Une enquête de Mary Lester, tome 08 : La cité des dogues
de Jean Failler

critiqué par Shelton, le 9 décembre 2005
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Quel vent !
Nous retrouvons Mary Lester, cette jeune femme travaillant dans la police quimpéroise et visitant toute la Bretagne au cours de ses enquêtes… Cette fois-ci ce sera la belle cité de Saint-Malo, une ville fortifiée, accolée à la mer, port de pêche célèbre, mais aussi repère de corsaires…
On demande à Mary de débouler dans un jeu de quilles, sans en faire tomber une… du moins avant de remporter la victoire totale… Je m’explique. Une jeune femme, très jeune, de notaire meurt noyée. Elle courait régulièrement le long de la plage et l’affaire est classée sans que l’on ait pu déterminer quoique ce soit de suspect…
Mais le notaire, maître Roch, un homme influent localement, veut que l’affaire soit reprise en main par un policier sérieux et ayant fait ses preuves. Mary arrive, sur le domaine du commissaire Roca qui ne voit pas cela d’un bon œil… Pensez donc, il a mené cette enquête, enfin son adjoint l’a fait et rien n’a été décelé, alors comment voulez-vous que cette femme arrive à quoi que ce soit…
Mary va reprendre l’enquête, avec ses petites habitudes, celles qui finissent toujours par payer : crêpes à tous les repas ou presque, musique de Mozart chaque fois que c’est possible… Je me suis toujours demandé comment elle faisait pour supporter Mozart, car, personnellement, je serais plus comme Patrick Besson, c’est à dire que, pour moi, le pire des supplices est d’être attaché à un fauteuil avec un casque sur les oreilles et l’intégrale de Mozart défilant au rythme endiablé de cette musique de sauvage… Mais ce n’est là qu’un point de vue, la conception de celui qui n’aime, en classique, que la musique plus tourmentée… Mais Mary, elle, aime cette musique qui la détend et lui permet de se consacrer à son travail, de mettre en lien des évènements qui semblent pourtant si éloignés…
A la stupéfaction de tous les policiers de Saint Malo, elle va réussir à trouver une piste alors que Simone Roch est morte depuis huit mois… Oui, une piste qui va amener, tout doucement, mais très dangereusement, à la solution, donc au criminel…
Je vous laisse découvrir tout cela, c’est un bon petit roman, bien sympathique, une belle promenade le long des flots refroidis, une bouffée d’air pur, un moment de plaisir que l’on voudrait voir se prolonger…
Jean Failler est un écrivain que j’apprécie car il raconte de bonnes histoires, bien ficelées, qui se déroulent dans cette Bretagne que nous sommes beaucoup à aimer, enfin, moi c’est une certitude… Tout y est vrai, tout est le reflet d’un amour profond de l’auteur pour sa région…
Certains n’aiment pas trop les romans en série, pensant que souvent l’auteur ne fait que répéter des schémas stéréotypés et sans intérêt quand on en a lu un. Mais dans le cas de cette série, je trouve que l’auteur a su éviter le piège : les lieux changent complètement, les personnages sont toujours très différents, y compris les collègues policiers car nous passons d’un commissariat breton à un autre… et le seul collègue de Mary que nous retrouvons, Fortin, celui qu’elle fait rappliquer de Quimper en catastrophe, n’est là qu’en fin de roman…
En résumé, un très bon roman policier à lire pour le plaisir et pour se sentir un peu en vacances, même si l’histoire se déroule « hors-saison »…