Bouddha d'Azur (Le), tome 1 de Cosey
Catégorie(s) : Bande dessinée => Légende, contes et histoire
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C'est l'histoire de Lhahl et Porridge, qui mille fois se rencontrèrent, mille fois se séparèrent, et mille fois...
"En été, dans l'Himalaya, lorsque la neige fond aux heures les plus chaudes, l'eau qui ruisselle fredonne d'étranges mélodies. Hymnes d'hier, chansons de demain, plaisanteries polissonnes ou légendes oubliées.
Ainsi, certains jours, on peut entendre dans le murmure né au soleil de midi, l'histoire de Lhahl et de Porridge. Lhahl et Porridge qui, comme les eaux dévalant des sommets, mille fois se rencontrèrent, mille fois se séparèrent, et mille fois...
Mais voyez plutôt."
C'est l'été, et bientôt la rentrée scolaire pour Gifford Millicent Cardboard Jr, jeune citoyen britannique, venu passer les vacances dans sa famille à Calcutta, et fort peu enthousiaste à l'idée de prendre l'avion qui le ramènera à Londres, l'internat et son plat de porridge quotidien. A vrai dire, Gifford trouverait beaucoup plus intéressant d'accompagner le jardinier Songtsen dans son voyage au Tibet, dont il est originaire. Un train de Calcutta à Darjeeling, un bus et puis quelques kilomètres à pieds, et voilà comment Gifford rejoint Songtsen de l'autre côté de la frontière tibétaine... où la suite du voyage ne se déroulera pas comme il l'avait prévu. Séparé de son compagnon, Gifford vivra des émotions fortes avant de trouver refuge dans un monastère au fond d'une vallée perdue, et d'y partager la vie, les études et les jeux de deux moinillons espiègles qui le surnommeront Porridge.
Cosey décrit avec une grande justesse cette rencontre entre deux cultures, celle des Rolling Stones et celle où la musique rituelle chasse les démons. Au fil des pages, Porridge - et le lecteur avec lui - découvre un mode de vie, une culture, une conception du monde dont il ignorait tout. Il se heurte aussi à ses traditions et ses légendes "oubliées", tel ce mystérieux Bouddha d'Azur dont le secret est jalousement préservé par une "tulku" - dans la tradition tibétaine, la réincarnation d'une grande mystique -, Lhahl qui fut la première à découvrir le Bouddha d'Azur, Lhahl qui cet été-là est une fillette de dix ans, adepte des bains de minuit et dont le confident est un ours en peluche... Mais cet été-là est l'été de 1955. Les troupes chinoises, qui ont franchi la frontière tibétaine quatre ans plus tôt, continuent inexorablement leur progression dans les montagnes, jusque dans les vallées les plus reculées. Et ce monde préservé dont Porridge découvre la rudesse et les beautés apparaît de plus en plus fragile et vulnérable. Impermanent.
Avec ce premier volume du "Bouddha d'Azur" (suite et fin dans un second tome), Cosey nous donne 60 pages de BD comme je voudrais en lire bien plus souvent. 60 pages de beauté, entre la grandeur austère des paysages himalayens, tour à tour noyés dans la blancheur aveuglante du milieu du jour ou baignés dans la lueur bleutée du crépuscule, et la lumière qui illumine les visages. 60 pages de poésie et de mystère. 60 pages d'Histoire, et ce qui est mieux encore, d'Humanité. Il ne me reste donc plus qu'à attendre le second tome avec impatience, car voilà de la BD comme je l'aime!
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Les livres liés
- Bouddha d'Azur (Le), tome 1
- Bouddha d'Azur (Le), tome 2
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Les critiques éclairs (2)
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Excellent Cosey
Critique de Karma Tashi Dondrup (, Inscrit le 9 mars 2007, 62 ans) - 12 mars 2007
Cette aventure nous rappelle bien évidemment la fuite des Tibétains du Pays des Neiges, traversant l’Himalaya au péril de leurs vies. Comment ne pas évoquer la fuite du Dalai Lama, dans les circonstances dramatiques d’une guerre passée sous silence par les médias occidentaux, et dont l’atrocité est attestée par des témoignages individuels (voir par exemple « Les cavaliers du Kham » de Michel Peissel) ?
Très bon, mais répétitif.
Critique de Le rat des champs (, Inscrit le 12 juillet 2005, 74 ans) - 15 mars 2006
Tout ça crée une mécanique efficace si j'ose dire. On a un peu l'impression qu'il pourrait écrire deux cents livres comme celui-ci, en répétant inlassablement le même message d'amour, de respect et de tolérance.
Rien à redire, c'est très beau, mais quand on connaît un peu son oeuvre, on reste un peu sur sa faim. Suis-je normal, docteur?
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