Belle du Seigneur de Albert Cohen
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
Moyenne des notes : (basée sur 58 avis)
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Epoustouflant
Voici un livre qui laisse songeur longtemps après la lecture. L'auteur a fait d'une simple histoire d'amour interdit (dans le droit file de Roméo et Juliette), une occasion de jongler avec un nombre impressionnant d'ingrédients qui font les romans réussis.
Dans cette oeuvre, il y a d'abord beaucoup d'humour. La description des personnages et de leurs entourages respectifs (Juifs, bourgeois de l'entre-deux-guerres, aristocrates...) est toujours très juste. On retrouve aussi des jeux de mots amusants.
La narration est inégalable. L'auteur exploite tous les artifices, subtilités, raffinements qu'offre la langue française.
On ressent également le poids de l'histoire. L'histoire se passe dans les années 30. On comprend le climat anti-sémite qui régnait à cette époque, juste avant la montée du nazisme.
Et enfin, l'histoire d'amour grandiose. Beauté, chair et passion s'y rencontrent allègrement.
La distillation de tous ces ingrédients font de "Belle du Seigneur",un roman savoureux tout au long des 1100 pages (selon l'édition...).
Les éditions
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Belle du Seigneur de Albert Cohen
de Cohen, Albert
Gallimard
ISBN : 9782070269174 ; 25,90 € ; 21/06/1968 ; 853 p. ; Broché -
Belle du Seigneur
de Cohen, Albert
Gallimard
ISBN : 9782070404025 ; 12,90 € ; 12/02/1998 ; 1109 p. ; Broché
Les livres liés
- Solal
- Mangeclous
- Belle du Seigneur
- Les Valeureux
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Les critiques éclairs (57)
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Long mais bon
Critique de Vinmont (, Inscrit le 12 août 2014, 50 ans) - 24 septembre 2019
Il y a un contraste étonnant entre la taille de cet ouvrage (1.000 pages) et le fait que finalement cela se lit plutôt vite.
Il comprend de longs passages qui ne m'ont pas tous plu (phrase de plusieurs pages, passage un peu déconnecté de l'histoire). Peut-être est-ce un tort mais j'ai pu les passer sans problème pour revenir à cette histoire si forte et si bien écrite avec style, humour et rythme.
Il y a dans cette oeuvre de grands moments, c'est indéniable et je l'ai terminée en me disant qu'il m'avait vraiment plu mais sans savoir pourquoi précisément.
C'est étrange et beau.
A éviter à tout prix
Critique de Auréliematusi (, Inscrite le 14 août 2019, 23 ans) - 14 août 2019
Un huis clos inintéressant, un personnage malsain, et des longueurs à n'en plus finir.
Plus de 1 000 pages pour une promesse illusoire.
Epoustouflant !
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 14 décembre 2015
Certes Albert Cohen a une fâcheuse tendance a être décousu, à sauter d'un sujet à l'autre, à se lancer en avant et puis soudain faire marche arrière.
C'est un peu déroutant et même parfois décourageant
Bref je termine ce livre épuisé mais heureux.
une tragédie sublime
Critique de Mine2 (, Inscrite le 11 octobre 2013, 64 ans) - 4 décembre 2014
Cynique
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 13 juin 2014
Le récit d’une histoire d’amour, de ses débuts magiques à sa fin inéluctable, de deux amants, artisans de leur propre malheur d’avoir voulu JOUER la grande passion au lieu de la vivre pour de vrai, quitte à ce qu’elle soit plus courte et plus ordinaire. Du moins c’est comme ça que j’ai vu ça, bien que le roman est beaucoup plus.
Ce qui m’a le plus surpris, c’est qu’il y a beaucoup plus d’humour (souvent cynique) que je m’attendais d’une telle lecture. La forme est spéciale, il faut prendre le temps de s’habituer au style, mais pour le fond, le texte, je n’accrochais pas toujours, des fois ça sonnait si juste, d’autrefois si faux. La plupart des personnages sont trop exagérés, plus grands que nature, pour les trouver à ce point tangible. Les deux amants sont responsables de leur sort, mais c’est Solal qui m’a le plus énervé, je l’ai trouvé donneur de leçon et hypocrite (il n’aurait pas aimé Ariane si elle n’était pas aussi belle, plus la traite de putain et fait une fixation alors que lui a eu plein de femmes). Ce n’est pas un coup de coeur (surtout à cause des prêches biaisées de Solal), mais il y a plusieurs passages puissants, comme la finale, très touchante, et la séduction de Solal où il nous fait un speech qu’on a l’impression d’y être en temps réel. Leur relation chaud / froid m’a épuisé, si j’aurais été Ariane, ça ferait longtemps que j’aurais tiré ma révérence, seigneur...
Je recommande, c’est souvent un roman cité parmi les plus grands du XXe siècle. Il faut avoir de la patience, mais un coup le style apprivoisé, c’est un pavé qui se lit quand même facilement. Ça m’a pris un mois à le lire, mais je ne le regrette pas.
Une passion dévorante
Critique de Psychééé (, Inscrite le 16 avril 2012, 36 ans) - 13 mars 2014
Les monologues interminables d’Ariane dans son bain auraient pu être raccourcis ; elle est une grande lectrice, rêveuse, capricieuse (insupportable parfois !) et terriblement amoureuse. Solal est imbu de lui-même, sûr de lui. La scène de séduction montre d’ailleurs admirablement sa rhétorique et parvient presque à nous séduire ; les points qu’il évoque ne sont d’ailleurs pas totalement dénués de sens, quoique exagérés. A travers ses personnages, l’auteur en profite pour établir une description caricaturée de la bourgeoisie et de l’amour et exploiter à fond les préjugés ; certaines situations sont assez cocasses notamment l’épisode avec la maîtresse de Solal qui à 40 ans n’a plus aucun atout pour elle et s’en va disparaître ou encore l’arrivisme du Deume et des oncles de Solal qui est poussé à l’extrême.
A trop vouloir s’aimer, ce couple se retrouve asphyxié par l’amour et condamné à vivre une passion perpétuelle. Cette histoire ne peut laisser indifférent ; elle appelle forcément une vive réaction de la part de ses lecteurs et pousse à réfléchir à l’amour et son évolution. Beaucoup de détails, certains utiles d’autres moins, nous permettent de comprendre la position des deux amants et nous font passer de l’envie à l’énervement, du rire à la pitié… Et si au début on les enviait, on compatit d’une certaine manière. Je recommande cette lecture pour qui rêve de passion avec un grand P ou ne serait-ce que pour découvrir ce chef d’œuvre incontournable qui a fait couler beaucoup d’encre.
Si l'amour c'est ça, je n'ai pas envie d'aimer...
Critique de Prouprette (Lyon, Inscrite le 5 février 2006, 40 ans) - 20 décembre 2013
Là on voit un couple qui s'aime tellement qu'ils se forcent à "donner l'impression que..." pour tout, tout le temps. Rien de naturel, alors qu'il n'y a normalement rien de plus naturel que l'amour.
Enfin voilà pour le fond, un peu déçue, je trouve ça looong, des parties inutiles que certains ont visiblement adoré (l'art de ne rien faire d'Adrien, c'est effectivement bien écrit, mais looong!)
Pour la forme, dans l'ensemble j'ai beaucoup apprécié, sauf ces longs monologues sans ponctuation, qui, pour peu qu'ils ne soient pas très intéressanst, nous embrouillent complètement!
J'ai adoré le babouinisme... mais les délires d'Ariane dans son bain...bof!
Tellement vrai
Critique de Saperlipop (, Inscrite le 8 mars 2006, 42 ans) - 29 septembre 2013
Un bon classique qui mérite d'être lu
Les vertiges de l'amour
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 8 septembre 2013
J'ai également apprécié les 150 premières pages, d'un humour plus strictement bureaucratique, qui n'est pas sans rappeler Courteline. C'est cette longue introduction en matière qui déroute souvent. Je l'ai appréciée, mais aussi suis-je initié, et probablement déformé, par mon appartenance à l'administration - d'Etat et non internationale.
Ce livre est vraiment à recommander, malgré sa longueur, quelques précautions d'usage étant probablement à donner pour le faire pleinement apprécier.
Le Roméo et Juliette moderne
Critique de Lilas_92 (, Inscrite le 12 juin 2012, 32 ans) - 14 mai 2013
Cohen nous fait vivre une histoire d'amour à la Roméo et Juliette, dans un style tout à lui, qui peut agacer à la longue (d'autant plus que le roman n'est pas des plus courts...) mais tellement fin : tout en écrivant sur la passion, il la critique en même temps, ce qui rend le tout très intelligent.
Je déconseille ce roman aux trop jeunes, mais le conseille vivement aux adultes et jeunes adultes, hommes et femmes.
Par contre, je reste sceptique vis-à-vis de l'adaptation cinématographique qui sort au mois de juin...
Un Chef-d'oeuvre
Critique de Pierrelouis (, Inscrit le 29 avril 2013, 30 ans) - 29 avril 2013
Il est parfaitement complet, Cohen manie avec un français splendide des personnages auxquels on s'attache, qui nous apparaissent comme réels, terriblement vivants par le biais des monologues intérieurs.
C'est un livre d'amour, amour infini entre deux êtres qui bascule rapidement, rattrapé par la réalité. Et c'est toute la société qui est remise en question : le discours de Solal au Ritz le premier soir est une merveille, il impose une remise en question de nos valeurs nécessaire à cette population idéaliste et lâche qui orne le monde.
Mais bien plus encore, Belle du seigneur est un roman de philosophie, dérangeant, terrifiant par moment. A ne pas manquer.
Et amour mourra.
Critique de Lobe (Vaud, Inscrite le 28 juin 2011, 30 ans) - 15 août 2012
Qu’écrire, que penser ? J’en sors à peine, de l’histoire de cette belle, de ce seigneur. J’en sors tourneboulée, après des jours dédiés à eux, et à tous les personnages « secondaires » (par le nombre de pages, mais ils vivent pourtant si précisément sous la plume de Cohen !), à toutes ces vies polarisées par le désir (de reconnaissance, d’amour, de tendresse, de mondanités, de droit à la vie, du désir de l’autre, et plus, plus encore), et je lisais la bouche ouverte, le souffle chaotique, ivre de ces mots, de drôlerie, de cruauté.
Les monologues d’Ariane, merveille. La chute de leur amour, ce refus de laisser la place à la tendresse, de céder un pouce sur l’idée qu’elle se fait de l’amour, de tout détruire plutôt que d’accepter un amour qui ne serait pas perfection. Là où cette exigence les conduit.
Le style, au milieu du roman, la nuit au Ritz, les jours qui suivent, ces glorieuses répétitions, leur frénésie, ma frénésie à la lire.
Je ne sais pas ce que j’en retiendrai, certains passages si courts m’ont fait tant d’effet (la nuit de Solal avec la naine (un rêve?), le festin de Mangeclous et d’Hippolyte, Adrien Deume après le départ de sa femme, les mots de Solal lorsque son amour s’enlise à la Belle de Mai), j’ai l’impression d’oublier déjà les nuances de l’histoire, je ne voudrais pas que le temps la réduise à ‘un amour tragique’, c’est tellement plus fort, caustique, noir.
Que lire maintenant, que vivre ? C’est si beau une lecture qui submerge .
Mais que c'est long...
Critique de Mithrowen (La Chaux-de-Fonds, Inscrite le 23 août 2011, 35 ans) - 21 juin 2012
Je trouve l'écriture d'Albert Cohen incroyablement subtile et raffinée. Les passages où il nous plonge dans la tête de ses personnages, sans ponctuation, sautant d'un sujet à l'autre sont impressionnants de maîtrise. Cependant, quand vous lisez un passage comme cela vous êtes impressionné, quand vous en lisez deux vous êtes toujours admiratif, à partir du troisième vous êtes un peu irrité, et à partir du quatrième vous le lisez en diagonale et à partir du cinquième, vous sautez carrément le passage.
Pour moi, ce livre est vraiment déséquilibré la première partie avec la description des personnages, de la famille Deume sont vraiment intéressants, mais dès que le livre se centre sur l'histoire d'amour, cela devient mortellement ennuyeux. En fait les thèmes annexes au récit comme la société de l'époque et l'antisémitisme sont beaucoup plus intéressant que l'histoire principale. Ce que je trouve vraiment problématique.
Donc au final, c'est un livre avec une écriture incroyable, mais avec une histoire principale inintéressante et au minimum 200 pages de trop.
Le trois n'est dû qu'à la qualité de l'écriture...
Magistral
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 21 mai 2012
Peut-être en disant que j’ai été très surprise de découvrir que ce roman, que je croyais être entièrement dédié à la célébration d’un amour idéal et absolu, est avant tout une violente charge contre la passion. La passion que vivent Ariane et Solal, les deux personnages pivots de l’histoire, d’une manière qui ne pourra que leur être fatale. C’est autour d’eux que s’articule une magistrale galerie de portraits, parmi lesquels figurent mes préférés. Il y a tout d’abord « les Valeureux », inoubliables membres de la famille de Solal, dont le fameux Mangeclous. Tous les chapitres les concernant sont drôles tout autant que touchants. Mais ma préférée est sans conteste Mariette, servante fidèle d’Ariane depuis son plus jeune âge, qui jette un regard amusé et plein de bon sens sur le ridicule dans lequel sombrent les deux amants sous prétexte d’amour (le passage sur l’usage des sonnettes est savoureux).
Je dirais aussi que cette histoire comporte plusieurs niveaux de lecture, et mériterait d’être lue à différents âges de la vie. Sans doute ne l’aurais-je pas perçue de la même manière il y a vingt ans. A cet âge-là, peut-être aurais-je été touchée par la passion qu’éprouvent Solal et Ariane. Mais aujourd’hui c’est avec Mariette que je me sens en phase, et c’est plutôt lorsqu’elle évoque son défunt mari que j’ai ressenti l’amour sous la plume d’Albert Cohen.
Ce qui m’a bouleversée dans cette histoire, c’est le moment où Solal bascule. Celui où la montée du nazisme (nous sommes entre les deux guerres) lui fait perdre sa position sociale et sa nationalité. Il sombre alors dans la solitude et se met à soliloquer. Et ses soliloques sur le sort fait aux juifs en Europe sont poignants, rendus fébriles et hallucinés par l’absence de ponctuation. Ces soliloques sont d’ailleurs pour moi le vrai trait d’union entre Ariane et Solal. Car elle aussi, dans sa solitude, avait cette habitude. Mais se sachant aimée elle la perd, perdant du même coup le grain de folie que Solal aimait tant. Ce qui marque peut-être le point de rupture entre eux deux.
Je mesure qu’il est bien difficile de parler de ce livre, voulant tout à la fois évoquer sa richesse et éviter de trop en dire. Je n’ai pas encore, par exemple, évoqué le personnage d’Adrien Deume, le mari cocu. Petit fonctionnaire pathétique, dont l’ambition n’a d’égale que la paresse. Le chapitre dans lequel il entre en scène, dans lequel Albert Cohen déroule sa journée type, est un grand moment. Je n’ai pas parlé non plus du discours de séduction de Solal, absolument sidérant.
Difficile d’en parler donc, et surtout difficile d’écrire sans craindre de ne pas rendre hommage dignement à ce chef d’œuvre et au talent de son auteur. Le mieux est encore de s’y plonger, ou de s’y replonger.
Un pavé d'or
Critique de Carmen32 (Lyon, Inscrite le 19 février 2012, 34 ans) - 2 mars 2012
Mais une fois engagée, cette histoire d'amour, amour brut, amour passionné, amour turbulent, on ne s’arrête plus, Cohen a très bien su rythmer son ouvrage pour ne pas passer pour éviter un risque de monotonie lié à l'épaisseur du bouquin...
De plus, Cohen sait si bien utiliser le registre lyrique que l'on lit ce roman, avec autant de précaution et de légèreté qu'une poésie! Je le recommande donc vivement, pour ceux qui frissonner d'amour et pleurer d'émotion :)!
Chef d'oeuvre
Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 24 octobre 2011
On a souvent dit que Solal était à l'image de son créateur, vrai ou faux, on peut tout dire mais il y a de la vie dans ce roman, en dépit des parenthèses où le célèbre écrivain pratique de ces écarts ironiques vis à vis de son intrigue; et aussi des choses fondamentales pour qui s'intéresse un peu aux passions de l'âme, à l'amour: Aucune mièvrerie.
Grand histoire; juste à lire.
Splendeur et horreur de la lucidité
Critique de Garance62 (, Inscrite le 22 mars 2009, 62 ans) - 24 juillet 2011
… celle de Solal sur lui-même, sur les autres, sur l'amour, sur la traîne d'horreur inscrite dans la Mémoire des Juifs.
…. Splendeur et horreur de la passion qui annihile, qui écrase, étouffe, qui est le contraire de l'amour, qui le tue.
…..Splendeur et horreur de la vie et de la mort.
« Et tout cela pour rien car il n'y a rien qui nous y oblige car il n'y a rien car l'univers n'est pas gouverné et ne recèle nul sens que son existence stupide sous l’œil morne du néant en vérité c'est notre grandeur que cette obéissance à la Loi que rien ne justifie et ne sanctionne que notre volonté folle et sans espoir et sans rétribution »
L'écriture d'Albert Cohen dans « Belle du Seigneur » c'est une explosion de Joie.
La forme (écriture logorrhéique) les thèmes (tant ! Le pouvoir, la puissance, l'amour, la passion, la réussite dite sociale, l'anti-conformisme, la vacuité, l'espoir, le quotidien rongé, l'enfermement de soi-même, celui de l'autre....), l'humour au vitriol, les personnages, les exagérations font que la lecture de ce livre a été un très grand moment dans ma vie de lectrice.
Reste Solal, Les Valeureux et Mangeclous...
Mitigé
Critique de Siobtuah (, Inscrite le 11 juillet 2011, 41 ans) - 11 juillet 2011
Amoureuse de l'écriture de Cohen et de son regard sarcastique sur la bourgeoisie, les relations humaines et amoureuses, je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé.
La première partie du roman est fabuleuse. On a envie de secouer "le Deume". Mais très vite, on a aussi envie de secouer Ariane tant l'amour l'abêtit.
Bref, un style fantastique, des thèmes justement abordés. Selon les sensibilités, on sort de cette lecture déprimé, dégoûté de la passion ou, comme moi, avec le sourire, en se disant que Ariane et Solal n'ont décidément rien compris à ce qu'une relation amoureuse doit être et qu'ils auraient mieux fait de s'inspirer de la philosophie de Mangeclous selon laquelle les manières et la beauté n'ont rien à voir avec la réelle profondeur des sentiments...et pour Solal, que l'acceptation de la routine est bien la plus grande preuve d'un amour durable.
Tout le monde est à côté de la plaque dans ce roman et c'est bien ça qui le rend intéressant.
Mais quel ennui !
Critique de Thorpedo (, Inscrit le 22 octobre 2009, 45 ans) - 19 mai 2011
Pour exemple, il a fallu 350 pages à l'auteur pour planter le décor suivant : un fonctionnaire de la SDN ambitieux et sans charisme, dont l'épouse s'ennuie à mourir, que sa mère est une vieille coincée et son père un abruti fini....
Du langage ...
Critique de Telek (, Inscrit le 6 mai 2010, 67 ans) - 1 avril 2011
époustouflant , formidable, magique...
Tous ces adjectifs sont justes et pourtant notre belle langue ne dispose d'aucun qui puisse qualifier ce livre avec exactitude.
On y apprécie un français parfait, suave, juste. La langue de Cohen sait arranger les mots dans une mécanique irréprochable afin de faire un chef d'oeuvre.
L'histoire est belle. C'est la passion décrite comme un feu depuis la première flamme, jusqu'à l'instant où les dernières braises se refroidissent. Solal et Ariane sont beaux et prisonniers de cette ardeur qui les anime malgré eux et à laquelle ils se sont abandonnés.
On apprécie dans Belle du Seigneur, cette prouesse de Littérature : des chapitres entiers sans aucune ponctuation et qui sont tout de même d'une magnifique élégance. Les mots vont à leur gré tout comme les pensées qu'ils expriment
A ceux qui seraient effrayés par les 1100 pages que représentent Belle du Seigneur, je voudrais dire de ne pas avoir peur. Le roman est si bien écrit qu'il se lit vite et on ne voit pas les pages se tourner. On s'attache à Ariane et Solal et j'avoue avoir fait exprès de lire les dernières pages très lentement pour retarder au maximum l'instant où je refermerai le livre.
Quand on finit Belle du Seigneur, on se sent vidé, épuisé, triste et c'est peut être cela le plus beau.
Pendant les deux mois où j'ai lu ce livre, je crois pouvoir dire que j'ai évolué et me suis senti vivre un peu plus intensément. Depuis, je repense souvent à cette histoire qui me fait réfléchir. J'attends, j'espère que peut être, dans quelques mois, quelques années, j'ouvrirai le gros livre pour y lire à nouveau :
"Descendu de cheval, il allait le long des noisetiers et des églantiers, suivi de deux chevaux que le valet d'écurie tenait par les rênes, allait dans les craquements du silence, torse nu sous le soleil de midi, allait et souriait, étrange et princier, sûr d'une victoire."
Bonne lecture.
Dans mon top 10 sans hésiter.
Critique de Sissi (Besançon, Inscrite le 29 novembre 2010, 54 ans) - 13 décembre 2010
Histoire d'une passion dévastatrice, l'histoire aborde d'autres sujets: la position sociale,l'administration (jubilatoires les passages où Deume brasse de l'air dans son bureau!!!! :-)), la montée de l'antisémitisme, la mère castratrice et belle-mère acariâtre etc...
Oui le livre est long, oui la mise en route est difficile, oui les soliloques d'Ariane, sans ponctuation, m'ont gênée, oui il y a des passages un peu compliqués, oui ce roman n'est pas parfait.
Pourtant je l'ai lu deux fois et pense le relire un jour, tant il m'a happée et embarquée avec lui, tant il m'a marquée au point, les deux fois, de laisser passer quelques jours avant d'entamer toute autre lecture, le temps que s'altère le goût amer qu'il m'avait laissé dans la bouche, et que je commence à oublier ces amants terribles...bien que je pense encore souvent à eux!
Belle histoire
Critique de Free_s4 (Dans le Sud-Ouest, Inscrit le 18 février 2008, 50 ans) - 12 décembre 2010
Dérangeant
Critique de Dfoigherset (Paris, Inscrite le 4 décembre 2010, 33 ans) - 4 décembre 2010
Perplexe
Critique de Isis (Chaville, Inscrite le 7 novembre 2010, 79 ans) - 25 novembre 2010
«J'ai adoré ou j'ai détesté ?» J'avouerais simplement pour ma part que cette double lecture m'a profondément ennuyée, pour des raisons, certes bien différentes.
En tout cas, ces deux auteurs qu'il FAUT, semble-t-il, avoir lus m'ont largement fait douter de mes capacités intellectuelles, tant j'ai eu de mal à aller jusqu'au bout...de leur itinéraire ; par principe, j'ai néanmoins persévéré, sans avoir retenu grand chose de cette double lecture.
Sans doute, n'ai-je rien compris à Albert Cohen, tout comme à Céline ?
Peut-être aussi, certains livres gagnent-ils à être écoutés plutôt que lus...C'est, semble-t-il le cas du «Voyage», lu par Fabrice Luchini ; c'est aussi celui de «la Recherche», un autre monument de la littérature auquel les voix d'André Dussolier ou de Lambert Wilson donnent une profondeur insoupçonnée et un relief inimitable à ces phrases interminables et à ce style tourmenté. Encore faut-il, évidemment, pouvoir trouver le temps, cette fois, de suivre le chemin long et persévérant de la lecture à haute voix ! J'attends donc avec impatience une version audio de «Belle du Seigneur» pour réviser mon jugement. A bon entendeur !
Long, mais bon
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 17 octobre 2010
Le plus beau roman qui soit
Critique de Lu7 (Amiens, Inscrite le 29 janvier 2010, 38 ans) - 13 juillet 2010
Je l'ai lu, boulimique, parfois en apnée, dépendante que j'étais devenue des personnages, de Solal et de son attachante famille à rallonge, d'Ariane et de ses monologues -divins, divins ! -, du petit monde étriqué de la SDN, de la famille Deume, et puis de l'époque, du décor,... je m'y croyais !
Les 2 mois au cours desquels j'ai lu ce livre m'ont semblé les plus intenses de ma vie: quelle joie de lire cette histoire, que d'émotions tout au long du roman, et quelle tristesse, quelle douleur d'en arriver à la fin: j'en ai pleuré à chaudes larmes...
Ce livre est une merveille, un délicieux moment de vie à offrir à ceux qu'on aime et qui aiment lire.
Un marathon littéraire qui m'a éreinté.
Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 20 mars 2010
Analyse froide, synthétique et personnelle de la passion
Critique de Opalescente (, Inscrite le 8 novembre 2005, 42 ans) - 5 octobre 2008
Oh, M Cohen est sans aucun doute un auteur de talent, dont la culture et l'intelligence transparaissent à chaque page.
Seulement voilà, il nous offre une vision de l'amour décalée, qu'il souhaiterait dérangeante, alors que moi je ne vois qu'une expression de la frustration de l'amour et de la misogynie. Son héros est antipathique, il se venge de son incapacité d'aimer sur la femme qui lui est complètement dévouée, soumise même.
Ariane elle, je la trouve plus intéressante. Elle se laisse entrainer par une passion folle, ressentie et non calculée comme son amant, elle s'y montre entière, vulnérable, attachante. Elle abandonne tout pour lui, accepte l'exil, le malheur. Elle sera brisée par l'implacable cruauté de son cruel amant. J'ai ressenti un profond sentiment d'injustice face à l'héroïne, en même temps qu'une forme de dégout de par sa soumission. Elle assiste, passive presque, à la fin de leur passion.
Quand à l'écriture en elle-même, les longs passages d'introspection et ceux sans ponctuation sont vraiment indigestes et alourdissent grandement un livre qui est déjà très consistant.
Un ouvrage intéressant donc, dont je ne regrette pas la lecture, mais dont j'ai du mal à comprendre l'enthousiasme qu'il suscite.
Belle du saigneur
Critique de Alouette (Seine Saint Denis, Inscrite le 8 mai 2008, 39 ans) - 13 juin 2008
Les passages sans aucune ponctuation (les pensées des personnages) ne m'ont pas gênée, bien au contraire. J'adorais deviner l'identité du personnage en relevant les tics de langage.
Mes passages préférés se situent au début avec la famille Deume ainsi que les magouilles d'Adrien pour ne pas bosser.
A partir du discours de séduction de Solal, mon intérêt pour l'oeuvre retombe très vite. Leur histoire tombe dans un masochisme effrayant. A partir de là, j'avais vraiment hâte d'être à la fin.
Cohen, le poète de l'Amour
Critique de Matthias1992 (, Inscrit le 27 août 2007, 32 ans) - 16 février 2008
Jamais le thème de la relation amoureuse n'avait été aussi abouti que dans ce chef-d'oeuvre de la littérature française, où toutes les différentes étapes sont décrites avec une lucidité doublée d'humour, de tendresse et d'une originalité sans précédent: l'éveil de la passion, qui précède les ivresses de l'amour, puis l'allégresse tranquille, le simple contentement, jusqu'à la monotonie.
Si la lecture peut s'avérer difficile (longs monologues intérieurs par exemple), elle est tout simplement incontournable. Elle ne peut en aucun cas vous laisser indifférent. Tout le long du roman, vous frémissez, vous riez, vous pleurez, vous admirez... Une oeuvre qui reste gravée dans votre coeur pour toujours.
Chef d'oeuvre ? Bof...
Critique de Anne Onedine (, Inscrite le 13 août 2007, 55 ans) - 13 août 2007
Et bien... J'ai eu beaucoup de mal à le finir, il a même failli me tomber des mains avant la fin, et mon impression générale est assez mitigée...
Le début est réjouissant : les chapitres sur le fonctionnement de la SDN, le vide des journées du mari sont hilarants. La description des beaux-parents de l'héroïne est remarquable.
Et puis arrive l'histoire d'amour et la dégringolade... et mon intérêt pour le roman a dégringolé en même temps. Bref, c'est une histoire d'amour qui finit mal. 1100 pages pour une histoire d'amour qui finit mal, je trouve la plaisanterie dûre à avaler, un peu comme un de ces gâteaux "étouffe-chrétien" que l'on n'avale qu'avec une tasse de thé. Si vous aimez le genre : lisez plutôt Tristan et Iseult, vous gagnerez du temps...
NB : je suis d'accord avec certains des commentaires : Les chapitres sans ponctuation sont plutôt fatiguants à la longue et les digressions sur le peuple juif tombent comme un cheveu sur la soupe. Bref, j'ai bien du sauter sans aucun remords 200 pages sur les 1100...
Toutes les histoires d'amour finissent mal, en général
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 25 avril 2007
J’ai aimé son humour. Par exemple les scènes avec monsieur et madame Deume, les parents d’Adrien. Hippolyte est craquant à souhait .
Les fameux manèges distillés par Solal à Ariane, comme autant d’acide, sont terrifiants. Un peu " bateau " soit, mais terrifiants.
Particulièrement peut-être celui des pages 416-417 ( édition Folio ) :
« Mais comme au bout de six semaines, le pauvre troisième mari ( … ) ou encore elle lui propose, en fin de discours, une dernière coucherie ( …) mais le plus souvent, en conclusion, c’est le Sois fort et demeurons amis. Je la déteste ! "
Ouch ! Que cela fait mal mais " déjà vu ! " . Et puis les babouins et babouines …
Parlons un peu de l’écriture automatique souvent sans point ni virgule distillé durant vingt pages souvent celle d’Ariane qui a le don de vous saouler faut accrocher et ça tourne ça tourne et dire que nous réagissons toutes et tous de cette manière quand toutes ces images toutes ces séquences cinématographiques et théâtrales nous traversent le cerveau et que nous passons du coq à l’âne sur une lignée continue et effrayante mélangeant les bons sentiments les sensations les plus diverses les peurs les angoisses le sexe la mort la vacuité de nos vies et de nouveau cela tient la route pourquoi ?
Quand Solal et Adrien filent vers leur « Belle « , je m’attendais à tout, même au vaudeville, sauf à cette descente aux enfers – car c’est bien de cela dont il s’agit, n’est-ce pas ? - .
Ce livre est vivement conseillé. Il faut juste se mettre en "état de grâce " . Alors vous ne le lâcherez pas car vous voudrez savoir le " qui-que-quoi-qu’est-ce " .
Quant à savoir si " Belle du seigneur " est un Grand roman d’amour, le Roman d’Amour, je répondrai à la manière d’un belge ministre : « Je ne peux faire aucune déclaration à l’heure actuelle ! «
Pauvre Albert Cohen!
Critique de Shannon (Paris, Inscrite le 19 août 2006, 60 ans) - 3 mars 2007
Comme il devait en vouloir à une femme en particulier et peut-être à toutes les femmes pour faire morfler cette pauvre Ariane via Solal sur près de 1000 pages!
Ce livre est pour moi le contraire de l'amour. Le personnage de Solal est égocentrique, je suis tentée de le qualifier de pervers narcissique, pour la façon de se faire aimer d'Ariane afin qu'elle ne puisse plus faire marche arrière, en la rendant dépendante de ce qu'elle croit être de l'amour.
Solal ne vaut pas plus cher qu'Adrien Deume, le mari d'Ariane, même si c'est dans un genre différent. Une vie à s'ennuyer avec Deume, une vie à souffrir avec Solal? Que valait-il mieux? Chacun a sa réponse.
Solal et son arrogance, incapable de vivre le quotidien avec Ariane - ou avec qui que ce soit - parce que ne se supportant pas lui-même.
S'il y a une conclusion à faire, ce serait le voeu que jamais ma vie ne ressemble à cela!
... ça démarre fort, mais ça ne passe pas la deuxième
Critique de Zohé (, Inscrite le 14 février 2007, 51 ans) - 14 février 2007
Pavé dans la mare de l'amour
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 17 août 2006
Pas un roman sur l’amour, le roman sur l’amour comme certains iraient jusqu’à dire, mais un grand, un énorme (et pas que par la taille, mais aussi !) roman d’amour.
Pas universel, c’est ce qui en fait sa limite. On y retrouve l’amour selon Albert Cohen, et des thèmes déjà développés dans « Solal » :
- la femme, dont l’unique mission est sa fonction de proie d’amour pour l’homme,
- la bêtise humaine, notamment occidentale, dont le summum est la charge féroce contre l’institution S.D.N. (Société des Nations) et ses diplomates. (La description par Albert Cohen de la petitesse d’esprit des membres de ce « machin » comme aurait pu dire De Gaulle ( !) est à la fois désespérante et éblouissante.)
- le beau rôle joué par un juif, Solal en l’occurrence, le seul présenté comme pouvant avoir la compréhension des mécanismes amoureux et humains,
- et quelques passages plus « hallucinatoires », en dehors de la logique et du temps, et qui concernent la famille, le peuple juif de Solal.
Du coup, « Belle du seigneur » est plusieurs livres dans un roman, avec chacun son propre style, sa propre logique et sa propre écriture.
La trame en est simple, le nombre d’acteurs limité ;
Genève, en ville symbole de la « bien-pensance » bourgeoise européenne, la Société des Nations, en grand « machin » à vous dégoûter des institutions, Solal sous-secrétaire général, Ariane, principale protagoniste du roman, femme d’Adrien Deume, Adrien Deume, obscur et pénible fonctionnaire de la SDN, subordonné de Solal, les parents d’Adrien Deume (elle en parangon de vertu chrétienne (ou vécu comme tel par elle) et de mesquinerie sociale, lui en être faible et lâche tyrannisé par sa femme), Martha, la domestique attachée à Ariane, et puis des apparitions décalées et quasi onirique (dans la veine de « Solal ») de la famille, au sens large, juive de Solal
Solal est tombé en amour d’Ariane à sa simple vision lors d’une réception officielle. Il s’en fait aimer sans coup férir. Aimer de façon absolue et définitive (chez Albert Cohen l’amour est la dernière étape avant la fin). Et la suite n’est que longs développements de l’évolution de la passion amoureuse, consciente et expliquée côté Solal, manipulée et subie côté Ariane. Albert Cohen nous en fait 840 pages serrées, parfois évidentes de compréhension des ressorts psychologiques, parfois pénibles et redondantes.
Il y a à la fois une impressionnante virtuosité littéraire avec ces sauts de style pour s’adapter au personnage en jeu, et un ennui parfois pesant sur des passages longs, longs …
Pour exprimer la confusion d’Ariane, objet d’amour manipulé par Solal, inconsciente du ressort des choses, Albert Cohen peut nous coller douze pages de cet acabit, sans aucune ponctuation :
« Non je ne descendrai pas non je ne veux pas voir le type tant pis si scandale oh je suis bien dans mon bain il est trop chaud j’adore ça tralala dommage j’arrive pas à siffler vraiment bien comme un garçon oh je suis bien avec moi les tenant à deux mains je les aime j’en soupèse l’abondance j’en éprouve la fermeté ils me plaisent follement au fond je m’aime d’amour Eliane et moi à neuf dix ans on partait à l’école l’hiver on se tenait par la main … »
Et douze pages, c’est long !
Pour faire ressortir la bêtise, la petitesse d’esprit de Madame Deume mère, la belle-mère d’Ariane, le style sera sec, les phrases courtes et le vocabulaire infantile :
« - Sois tranquille, mon cher ami, répondit Mme Deume avec un sourire bienveillant, je puis me comporter d’une certaine façon en famille et d’une autre dans le monde. Mon père, Dieu merci, recevait. (Elle fit une aspiration de salive de la plus haute distinction.) Allons, va mettre ton smoking, qu’on n’ait pas de surprises au dernier moment, et puis ça t’occupera. Je te l’ai bien élargi, vu que mon cher père n’avait pas de ventre, lui. »
Et l’on pourrait décliner à l’envi tant il y a de variations.
840 pages serrées, parfois évidentes de compréhension des ressorts psychologiques, parfois pénibles et redondantes, ça fait beaucoup. Il faut du temps pour se mettre en train, s’adapter, en accepter le principe. Après il y a de grands moments de bonheur. Un peu comme des pépites disséminées dans une glaise sombre et collante. Si vous vous sentez l’âme d’un chercheur d’or …
L'amour jusqu'à la lie
Critique de Arundhati (, Inscrit le 9 octobre 2005, 63 ans) - 30 juillet 2006
En tout cas présenter le roman de Cohen comme une "belle histoire d'amour" doit le faire se retourner dans sa tombe. En effet, comme imaginer vision plus noire et désespérée de la relation amoureuse. J'ai pensé à Céline et à Pasolini en le lisant, c'est tout dire.
C'est vrai que ce n'est pas une œuvre facile à aborder, et la principale critique qu'on peut lui faire, c'est de manquer d'unité entre ses différentes parties, c'est à dire les "délires" des oncles de Solal, la dénonciation du fonctionnariat inutile de la SDN (comment ne pas penser là à Maupassant), la médiocrité crasse de Mme Deume et la relation amoureuse artificielle et destructrice entre Solal et Ariane. Mais comme chez Umberto Eco, en quelque sorte ce livre se "mérite" en acceptant d'ingurgiter ces tirades parfois interminables pour se mettre en état de recevoir le "message", si tant est qu'il y en ait un, en créant une ambiance lourde et vertigineuse qui nous amène avec les personnages au bord de l'abîme.
Le thème central reste évidemment la relation entre les deux amants, et la vision qu'en donne Cohen fait froid dans le dos : Ariane n'est amoureuse que de l'amour, prête à tous les sacrifices pour se sublimer dans une vision très "passionnelle" (au sens chrétien) du don de soi, superficielle et inutile ; Solal est quant à lui incapable d'aimer, égocentrique jusqu'à la caricature, ne parvenant à masquer sa vacuité que dans l'abaissement de l'autre.
Le tout est présenté sur le fond d'antisémitisme propre à cette période, et la critique de la bourgeoisie bien pensante trouve son apogée avec la petite phrase bien connue : "plutôt Hitler que Blum".
J'espère que ce que Cohen a voulu faire passer est que l'amour, ce n'est pas cela, ce n'est pas aussi glauque, et que si les amants vivent une relation aussi destructrice, ce n'est qu'à cause de leur égoïsme et leur médiocrité.
Au juste moment.
Critique de Sostres (, Inscrit le 6 avril 2006, 98 ans) - 7 avril 2006
Grande Merveille
Critique de MadameLucile (Nantes, Inscrite le 6 avril 2006, 37 ans) - 6 avril 2006
Chapitres sans ponctuation trop lassants ? Histoire d'un petit employé de la SDN trop futile ? Auteur critique trop médiocre ? Je ne pensais pas qu'il était possible d'avoir de tels avis sur ce chef-d'oeuvre.
Les chapitres sans ponctuation sur les pensées d'Ariane sont fabuleux, uniques, et révèlent toute l'habileté d'Albert Cohen.
Quant à la critique du monde du travail grâce à Adrien qui travaille à la SDN, elle est profonde, et profondément drôle.
J'ai lu ce livre plusieurs fois, et pourtant je n'ai pas pour habitude de perdre mon temps... on pourrait dire que c'est mon livre préféré, et de loin.Très loin.
C'est une histoire merveilleuse, empreinte d'un humour machiavélique, d'ironie, de moquerie, de dénonciation, de tragique... mais surtout d'amour. Un amour si puissant à la fin du roman qu'on oublie toute la cruauté des 1.000 premières pages... Stupéfiant.
Solal et Arianne sont parmi les personnages les plus complexes et intéressants de la littérature. Et Albert Cohen, un auteur au talent incommensurable, à la plume à la fois originale, complète, sensible, drôle et touchante.
Une histoire d'amour que l'on n'oubliera certainement pas, enclavée dans un univers ridicule plus qu'hilarant.
décevant
Critique de Klimt (, Inscrite le 13 janvier 2006, 53 ans) - 3 avril 2006
Je connaissais ce livre comme la plus belle histoire d'amour littéraire, c'est donc avec empressement et excitation que j'ai débuté ce livre pour entrer dans la "soi-disant" plus belle histoire d'amour.
Dans la première partie du livre, l'auteur a bien su nous décrire le caractère de chaque personnage, je devinais parfois à l'avance comment les personnages allaient se comporter. (c'est la partie du bouquin que j'ai préféré)
La deuxième partie du livre est celle de la rencontre entre Solal et Ariane et leur histoire d'amour.
La troisième partie, les mêmes protagonistes seuls avec leur amour et l'ennui.
La dernière partie du livre est longue, ennuyeuse, sans intérêt, j'ai failli abandonner la lecture.
D'ailleurs, il y a beaucoup trop de passages inutiles, longs… surtout les chapitres sans ponctuation.
Comme je l'ai dit plus haut, l'atout majeur de ce livre est la description minutieuse des caractères de chaque personnage.
l'amour, comme partage de l'ennui à deux
Critique de Bertrand-môgendre (ici et là, Inscrit le 9 mars 2006, 69 ans) - 9 mars 2006
Un marque page est resté coincé, dès l'apparition des oncles de Solal. Nous avons là un monument de l'autodérision, une richesse dans la drôlerie, n'ayant pas peur du ridicule.
Un des personnages clef, du roman, c'est ce fameux mari, monsieur Deume, habillé par Cohen en clown, engoncé dans son costume grisé d'un miteux petit rond de cuir tailleur professionnel de crayons de bois.
Merci monsieur Cohen pour ces passages somptueux.
Sinon, les quatre cent pages suivantes, peuvent ne pas être lues, car la platitude d'un sentiment passion ne peut souligner que l'inutilité d'un gâchis d'encre et de papier.
Un véritable conte de fées moderne.
Critique de S.J (Brinay (18), Inscrite le 27 janvier 2006, 38 ans) - 30 janvier 2006
Etonnée d'abord par le style d'écriture d'abord j'ai fini par adorer 'Belle de son seigneur' (qui le sien ou le mien?)
J'ai observé avec folie et horreur leur passion se construire et se décomposer(en tout cas une drôle de passion).
J'ai apprécié les moments d'intimité d'Ariane avec elle même lorsu'elle se fait des mimiques devant la psychée, j'ai attendu avec elle Solal... Qu'est-ce que vous voulez faire d'autre pour tuer le temps?
A mon avis ça se lit tout seul, c'est fluide, ça coule de source...euh peut-être à part les chapitres interminables (sans ponctuation).
P.S: 4 étoiles car il faut s'habituer é l'écriture et aux différents styles que l'auteur utilise.
S.J
A lire ni trop tôt ni trop tard...
Critique de Guillaume... (TOURS, Inscrit le 22 janvier 2006, 47 ans) - 22 janvier 2006
Et puis ce livre est souvent hilarant, surtout lorsqu'il décrit ce petit monde aristocratique et vaniteux de la SDN (je retrouve un peu la même chose dans mon milieu professionnel, où chacun cherche à être meilleur que l'autre et à s'attirer les faveurs des supérieurs).
A lire ce livre, j'ai perdu en naïveté, et je m'en félicite !!!
Magnifique!!!
Critique de Daffodil (, Inscrite le 3 août 2005, 53 ans) - 15 janvier 2006
Splendide.
Je me sens toute vide, maintenant...
Médiocre
Critique de Tyrol (Metz, Inscrit le 24 juillet 2005, 69 ans) - 24 juillet 2005
J'avais du temps devant moi, au sud Maroc, mon voisin avait ce livre dont j'avais lu, ici et là, tant de bien. J'ai essayé de m'accrocher, mais non ! Ce petit monsieur d'écrivaillon qui ramène sa fraise sans cesse, juge ses personnages... Intolérable ! A-t-on besoin que le narrateur nous souligne sans cesse la médiocrité du mari, de sa petite vie, etc. Médiocre toi même, qui te cache derrière une écriture boursouflée pour nous asséner ton point de vue.
"Mortel chiant", comme dirait mon neveu.
Une révélation
Critique de Paradize (Paris, Inscrite le 9 mai 2004, 38 ans) - 12 juillet 2005
Je suis impressionnée par la force de son charme et son art de la parole. Arianne m'a déçue et attendrie. La beauté de ce livre réside dans ses personnages et les différents sentiments qu'ils éveillent. Le style littéraire de Cohen m'a beaucoup touché. Ce rapport au judaïsme, ce mal être omniprésent avec une certaine fierté refoulée.
Je suis charmée
Lourdeur de la passion
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 11 janvier 2005
Cette femme qui quitte son mari (caricature du fonctionnaire frustré qui rêve d’être admis dans le cercle fermé des « importants »), cette femme qui abandonne son statut social, cet homme qui renonce à sa fonction au sein de la Société des Nations, cet homme qui endurera le bannissement dans le secret pour ne pas blesser sa belle : Ariane et Solal, admirables dans leur capacité à aimer. On aura rarement été aussi loin dans l’art de préserver un amour à outrance. Souffler sur les braises, pour que tout flambe à nouveau, quitte à finir calciné.
L’humour n’est pas la caractéristique principale du livre, mais il est néanmoins remarquable, notamment lorsque Cohen dépeint la vanité propre à la classe des « importants ». D’autres exemples que j’ai trouvés savoureux : « Dame qui a vouloir de copuler, mari ne saurait l’empêcher » ou encore « Ainsi sont les Européennes, (…). Ah, mes amis, si tous les cornus d’Europe portaient lampions, ô miséricorde, quelle illumination ! ».
A ceux qui commencent « Belle du Seigneur » et qui sont tentés d’en abandonner la lecture, comme ce fut mon cas, j’ai envie de dire qu’ils passeraient à côté d’un chef-d’œuvre, que leur persévérance sera récompensée, et particulièrement par les quelques cent dernières pages. La fin est un pur prodige…
une oeuvre
Critique de Le mage (, Inscrit le 8 décembre 2004, 37 ans) - 8 décembre 2004
Nous retrouvons une pointe d'humour et d'ironie, ainsi que la naissance d'un amour passionnel.
Albert Cohen pro des phrases sans fin, laisse le lecteur glisser sur ce chef d'oeuvre très volumineux et qui pourtant se dévore en peu de temps
caricatures
Critique de Newborn (, Inscrite le 19 octobre 2004, 36 ans) - 19 octobre 2004
et je suis désolée, heureusement que toutes les femmes ne sont pas Ariane, et les hommes Solal.. c'est une vision atrocement misogyne des rapports amoureux.. les femmes ne sont pas systématiquement stupides, et les hommes pas obligatoirement torturés.
quant à dire que c'est un hymne à l'amour, j'espère sincèrement que l'amour peut mener à mieux que ça. mais avez vous déjà aimé??
roman d'amour et plus que cela
Critique de Monito (, Inscrit le 22 juin 2004, 52 ans) - 22 juin 2004
l'attirance, la séduction, l'amour cahcéh...puis le grand saut: l'évasion.
et là, du paroxysme de l'amour au lent déclin de l'habitude, tout se fissure, tout s'échappe et la réalité cruelle du morne quotidien revient. De l'évasion...la prison.
ce roman, dont l'écriture va parfois jusqu'à l'envoûtement tourbillonne.
La précision des sentiments, l'ironie qui jalonne tout l'ouvrage vont jusqu'au cruel.
Il évoque, en filigrane, une période trouble, l'entre deux guerres, la montée des fascismes et l'antisémitisme rampant.
Miroir à deux faces, il nous décrit au travers de Solal et d'Adrien Deume, l'homme dans son pire et dans son meilleur.
Ce roman est aussi un "mode d'emploi" de la femme, sous un versant que l'on se regrette à voir assez misogyne.
Monumental par sa densité, ses niveaux de lecture sont nombreux.
Poétique sous bien des aspects, il est d'un point de vue existentiel assez pessimiste. Aller au bout de soi, au bout de ses sentiments reste bien périlleux.
Une histoire d'amour qui fait TOUT. Une histoire d'amour qui détruit tout. Une passion jusqu'à la haine de l'autre, une addiction trop forte qui vous emporte vers ce qui peut être un meilleur...la fin.
????????
Critique de Karl glogauer (, Inscrit le 17 mai 2004, 50 ans) - 18 mai 2004
j'ai abandonné après 100 pages.
il me semble qu'il s'adresse plus à une certaine sensibilité féminine
MERVEILLEUX...
Critique de Fleepuce (BOIS LE ROI, Inscrite le 27 avril 2004, 40 ans) - 27 avril 2004
C'est un chef d'oeuvre, de l'humour, du concret, des phrases alambiquées de 4km, on ne s'en lasse pas, le style Cohen c'est du pur bonheur et c'est MON livre préféré, je l'arbore comme un signe de reconnaissance avec mes pairs...
Un don du ciel ce livre, écrit par quelque inspiration céleste, impossible de décrire mieux les comportements volages de la séduction, sans oublier les premiers chapitres qui feront sourire les "non-fonctionnaires"...
Indispensable, tout simplement
plus la même
Critique de Trefoil (Mons, Inscrite le 12 février 2004, 55 ans) - 21 avril 2004
J'ai été touchée par ce livre. Touchée physiquement, un coup de poing dans le ventre.
Il y a de telles vérités même si elles ne sont pas bonnes à dire (la femme attirée par le plus fort malgré ce qu'elles peuvent dire et les artifices déployés par ceux-ci fonctionnent toujours).
merci Beigbeder
Critique de Anonyme (, Inscrit(e) le ??? (date inconnue), - ans) - 15 mai 2002
Un enchantement
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 22 mars 2002
Un chef-d'oeuvre
Critique de Sorcius (Bruxelles, Inscrite le 16 novembre 2000, 54 ans) - 8 juin 2001
Belle du seigneur, c'est une histoire d'amour comme il n’en existe plus, folle et merveilleuse, irréelle et ensorcelante. L'écriture est délicieuse et c’est un livre qui vous fait perdre la notion du temps. Je me souviens que je passais des heures dans mon bain à lire, plutôt que dans mon fauteuil, comme ça j'avais l'impression d'être un peu cette Belle qui se préparait pour son seigneur (elle prend beaucoup de bains).
Tous les aspects de l'amour y sont abordés, les bons comme les mauvais, les sages comme les fous, les normaux et les incompréhensibles... La pudeur des débuts qui se transforme en dévouement aveugle, la passion en tendresse, la découverte de l'autre en compréhension amoureuse.
C'est un hymne à l'amour, le vrai, celui où l'on se regarde avec étonnement et où l'on se dit: tiens, nous ne sommes plus qu'un seul et même corps, un seul et même coeur, une seule et même âme.
Et moi, là-dedans? Il est où le seigneur qui fera de moi sa belle?
Comme "Saule"
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 4 juin 2001
Il n'est pas trop tard
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 3 juin 2001
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Belle du seigneur en film ??? | 22 | Quiscale | 13 décembre 2015 @ 14:28 | |
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