Canardo (Une enquête de l'inspecteur) : Premières enquêtes
de Sokal

critiqué par Shelton, le 2 novembre 2005
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Il fallait bien que l'on sache comment tout avait commencé...
C’est en 1978, que Benoît Sokal crée le personnage de Canardo dans le magazine (A suivre). Il ne pouvait pas savoir que ce sale canard, alcoolique, fumeur et belliqueux, commençait là une grande carrière internationale qui le mènerait de la basse-cour à l’Amerzone pour le plus grand plaisir des lecteurs. Dès le départ, Sokal s’impose comme humoriste et spécialiste de la bédé animalière en utilisant un anthropomorphisme extraordinaire à moins que ce fut un zoomorphisme étonnant, allez savoir… Canardo est présenté dans la tenue d’un inspecteur privé, avec un vieil imperméable digne de celui de Colombo, mais dans ces Premières enquêtes, l’aspect policier a du mal à se mettre en place… C’est un peu poussif, je dirais, tout simplement, que nous assistons là à la mise en place d’une série. Beaucoup de personnages arrivent, certains resteront longtemps comme Clara qui est vraiment une des figures récurrentes de la série, une sorte de cigogne ayant perdu ses bases d’éthique…
Je trouve que cet album composé d’une dizaine est trop sombre dans le dessin. Je préfère de très loin le Benoît Sokal qui va se révéler dans les futurs albums et en particulier à partir de la marque de Raspoutine.
De plus, on peut constater que les personnages ne sont pas encore tous des animaux, il y a encore des humains, comme dans le premier album complet, Le chien debout.
Seuls donc les fans inconditionnels de Benoît Sokal ou de Canardo doivent se procurer l’album et le lire avant de le garder précautionneusement dans leur bibliothèque… Donc, il est effectivement bien chez moi…
Mais je ne vous en parle que parce que je me suis donné comme objectif de tous vous les présenter car ce n’est vraiment pas mon album culte, fétiche, préféré…
Pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages. 7 étoiles

Imaginez une espèce de Columbo au pardessus élimé, un alcoolo trainant ses basques dans les basses cours miteuses, un raté qui s'égare et s'empêtre dans les histoires les plus sombres et vous avez Carnado. Certes les histoires assez courtes ici ne cassent pas toutes trois pattes à un canard. Cependant, le trait est séduisant, l'esprit est convaincant et le potentiel de ce canard est affriolant. J'ose imaginer la suite des aventures. J'ai voulu commencer par le volume 0, je poursuivrai la chasse aux bonnes histoires du canard mal léché. Une bonne mise en bouche qui demande quand même confirmation.

Hexagone - - 53 ans - 28 novembre 2010