Mes mauvaises pensées
de Nina Bouraoui

critiqué par Aria, le 4 décembre 2005
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
Une psychanalyse
Ce livre est un livre d’amour, amour pour les parents, pour l’Algérie, terre natale dont la beauté est longuement vantée, amour pour les compagnes successives, enfin surtout pour celle qui est appelée L’Amie.

C’est un long monologue, puisque c’est le récit que l’auteur (ou son double) livre à sa psychanalyste. Un texte qui est un seul et unique paragraphe, sans un retour à la ligne. Un texte qui est une suite d’associations d’idées, comme on le fait sur un divan.

« Mes mauvaises pensées », ce sont des phobies d’impulsion, c’est-à-dire une peur profonde de faire un jour un geste violent et irrémédiable.
Et Nina Bouraoui décrit tout ce qui a pu être la source de peurs chez elle, mais aussi chez sa mère. Sa mère, jusqu’au bout, a eu peur de son père, ce médecin rennais qui n’a jamais compris pourquoi sa fille a épousé un Algérien, même s’il respecte profondément son gendre. Quant à Nina, tout semble partir d’une noyade évitée en Algérie, dont elle n’a jamais osé parler à ses parents de peur de les inquiéter.
Par la suite, elle a assisté à la quasi-noyade d’une jeune fille, dont on l’a rendue responsable (événement qu’elle ne peut plus reconstituer) et elle s’est toujours sentie coupable chaque fois qu’un proche a eu un problème en se baignant.
L’eau est pour elle un élément important, vital. Les meilleurs souvenirs, comme les pires, sont souvent des souvenirs de baignade, en mer ou en piscine, dans des lieux souvent paradisiaques (la Floride, les Seychelles…).
La peur de la noyade, c’est la peur de perdre pied, mais surtout la peur de la mort.

Ce livre me semble être une forme de réconciliation avec son corps (qu’elle a souvent nié – elle voulait être un garçon), avec ses désirs.
Elle parle longuement des femmes qu’elle a aimées : la première qui l’a attirée, Mme B., mère d’une amie d’enfance, puis Diane de Zurich (qu’elle a follement aimée) et ensuite La Chanteuse, femme plus âgée qu’elle et surtout riche et célèbre, dans l’ombre de laquelle elle a vécu, voyageant de palaces en maisons luxueuses, de Marbella à Miami. Elle se rend compte qu’elle n’aime pas vraiment La Chanteuse et leur séparation est presque un soulagement.
L’amour total vient avec L’Amie, qui est son double, son écho, qui l’accompagne dans les joies comme dans les peines.

Mais l’Algérie est toujours là et ce livre est un bel hymne au père algérien qu’elle aime tendrement et dont elle se sent physiquement si proche. Et aussi à la mère qui a dû vivre de longues années à Paris, séparée de son mari qu’elle aime, à cause d’un asthme sévère.

Voici un livre qu’on ne peut pas lire dans le métro, deux pages par deux pages.
Il faut s’y immerger totalement pour suivre les sauts d’idées et surtout pour être pris par la beauté du texte.
Abandon 2 étoiles

Voilà... il fallait bien que cela arrive ! En 20 ans de lecture c'est la première fois qu'un livre me tombe des mains , incapable de poursuivre après la soixantième page d'un texte indigeste , pas du tout aéré , narrant les souvenirs et élucubrations de l'auteure.
Le style est lourd , sans aucune construction ni suite logique.
Je n’étais peut-être pas prêt à lire mes mauvaises pensées" ..

Pas pour moi

Ndeprez - - 48 ans - 12 janvier 2013


Inintéressant 3 étoiles

je n'ai pu aller jusqu'au bout du livre tant ce style (ou ce non style, c'est selon) m'a exaspéré. (IDEM).

Fine - - 64 ans - 16 novembre 2008


insupportable 1 étoiles

je n'ai pu aller jusqu'au bout du livre tant ce style (ou ce non style, c'est selon) m'a exaspéré.

Une écriture brève, hachée, supposée donner un ton, un rythme au livre ? Quelle horreur

Agnes - Marbaix-la-Tour - 59 ans - 28 juin 2008


Le phénomène "El nina" 9 étoiles

J'ai "découvert" Nina, le jour où je cherchais désespérément une lecture passagère. J'étais dans le Sud de la France, et je m'apprêtais à regagner Paris. Il faisait doux et j'étais sur le retour des vacances. Je choisissais un bouquin à la tête du client. Et je dois dire que Nina m'a tout de suite plu. Joli minois où j'espérais me dépayser. A travers "Poupée Bella", qui fut ma première rencontre avec Nina, je me suis doucement habitué à son style. Il est très surprenant. Et même dérangeant. Lire Nina, c'est comme violer une intimité. Plus tard, j'ai commencé à cultiver un "amour de Nina". La fête du livre, novembre 2005, fut l'occasion de l'apercevoir. Elle faisait la dédicace de son livre "mes mauvaises pensées" qui reçut le prix Renaudot.
Avec le temps, je crois venir à bout de son écriture. "Le jour du Séisme", il y a quelques semaines, puis, une vie heureuse... en cours. Elle casse toutes les règles et me fait du bien quand tant d'autres se limitent à une narration poussive, car trop académique. Souvent, je me dis que l'écriture est une torture. Comme dirait l'autre, "mon corps est la cicatrice de mon âme", Nina qui n'a jamais cessé de renier ce corps est une peau d'encre à elle toute seule. Je lui souhaite de toujours trouver l'inspiration et les mots pour décrire sa souffrance.


VO-Y-PHONG Mickaël

VO-Y-PHONG - Paris - 47 ans - 11 décembre 2006


Magicienne... 10 étoiles

Texte autour de l'enfance, de la peur, de la séparation... La narratrice 'suspend son vol' le temps d'un long travail de mémoire, ciselant l'évocation de souvenirs de liens qui se font, se défont, de blessures narcissiques. Cette quête exigeante, rigoureuse d'une identité analyse l'authenticité des rapports familiaux, amoureux, traquant les sentiments frelatés.
On est loin de l'égotisme quand les réminiscences chatoyantes viennent murmurer à l'oreille du lecteur que sa propre enfance n'est pas si différente, et l'on se prend à tenter d'endiguer le flot tumultueux de sa propre mémoire.
Des idées, des pistes naissent dans ce texte comme promesses de futurs romans, où Nina Bouraoui poursuivra ce travail, nécessaire, évident, avec ce don de mettre en mots l'indicible...

Maryann - - 54 ans - 12 juin 2006


Frais et envoûtant 9 étoiles

J'ai plongé dans ce livre !

Il est vrai que le début a été un peu chaotique : effectivement il faut un petit moment pour entrer dans ce flot continu, dans l'univers ; mais une fois entré impossible de décrocher. On est comme envoûté, pris dans les filets, ballotté d'avant en arrière... Un "style" frais, original.

Bref un petit chef d'oeuvre qui ne laisse pas indifférent.

Mag06 - Nice - 45 ans - 5 mai 2006


profond 8 étoiles

J'ai été touchée par ce livre, il faut rentrer à fond dans sa façon d'écrire car l'écriture est rapide, les phrases sont courtes, elle va droit à l'essentiel, je m'en suis pris plein la figure, on est dans sa tête, sa vie et c'est dérangeant et violent car elle raconte sa vie sans répits, Pas facile comme bouquin!

1jour - - 44 ans - 28 mars 2006


Déçu 1 étoiles

Comme le souligne déjà un critique ce n'est pas un livre qui se lit dans le métro. Aucun paragraphe ,aucun chapitre trop difficile à lire pour moi qui pourtant adore lire. Je finis mes livres en général mais là c'en est trop. mélange de mme B ou Mr X non merci pas pour moi .
Pas assez aéré , j'ai l'impression que le livre est une longue phrase qui ne s'arrête plus . Désolé .

Lucien2006 - velizy - 54 ans - 16 février 2006