L'Iliade
de Homère

critiqué par Jules, le 26 mai 2001
(Bruxelles - 80 ans)


La note:  étoiles
Une vaste épopée qui a traversé les siècles et les cultures
Vers neuf ou dix ans, j'ai fait la découverte des « Contes et légendes de l'histoire de Rome », de l'«Iliade» et de l'«Odyssée» en collection pour enfants. J'étais fasciné par ces histoires de dieux et de héros !…
J’ai approfondi tout cela pendant mes gréco-latines, mais ce n'est que vers vingt-cinq ans que j'ai lu l' «Iliade» et l'«Odyssée» en entier.
Tout le monde connaît l'«Iliade», alors je vais aller bien vite dans l'histoire elle-même.
La guerre de Troie dure déjà depuis plus de neuf ans, époque à laquelle Pâris a enlevé Hélène au roi de Sparte, Ménélas. La peste ravage le camp des Achéens qui font le siège devant les murailles de Troie. L’issue de la guerre est loin d’être évidente, et le fait qu'Achille se soit retiré sous sa tente suite à un gros différent avec Agamemnon, chef des Achéens, n’arrange vraiment rien du côté des assiégeants.
Mais Hector, fils de Priam, roi de Troie, va tuer Patrocle qui est l'ami d'Achille. Alors ce dernier entre dans une énorme colère et retourne au combat jusqu’au jour où il combattra Hector en combat singulier. La mort d’Hector était programmée par les dieux, ainsi que la défaite de Troie.
Bizarrement, l'«Iliade» s’arrête aux funérailles d'Hector et non à la chute de Troie.
J'ai adoré cette épopée au souffle puissant, parcourue de dieux qui ne cessent de prendre parti et d’intervenir dans la lutte entre les deux camps. Entre autres, Athéna, Héra et Poséidon sont du côté des Achéens, alors que Aphrodite, Arès et Apollon sont du côté des Troyens. Et ces dieux interviennent personnellement dans certains évènements ! Ils trompent et trichent tant qu’ils peuvent pour aider leur camp !. Ils tiennent des conseils dans l'Olympe où les partisans des uns affrontent ceux des autres devant un Zeus qui balance, tantôt d'un côté, tantôt de l’autre, mais qui doit laisser le destin suivre son cours… Bref, la guerre est parfois dans l’Olympe comme sur terre.
Sur terre justement, nous trouvons des hommes, bien sûr, mais aussi des héros et des fils de dieux ou de déesses. Presque tous les rois de l'«Iliade» prétendent, à un degré ou un autre, descendre de Zeus lui-même. Cela pouvait se défendre tellement Zeus avait d’enfants parmi les dieux et déesses, et que ceux-ci ou celles-ci ne se gênaient pas pour procréer avec des «mortelles» ou des «mortels». Ces enfants sont évidemment «mortels».
Vivons maintenant les bagarres «homériques» entre les Achéens, parmi lesquels on compte Ajax, Agamemnon, Ménélas, Nestor, Patrocle, Achille, Ulysse et bien d’autres d'un côté, et les Troyens avec Priam, Hector, Pâris, Enée, tous les frères d’Hector et trois personnages féminins importants qui sont Hélène, Andromaque et Cassandre de l’autre.
Une très grande épopée écrite par de nombreux Aèdes au fil du temps et non par un seul homme qui aurait été Homère.
Le bruit et la fureur 9 étoiles

Difficile de se remettre d’une œuvre aussi puissante que l’Iliade : puissante dans sa dimension fondatrice ; puissante dans son souffle épique ; puissante par sa complexité littéraire ; puissante enfin dans sa brutalité.

C’est que je retiendrais peut-être en premier lieu : je trouve que l’Iliade est avant tout un chant de guerre sanglant. Les affrontements chez Homère s’incarnent en une funèbre litanie de noms, le nom de ceux qui tombent sous le coup de leurs adversaires. On ressent de façon aiguë le côté organique de la douleur. Homère nous décrit en effet avec une précision médicale, pour ainsi dire anatomique, la trajectoire des armes dans le corps des hommes. Ces détails, répétés à l’envi, procurent à la longue un certain écœurement. Aussi je me suis posé vraiment la question : le poète a-t-il composé là une ode à la guerre, à la bravoure, à la recherche de la gloire et de la richesse ? Ou bien au contraire veut-il nous mettre en garde contre « l’horreur » de la guerre, comme une malédiction divine qui enivrerait les hommes ?

Car les Dieux veillent comme des ombres funestes sur le destin des mortels. C’est ce qui est terrible : dans l’Iliade l’Homme n’est qu’un pantin, ce sont les Dieux qui tirent les ficelles. Leurs interventions incessantes, directes ou indirectes, dans les affaires des Troyens et des Grecs, qui font pencher les rapports de force, leur hypocrisie sans fin (ils sont sans cesse en train de jurer qu’ils n’interviendront pas, mais ils font tout le contraire) laissent bien peu de marge aux Héros en fin de compte. J’ai d’ailleurs une pensée émue pour les Troyens qui n’ont pas eu de chance avec les Dieux qui les soutiennent. On peut vraiment dire qu’ils ne sont pas tombés sur les bons numéros. Aphrodite est sans doute une superbe nana mais d’aucune aide à l’art de la guerre, Apollon s’avère bien nonchalant dans son soutien, Arès se paie le luxe de se faire blesser par un mortel... Comparé à la rage froide de Héra, la détermination d’Athéna et la puissance de Poséidon qui soutiennent les Grecs, c’est sûr que tout était couru d’avance…

On l’a déjà dit, l’Iliade est d’une lecture difficile. C’est un texte parfois bavard, répétitif, aux formules rituelles pleines d’emphases (voir les pages et les pages de combats se résumant à des noms de guerriers qui meurent), mais un texte magnifique. Quand j’avais du mal à me concentrer sur le texte, je le lisais parfois à haute voix. Déclamer l’Iliade permet ainsi aussi de saisir la force de sa poésie, son rythme, sa scansion. Au-delà des parties fastidieuses du texte il faut reconnaître qu’une des forces de l’œuvre est l’émotion qu’elle dégage. On a mal pour ceux qui souffrent, pour le désespoir dû aux retournements de situation. La tension de fait est palpable, le suspens y est souvent à son comble. Y compris pour récupérer les corps des amis et leur assurer des funérailles dignes : la bataille autour de la dépouille de Patrocle est à ce titre assez traumatisante. Les affrontements psychologiques y sont également très bien rendus, en particulier celui entre Achille et Agamemnon au début de l’œuvre et donnent encore plus de profondeur à cette tragédie pleine de bruit et de fureur.

Fanou03 - * - 49 ans - 26 mai 2020


Divine épopée ! 9 étoiles

Que dire de plus sur ce magistral poème d'Homère ?
Je rejoins les critiques sur le fait que la forme n'est pas simple d'abord et peut rebuter.
Néanmoins , cette fresque guerrière est phénoménale et digne des plus grands péplums romains ( ... )
La guerre de Troie est déjà lancée et nous suivons Achille dans son désir de venger son ami Patrocle ( tué par Hector )
L'Iliade est un épisode de la guerre de Troie .
Grande oeuvre classique .
A lire après cet opus : L'odyssée.

Frunny - PARIS - 59 ans - 18 juillet 2010


Un classique 7 étoiles

Bon j'avoue j'ai lu la version abrégée de l’Iliade, je n'ai pas eu le courage de me confronter aux longues tournures de phrases de l'aède Homère. Cependant, j'ai quand même apprécié l'histoire de la guerre de Troie et notamment la place qu'occupent les dieux dans le déroulement de l'action. L'Olympe est divisé en 2, avec comme seul juge impartial, Zeus!

Adrien34 - - 34 ans - 2 novembre 2009


Mythique ! 7 étoiles

Il faut s'accrocher pour savourer cet Iliade mais le challenge en vaut la peine.

Des tournures de phrases décourageantes mais l'impression de lire une oeuvre unique.

Ngc111 - - 38 ans - 5 juin 2008


Quand l'histoire devient légende... 9 étoiles

Si l'Iliade relate un épisode de la guerre de Troie, l'oeuvre n'est pas pour autant une simple compilation de récits de batailles. Ce poème guerrier, c'est aussi un drame, celui de la colère furieuse d'Achille. Sans cesse le merveilleux se mêle au récit pour faire de L'Iliade une épopée poignante.

Krystelle - Région Parisienne - 45 ans - 13 janvier 2005


Un joyau 10 étoiles

L'une des plus époustouflantes épopées de tous les temps. Un souffle formidable traverse les pages et nous emporte à l'époque d'Achille aux pieds légers et du grand Hector. Notre coeur bat au rythme de la légendaire guerre de Troie.

Si l'histoire s'achève dans le calme, c'est le fracas des armes qui résonnent pour l'éternité grâce au talent du plus grand aède qui fut jamais.

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L'adaptation cinéma est absolument pathétique si l'on tient compte de sa valeur, même si le film est correct en lui-même, malgré un évident manque de souffle. Un grand bravo à Eric Bana pour sa performance d'Hector.

Thetys - - 49 ans - 29 décembre 2004


Quel contenu ! 10 étoiles

Tous les ingrédients sont en effet retenus dans cette longue histoire pour en faire un "best seller" de toutes les époques.
Que ce soit chez les dieux ou chez les hommes, nous retrouvons l'amour, la haine, la vengeance, la jalousie, la cupidité, la pitié, l'admiration, la force, la ruse, la cruauté, l'ambition, le pardon etc. A noter au passage la puissance des quelques personnages féminins qui sont loin d'être secondaires, depuis les déesses jusqu'à Iphigénie, Clytemnestre, Hécube, Cassandre et quelques autres...

Jules - Bruxelles - 80 ans - 6 novembre 2004


Magique!!! 10 étoiles

Un vrai conte sur la Grèce antique. C'est vrai moins destiné aux enfants car moi-même j'ai 13 ans et j'ai eu quelques soucis de vocabulaire. Cependant je trouve que les récits correspondent à des récits pour enfants mais en vocabulaire adulte. Je conseille vivement ce livre à tous!!!

Vivelaplongee - waremme - 33 ans - 6 novembre 2004


une épopée magique! 10 étoiles

un récit héroïque, tous les ingrédients sont réunis pour faire un conte merveilleux sur les exploits de la Grèce antique! des récits plutôt pour adultes mais qui passionnent les enfants. Les personnages sont intéressants surtout Ulysse qui possède de multiples facettes! Le film Troy tiré de l’Iliade était, pour ma part, un film plus que réussi (en soulignant la performance d'éric bana).

Lalaith - - 38 ans - 18 juillet 2004