La Bible de néon de John Kennedy Toole

La Bible de néon de John Kennedy Toole

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Aaro-Benjamin G., le 30 novembre 2005 (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (27 107ème position).
Visites : 5 099  (depuis Novembre 2007)

L’autre

Le seul autre roman de John Kennedy Toole, celui écrit à l’adolescence pour un concours littéraire, qui laissait déjà présager l’éclosion d’un talent certain, que pourtant personne n’a remarqué, à part sa mère. Il faut dire que ce premier effort de Toole est de facture conventionnelle. Un récit initiatique à travers les yeux d’un narrateur enfant qui grandit en milieu pauvre, à l’époque de la deuxième guerre mondiale, dans le sud des USA.

C’est une œuvre essentiellement d’observation, le jeune David raconte sa tante Mae, sa mère, et les personnages de son entourage qui vont servir de modèle, ou d’exemple à ne pas suivre. Le ton est totalement à l’opposé de « La Conjuration des imbéciles » Nous sommes en territoire intimiste et réaliste. Si l’histoire est mince et la fin abrupte, l’exploration des thèmes de la famille et de la religion dans une ambiance « southern gothic » n’est pas sans son charme.

Il s’agit d’un ouvrage juvénile qui n’aurait pas été publié si ce n’était de l’attribution du Prix Pulitzer à son auteur. Néanmoins, le résultat est tout de même souvent supérieur à bien d’autres titres publiés par des écrivains plus vieux.

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8 étoiles

Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 63 ans) - 5 juin 2019

« La bible de néon » de John Kennedy Toole (216p)
Ed. 10/18
Bonjour les lecteurs .....
ATTENTION.... livre culte !
Tout d’abord un petit mot sur l’auteur.
John Kennedy Toole est un auteur qui n’a pas été publié de son vivant.
Il s’est suicidé à l’âge de 31 ans (1969) après les nombreux refus de publications des éditeurs américains .
C’est grâce aux nombreux efforts de sa mère, que sera enfin publiée, 20 ans après sa mort « la conjuration des imbéciles » qui remportera le prix Pulitzer de 1981 à titre posthume.
« La bible de néon » écrit bien avant, alors que l’auteur n’avait que 16 ans, était considérée par les éditeurs comme trop immature et était restée dans l’oubli.
On ne peut que louer l’acharnement de cette mère qui n’a jamais renoncé et s’est battue pour que les deux seuls romans écrits par son fils voient le jour et que le génie de celui-ci soit enfin révélé au grand public.
L’histoire de «la bible de néon » se déroule dans les années 1940 dans une ville du sud des Etats-Unis.
C’est celle d’un jeune garçon, David, qui chaque soir, depuis sa maison sur la colline, voit luire l’enseigne de la bible au dessus de la maison du pasteur.
David raconte son enfance passée à l’écart du village.
Il y raconte ses relations avec les autres. Celles pas facile avec un père qui disparaîtra lors de la guerre, celles plus tendre avec sa tante Mae, ses brimades endurée de la part de certains adultes ou enfants de son âge.
Il y parle de sa mère qui sombre doucement dans la folie, du puritanisme américain, du racisme, de la guerre et de ses conséquences.
Il y parle de solitude, d’abandon.
Sa seule solution de survie se révèlera la fuite, l’oubli.
Parviendra-t-il à prendre un nouveau départ ?
Autant de thèmes abordés de la part d’un jeune ado de 16 ans est surprenant.
Le style est certes enfantin, un peu naïf par moment (16 ans), mais ce jeune auteur n’épargne pas cette Amérique puritaine des années 40.
Une Amérique étroite d’esprit, qui porte des œillères et rejette toute différence.
Qu’il est regrettable que cet auteur n’ait pas été reconnu de son vivant !
Un talent s’est perdu
Lecture à découvrir .. je me mets de côté au chaud dans ma Pal « la conjuration des imbéciles »

Moins connu que la conjuration et pourtant...

7 étoiles

Critique de Yann35 (, Inscrit le 31 mai 2009, 48 ans) - 1 juin 2009

J'ai beaucoup aimé ce livre. Je l'ai découvert après avoir lu la conjuration des imbéciles et la différence de ton est surprenante ! Écrire de cette manière à seulement 16 ans, c'est tout de même incroyable. Il y a dans ce livre une sensibilité incroyable qui ne se transforme jamais en sensiblerie ce qui, je pense, prouve la maturité exceptionnelle du jeune JK Toole.

Dommage qu'il soit parti si vite...

Maladresses touchantes de deux jeunes auteurs

7 étoiles

Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 1 décembre 2005

Voilà une belle critique d'Aaro-Benjamin pour un livre dont je garde également un bon souvenir. Un roman un peu maladroit, c'est vrai, mais aussi véritablement touchant et attachant. John Kennedy Toole y raconte l'enfance et l'adolescence d'un jeune garçon de milieu modeste, dans le Sud Profond des Etats-Unis, pendant et juste après la guerre de 40-45, où son père a trouvé la mort. C'est donc l'histoire d'un jeune garçon qui grandit entre deux femmes, sa mère - qui ne s'est jamais vraiment remise de la mort de son mari - et sa tante Mae, une femme indépendante et "libérée" - comprenez par là, objet de scandale en ce temps et en ce lieu pas précisément progressifs.

John Kennedy Toole nous donne ici un beau roman, sensible et un peu mélancolique, qui a fait l'objet d'une très jolie adaptation cinématographique par le réalisateur britannique Terence Davies. Terence Davies s'est tout d'abord fait connaître par deux films inspirés de ses souvenirs d'enfance: "Distant voices still live" et "Long day close" qui évoquaient sur un mode onirique la vie de la "working class", le travail parfois dangereux sur les chantiers de construction, les fins de mois difficiles, l'alcoolisme, la violence et les soirées au Pub, illuminées par les chansons reprises en choeur. Et Terence Davies apporte cette même touche d'onirisme à son adaptation de "La bible de néon", livrant un film original, sans doute un peu maladroit mais lui aussi profondément attachant. Un film en outre porté par le charisme de Gena Rowlands, formidable dans le rôle de tante Mae. Le livre et le film méritent amplement une découverte!

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