L'arbre du prince
de Torgny Lindgren

critiqué par Eireann 32, le 5 novembre 2005
(Lorient - 77 ans)


La note:  étoiles
L’art est mensonge.
Recueil d’un auteur suédois contemporain qui semble être connu, et qui bénéficie de bonnes critiques.
Si je vous dis, j’ai bien aimé la 7ème et la 9ème, je ne parle pas des symphonies de Beethoven, mais des nouvelles de ce livre, les dites nouvelles n’ont pas de nom, mais des numéros. Pas très simples, ni évocateurs. La lecture est agréable et facile, qui ne laissera pas un souvenir inoubliable mais m’aura procuré quelques moments de plaisir. Certains personnages sont connus comme Thomas Mann, dont nous suivons l’enterrement, d’autres sont de simples bûcherons ou paysans. On croise un homme riche, qui loue une femme pour un temps déterminé, le contrat rempli, il la renvoie et la retrouve pour ses vieux jours. Un prince peintre semble donner le nom à ce livre. Un personnage superbe est ce paysan blessé par un piège à loup, qui s’inquiète pour le propriétaire de ce piège et qui, aléas de l’histoire, finira seul habitant du no man’land entre les deux Allemagnes. Une lutte à mort s’engage entre un vieil homme et son escalier responsable de la mort de sa femme qui, à bout de force, abandonna la montée victime de ses pieds.
Beaucoup de ces récits ont pour sujet l’art et sa place dans la vie quotidienne de gens tout simples. A découvrir, comme moi un jour chez un bouquiniste.
Vivre par ou pour l'art? 7 étoiles

Publié sous le titre suédois "l Brokiga Blads vatten", ce recueil de nouvelles permet à Torgny Lindgren de s’interroger sur le processus créatif et les fondements de la création. Réflexion intéressante car si on peut tout créer dans sa tête, tout rêver, est-il possible de le réaliser "en vrai" ?
La création est-elle un défi permanent que l’on s’impose, un affrontement avec la nature et ses règles ?
Autour du thème de l’art, Torgny Lindgren donne vie à divers personnages qui apportent chacun une facette différente et une réponse aux questions posées dès le départ. Chacun va jusqu’au bout de lui-même (un peintre va jusqu’à la mort afin de terminer son œuvre, un musicien compose son désespoir en musique…), chacun sait que le sens de la vie se trouve dans la création et fera tout ce qui est en son pouvoir pour y parvenir. Mais parvenir à quoi ? La nouvelle sur Elis de Lillaberg et ses arbres abattus afin de voir encore plus loin illustre très bien ce besoin de créer et de dépasser les limites, les siennes et celles du monde.
Dix nouvelles, dix parcours, dix approches de l’art et de l’existence, dix manières de nous plonger au fond de nous à la recherche de ce qui nous anime.

Sahkti - Genève - 50 ans - 29 juin 2006