaises qui s'élevaient au-dessus du lac, comme des murailles de feu" et plus loin "Comme les portes du Paradis" ce qui donne, si l'on a à l'esprit l'hypothèse que j'évoquais précédemment une coloration ambigüe et ironique à la notion de Paradis.
Terminé " LES PORTES DE FLAMMES "
La lecture est toujours agréable et très instructive, beaucoup de renseignements.
Pour moi, le titre doit représenter l'enfer dans lequel ils voyagent.
Beaucoup de cadeaux à donner pour progresser, je me demande si à la fin du voyage "la balance comptable" sera positive.
Les marchands semblent avoir de plus en difficile de vendre, donc de rembourser leurs créances et encore de faire un bénéfice plantureux comme par le passé.
La lecture est toujours agréable et très instructive, beaucoup de renseignements.
Pour moi, le titre doit représenter l'enfer dans lequel ils voyagent.
Beaucoup de cadeaux à donner pour progresser, je me demande si à la fin du voyage "la balance comptable" sera positive.
Les marchands semblent avoir de plus en difficile de vendre, donc de rembourser leurs créances et encore de faire un bénéfice plantureux comme par le passé.
En fait il aurait fallu laisser ces villages vivre à leur façon
Mouais ! c’est un point de vue défendable mais ce n’est pas le mien.
La civilisation commence par les échanges commerciaux.
Évidemment on peut penser que la civilisation c’est toujours mal, on vivait mieux à l’état sauvage…
Quel modèle de civilisation par les échanges commerciaux ?! Essayer d'obtenir des produits de valeur comme l'or, de l'ivoire et autres , contre des pacotilles, voire en demandant crédit sans honorer ses engagements ? Ses "sauvages " ont leurs codes de valeur, apprécient ceux qui sont corrects et honnêtes, ils ont des défauts et des qualités qui échappent souvent aux civilisés...et surtout ils sont chez eux !
Non la civilisation n'est pas un mal, à condition qu'elle respecte les hommes dits sauvages...d'ailleurs certains jésuites en Argentine l'ont bien compris en respectant ces tribus d'amazonie et en se fondant parmi eux ...
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