Horace de Corneille

Horace de Corneille

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Théâtre , Littérature => Francophone

Critiqué par Sylkarion, le 9 décembre 2005 (Saint-Etienne, Inscrit le 9 décembre 2005, 44 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 651ème position).
Visites : 9 162  (depuis Novembre 2007)

Trois contre trois, ou un contre un ?

Horace est une semi réussite de Corneille. Principalement parce que l’auteur n’a jamais pu choisir entre une tragédie classique et quelque chose de plus moderne avec un héros beaucoup plus actif, et bien moins accablé par la fatalité. L’affrontement des deux cités, Rome et Albe, amène celui de deux familles représentatives, et confère à la pièce des liens étroits avec notre actualité. Le point fort de l’œuvre, à mon avis, c’est le traitement que fait Corneille de l’évolution du statut de son héros, le seul Horace qui sortira vainqueur du triple affrontement. Entre sa victoire, qui fait de lui le héros à l’origine de la future puissance de Rome, et le meurtre de sa sœur Camille, fiancée à un des trois Curiaces tués de sa main, Horace passe d’une extrémité à l’autre sans la moindre transition. Le héros est subitement devenu meurtrier. Malheureusement, là où le réalisme prôné par Aristote aurait été des plus efficace, Corneille fait le choix d’un cinquième acte sous forme de plaidoyer pathétique qui rompt complètement le schéma de la tragédie et surtout la tension dramatique. On peut tout de même souligner le fait que la pièce dénonce la cruauté de la guerre, et plus particulièrement celle des dieux qui s’amusent à confronter des hommes aux liens très forts.

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Les éditions

  • Horace [Texte imprimé] Corneille éd. présentée, établie et annotée par Jean-Pierre Chauveau
    de Corneille, Chauveau, Jean-Pierre (Editeur scientifique)
    Gallimard / Collection Folio. Théâtre.
    ISBN : 9782070386604 ; 5,00 € ; 06/09/1994 ; 176 p. ; Poche
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« Tigres, allez combattre, et nous, allons mourir  »»

6 étoiles

Critique de Fanou03 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 49 ans) - 3 septembre 2021

Horace est un très bel exemple qui montre comment un dilemme cornélien peut-être le moteur d’une tragédie, à travers ces combattants liés par l’amitié et la parenté, mais qui doivent s’affronter au nom de leurs nations respectives. Le spectre de la guerre hante la pièce, on nous fait croire plusieurs fois que cette lutte va être suspendue, ou même que la paix va l’emporter, et j’ai bien aimé cette façon de faire de Corneille, qui tient son spectateur en haleine. Pourtant je ne peux pas dire que j’ai été extrêmement touché par ce texte.

Tout d’abord je trouve que les vers de Horace manquent à mon goût de force et d’emportement. Cela joue sur l’empathie que l’on peut avoir envers les personnages et la crédibilité psychologique de ceux-ci. Par exemple j’ai été moyennement convaincu par l’attitude d’Horace lorsqu’il tue sa sœur Camille. La colère du guerrier n’est-elle pas un peu plate, pour mener à un tel acte ? Cela me fait poser aussi une question : Corneille à l’époque justifiait-il Horace et la « raison d’État » ? Car le cinquième acte, celui du procès d’Horace, est assez édifiant. Le champion de Rome est complètement innocenté. Pire encore me semble-t-il : Horace, aussi bien que son père, expriment bien peu de regrets ou de remords. On ne peut pas dire que cela rende le personnage très sympathique.

Les femmes, Camille et Sabine sont quant à elles bien campées, fortes et courageuses, malgré leur peu de poids dans la société antique, comme le montre le vers « Le devoir d’une fille est dans l'obéissance », assertion que je me suis empressée de recopier au fronton de la chambre de ma propre fille pour lui rappeler ses devoirs filiaux !. Dommage qu’elles passent tout ce temps à comparer leurs malheurs respectifs, cela ne les grandit pas. Dommage aussi que Valère, l’amoureux de Camille, ne soit pas un peu plus exploité.

Donc Horace est plutôt une déception pour moi, malgré le « nœud » de la tragédie qui était tout à fait prometteuse. La pièce est un peu longuette, inutilement bavarde parfois, tandis que Horace, le principal protagoniste, manque de complexité à mon goût.

L'impossible fuite

8 étoiles

Critique de Ninnog22 (, Inscrite le 7 mai 2010, 30 ans) - 6 juin 2010

L'histoire d'une guerre entre Rome et Albe, et celle de personnages liés par le sang et par le mariage : le romain Horace, frère de Camille et mari de Sabine; Curiace d'Albe, amant de Camille et frère de Sabine; une fuite impossible, en effet il faut choisir entre son sang et l'amour...
Cette tragédie de Corneille est intéressante, vite lue, mais quelque peu difficile de compréhension. On voudrait voir triompher l'amour, mais malheureusement le destin des personnages est tout autre...
Un livre à lire!

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