Cri de la chouette
de Hervé Bazin

critiqué par Ichampas, le 11 décembre 2005
(Saint-Gille - 60 ans)


La note:  étoiles
Le vide malgré le souhait d’avoir toujours désiré sa mort
Folcoche, on s'en souvient, c'est l'affreux surnom dont les enfants Rezeau avaient affublé leur terrible mère. Après l'avoir combattue dans l'inoubliable Vipère au poing, Jean Rezeau avait fui la tribu, il s'était marié, il avait fondé une famille normale - sa revanche -dans La Mort du petit cheval. Vingt-cinq ans plus tard, veuf, remarié avec Bertille dont il élève la fille, Salomé, parmi ses propres enfants, nous le retrouvons dans Cri de la chouette. Et voilà que Madame Mère, jamais revue, fait irruption chez lui. Trahie, dépouillée par Marcel, son fils préféré, elle vient offrir la paix ; elle propose même à Jean de racheter la maison familiale, La Belle Angerie. Jean, qui avait chassé les fantômes de sa jeunesse, hésite ; puis il accepte d'oublier le passé sur l'insistance de sa femme et de ses enfants qui croient pouvoir convertir leur redoutable aïeule.
Folcoche pourtant est toujours Folcoche ; elle sème aussitôt méfiance et discorde. En même temps une étonnante métamorphose la fait accéder soudain à la passion ; elle se met à adorer, à pourrir Salomé. Habituée, hélas ! aux moyens de la haine, elle ne sait ni aimer ni se faire aimer. Salomé accepte ses dons et ne songe qu'à son amant, Gonzague ; elle s'enfuira avec lui. Mme Rezeau abandonne alors La Belle Angerie, en jette les clefs à son fils pour poursuivre la jeune fille... Mais elle tombe, foudroyée par une embolie, et meurt, seule en face de Jean, présent du moins à son dernier soupir comme elle l'avait été, elle, à son premier.
Quand on m'enterrera, il y aura peut-être des joues humides, s'il pleut ! Sans doute se trompait-elle, la vieille chouette, en poussant ce cri désespéré. C'est cet aveu discret qui fait de ce livre le plus humain, le plus tragique des romans d'Hervé Bazin par ailleurs toujours lui-même, passant d'un humour féroce à la nostalgie, du pittoresque à la poésie, de la description de la bourgeoisie terrienne expirante à celle de ces êtres si différents d'elle : ses petits-enfants.

Mon avis :
Hervé Bazin signe son 3ème et dernier livre : « de la difficulté de vivre avec une mère qui ne l’aime pas mais qui est toujours présente ».
Cette mère réapparaît dans sa vie paisible, la bouleverse et tente d’aimer sa fille adoptive. Il n’a jamais été dupe, mais malgré tout, il a espéré et ensuite la réalité a repris son cours. Sa mort laisse un grand vide malgré cette relation très difficile, mère-fils.
Folcoche, le retour 8 étoiles

Le retour de Folcoche dans la vie de son fils apparait dans un premier temps un peu abracadabrante mais la qualité d'écriture d'Hervé BAZIN rend la suite de Vipère au poing pleine de nostalgie, de férocité et quasiment tragique.
Quel plaisir de lire une suite de qualité !

Vinmont - - 50 ans - 21 janvier 2020


Folcoche, le retour 7 étoiles

Brasse-Bouillon, que l’on a connu dans « Vipère au poing », retrouvé dans « La mort du petit cheval », est devenu un homme. Marié, puis veuf, il épouse en secondes noces Bertille, déjà maman d’une fille : Salomé.
Madame Rézeau (Folcoche), mère de Brasse-Bouillon, réapparaît après de nombreuses années d’absence. Les haines passées ne sont pas oubliées, mais contre toute attente Folcoche se prend d’affection pour Salomé.
La suite ? Laissons le lecteur la découvrir. Car malgré tout, Folcoche reste Folcoche…
Ce roman n’a pas la puissance de Vipère au poing, et Hervé BAZIN semble même parfois avoir manqué d’inspiration. Mais il est vrai qu’après un pur chef d’oeuvre, il est difficile de faire mieux.

Bernard2 - DAX - 75 ans - 18 décembre 2007


confus 10 étoiles

C'est vrai qu'on a du mal a cerner le comportement de "Folcoche". Pourquoi réapparait-elle soudain dans la vie de son fils? Comment a-elle réussi à se métamorphoser comme ça? Est-elle vraiment sincère dans ses sentiments. Ca fait réfléchir sur la psychologie des gens et les changements que peut provoquer le temps chez certaines personnes. De plus, il ne faut pas oublier que c'est une histoire vraie.

Lecteur n°1 - - 39 ans - 28 décembre 2005