Les Chutes de Joyce Carol Oates
( The Falls)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
Moyenne des notes : (basée sur 27 avis)
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Un récit qui vous prend !
Ariah est fille d’un père pasteur à Troy, petite cité de l’Etat de New York. Sa mère semble être une brave femme mais sans beaucoup de relief. Ariah est fille unique et a déjà 29 ans. Timide, pas très jolie, maigre, assez sèche, elle est passionnée de piano et de chant.
Gilbert a un an de moins qu’elle et est aussi fils de pasteur, mais d’une plus grande bourgade, lui non plus n’est pas encore marié et il est quasiment aussi timide. En tout cas, il est aussi innocent des choses de la chair qu’Ariah. Les deux pères vont arranger ce mariage et, au départ, chaque enfant semble satisfait, surtout Ariah qui ne pensait plus trouver un mari.
Les jeunes mariés partiront directement en voyage de noces, aux Niagara Falls, où Gilbert a pris une suite dans un bel hôtel.
Je ne dévoile vraiment pas grand-chose de l’histoire, puisque cela se passe dans les toutes premières pages du livre, en disant que Gilbert, au petit matin de sa nuit de noces, va se lever discrètement et se rendre aux Niagara Falls pour s’y suicider…
Ariah va mettre du temps à comprendre, et surtout à admettre, qu’un pasteur à peine nommé dans sa paroisse ait pu faire une telle chose, et elle s’en sent coupable ! Aussi refuse-t-elle de rentrer chez elle alors que tout le monde lui dit qu’il faudra bien plus d’une semaine pour, peut-être, retrouver le corps. Elle restera là, figée, sous les flashs des photographes. La presse la nomme « La Veuve Blanche »
Que va-t-il arriver par la suite à Ariah ?... Après un tel drame, va-t-elle arriver à se refaire une vie ?... Et quelle vie ?...
Je ne connaissais pas du tout Joyce Carol Oates et, de façon générale, j’ai une préférence pour les livres écrits par des hommes (à l’exception de Marguerite Yourcenar, si je ne le disais pas nombreux seraient ceux qui souriraient…). Eh, bien, je me suis trouvé emporté par l’auteur dès les premières pages.
Cela se sent que ce livre est écrit par une femme. Par la sensibilité et le style, mais aussi que de profondeur, que de finesse, de constance et de réalisme dans la description d’Ariah depuis les premières pages jusqu’à bien plus tard, mais aussi des autres personnages !... Un récit fort, puissant qui vous laisse à bout de souffle.
Un excellent prix Fémina 2005 que celui-là !... Et encore un auteur américain de plus à mettre dans ma longue liste !
Les éditions
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Les Chutes [Texte imprimé], roman Joyce Carol Oates traduit de l'anglais (États-Unis) par Claude Seban
de Oates, Joyce Carol Seban, Claude (Traducteur)
Philippe Rey / ROMAN ETRANGER
ISBN : 9782848760346 ; 22,80 € ; 26/08/2005 ; 504 p. ; Broché -
Les Chutes [Texte imprimé] Joyce Carol Oates traduit de l'anglais (États-Unis) par Claude Seban
de Oates, Joyce Carol Seban, Claude (Traducteur)
Points / Points (Paris)
ISBN : 9782757800898 ; 1,77 € ; 24/08/2006 ; 552 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (26)
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Niagara
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 19 août 2022
Voilà Ariah veuve, voilà Ariah éteinte.
Il faudra plusieurs jours pour retrouver le corps, les eaux sont traîtres. La veuve sera présente à chaque instant comme pour s'assurer qu'elle remplit parfaitement son devoir d'épouse.
Dirk Burnaby est avocat, bel homme, beau parleur. La veuve émet sur lui une force magnétique. Elle n'est pas vraiment jolie, ses cheveux roux la distinguent et surtout son silence !
Dirk et Ariah se marièrent sans faste. Ils étaient très amoureux. Ariah voulait fonder une famille et elle eut trois enfants : Chandler, Royall et Juliet.
Dirk était un avocat renommé, il provenait d'une famille riche et ses honoraires lui assuraient des revenus très confortables.
Jusqu'au jour où il lui prit la bien curieuse idée de défendre les pauvres et les sans droits. La présence d'une mystérieuse femme de noir vêtue y était elle pour quelque chose?
Le cabinet s’effondra, les amis tournèrent le dos et on retrouva la voiture de Dirk dans les Horseshoe Falls. Son corps ne fut jamais retrouvé.
Ariah pour faire vivre sa famille, sans ressource, donne des cours de piano. Elle reste tête haute et veut le meilleur pour ses enfants.
Mais les enfants grandissent, tous les trois se demandent qui est ce père dont on ne leur parle surtout pas, comme s'il n'avait jamais existé.
Peu à peu la vérité se dénudera.
Joyce Carol Oates nous fait vivre une saga comme elle seule sait le faire, cette soif intarissable du détail et cet art de disposer ses séquences avec une habilité diabolique rend le lecteur (à condition qu'il soit réceptif à chaque mot) véritablement accro.
De la part de la critique on s'accorde à reconnaître un très bon roman mais qui n'est peut-être pas le meilleur de l'auteure.
Pour ma part, j'ai passé un moment fabuleux de symbiose avec l'écrit, et je ne peux que donner 5 étoiles à cette perle.
Turbulences
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 27 juillet 2016
Ce roman est dense et prenant. Plutôt pessimiste mais ses personnages font face, offrant un peu de lumière.
J'aime bien les chutes
Critique de Ardeo (Flémalle, Inscrit le 29 juin 2012, 77 ans) - 16 décembre 2015
Du grand JCO!
Critique de Paofaia (Moorea, Inscrite le 14 mai 2010, - ans) - 25 octobre 2013
C'est dans le décor, le contexte, que Joyce Carol Oates nous expose les violences, les malhonnêtetés, les perversions de son pays. Ou plutôt de notre monde. Elle le fait en petites phrases sèches, d'un réalisme cru dans la moindre des descriptions ( d'un cadavre qui remonte après un séjour prolongé dans l'eau, ou de caves envahies de boue......) . Aucun détail n'est laissé au hasard, comme pour dire au lecteur: " là, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas.."
Ici, le contexte, c'est Niagara Falls. Haut lieu touristique , petite, puis grande bourgade, avec ses chutes -qui attirent les couples en voyage de noces et les suicidaires , et même ceux qui se suicident après un voyage de noces ( ce qui est très mal élevé, convenez-en!) - son élite , ses industries et ses zones d'ombre, en l'occurrence les quartiers hautement insalubres , suintant de benzène et autres produits toxiques aimablement déversés par les usines voisines où les pères se tuent à nourrir leurs enfants qui meurent prématurément de leucémies ou autres cancers directement induits par les toxiques.Les services d'hygiène , quelque peu corrompus, attribuent ces pourcentages très anormalement élevés de décès à des gènes défaillants chez cette population , et mettront des années à être contraints à reconnaitre les faits. Et encore.......
Dans ce décor, Joyce Carol Oates fait évoluer, au fil du temps, des personnages qui me semblent en lutte constante contre un destin tracé par leur milieu social , même si certains en sont tout à fait inconscients.
Ce sont toujours des personnages au bord d'un gouffre, prêts à être détruits à la moindre défaillance, ou le moindre écart hors des sentiers tracés. Prêts à tomber dans les eaux tourbillonnantes des chutes. Pas de place pour les faibles, pour les gentils, pour ceux dont le cerveau un jour s'attarde sur la question:
" Oh, Monsieur Burnaby! Pourquoi les gens sont ils aussi mauvais? "
Le premier personnage, constant au cours du roman, est une femme, Ariah. Et quelle femme! Grâce au suicide de son premier mari au matin d'une nuit de noces cauchemardesque, elle échappe donc à un destin assez lugubre ( les premiers chapitres sont saisissants......) . Et dès lors, enfin, c'est comme cela que moi je la vois, elle se construit des rôles. Dans lesquels elle s'investit entièrement, de façon passionnée et même psychiatrique à certains moments, mais dont elle se départit de même, brutalement, sans aucun atermoiement dès lors que ces rôles ne lui plaisent plus, où qu'ils ne remplissent plus dans son existence ce qu'elle leur a demandé d'être. Elle semble construire des cloisons, des murs entre les différents épisodes de sa vie, comme si ceux-ci n'avaient en fait jamais existé. La reine du déni, cette Ariah.
Et donc le rôle de la "veuve blanche des Chutes", qui attend des jours sans aucun repos la remontée du fleuve de l'homme qui a préféré mourir que de vivre avec elle, et va jusqu'au bout de l'horreur.
Celui d'épouse d'un notable de la ville, sans aucun recul, aucune concession,et dont l'ego n'admettra pas que cet homme joue pour une autre femme ( et quelles qu'en soient les raisons) le rôle qu'il a joué pour elle, c'est à dire le sauveur, le bienfaiteur, celui qui se porte au secours.
Celui de mère, enfin, d'enfants qui ne sont que des petites créations personnelles, des revanches, qu'elle veut modeler à sa guise, ce sont ses possessions.
Le deuxième personnage est donc son mari, Dick Burnaby . Avocat, riche, membre important de l'élite de cette charmante cité..... Sauf que déjà, et sans le savoir, en léger décalage. Un des ses aïeux ( le genre dont on ne parle pas...) avait, à une époque, amusé les foules en marchant sur un fil au dessus du fleuve, jusqu'à sa chute, prévisible.
Dick Barnaby, c'est l'innocence du bien-né, attiré malgré lui par autre chose. C'est celui qui par deux fois a trahi sa caste , et la deuxième lui sera fatale. Celui qui commet l'erreur, inacceptable , de "sous-estimer la pourriture morale de l'adversaire", simplement parce que l'adversaire était à son image.
Et enfin ( ça commence à être long, mon résumé....), les enfants de ce couple. Tous trois porteurs d'une fêlure, d'un manque, chacun le sien selon leur âge au moment de la mort du père ( devenue un secret de famille dont Ariah n'a jamais accepté de reparler), et ce qu'ils connaissent ou découvrent de lui. Et plus il y a d'absence et de secret, plus il y a de souffrance.
Tous les trois trouveront quand même la force de résister , chacun, de même, à sa façon. Par la raison chez l'aîné , l'opposition chez le second, la marginalité chez la troisième. Ce seront eux qui redonneront ensemble une identité- et une valeur- à leur père.
C'est en tout cas un beau roman, un de ceux que l'on lâche difficilement, construit un peu à la manière d'une tragédie, vibrant d'émotions, de colère et de révolte......
Abyssal
Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans) - 2 avril 2013
A la disparition, répond l’apparition de Dirk Burnaby, un jeune avocat talentueux promis à un bel avenir, qui sauve Ariah de l’engourdissement de la mort de son mari d'un jour. La vie reprend son cours. Ils se marient et ont des enfants, leur vie s’écoule doucement, jusqu’au jour où Dick est sollicité par une jeune femme qui prétend que sa famille est en danger de mort. Elle réside le long du Love Canal qui, depuis de nombreuses années, sert de déversoir aux entreprises chimiques qui pullulent dans la région. D’abord réticent, il décide de mener son enquête alors même qu’il connaît les implications politico-financières de cette affaire, ce qui ne pourra lui apporter que des inimitiés au sein de cette communauté où tout le monde se connaît. Il reçoit des avertissements sans ambiguïtés, même de la part de ses amis. En homme généreux et épris de justice il décide malgré tout de poursuivre ses investigations.
Un excellent roman, tout en sensibilité dans lequel l’auteure décortique patiemment les sentiments des personnages soumis au flux et reflux du temps qui passe et à l’inéluctable dissolution des passions. Criblé de part en part par la peur, la névrose, la déchéance et pour finir par l’espoir, ce récit nous plonge la tête sous l’eau pour à la finale nous laisser respirer les effluves d’un monde complexe et fascinant à la fois.
Pris par le courant
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 21 février 2013
Il n’empêche qu’il ne se lit pas d’une traite et l’on pénètre progressivement dans une histoire dont les deux fils rouges sont d’une part, Ariah, une femme à la personnalité assez complexe et d’autre part le décor de Niagara Falls, attirant et envoûtant.
L’auteur usant alternativement et habilement d’un style descriptif et narratif nous fait découvrir successivement plusieurs personnages gravitant dans cet environnement, loin de l'image d'Epinal.
Dans des Etats-Unis d’Amérique décrits comme un monde corrompu, vil, et pessimiste parviennent à émerger quelques personnages tentant encore de croire qu’ils y ont une place. Les vrais héros américains ne sont pas ceux qu’on croit.
Il y a évidemment un message fort derrière ce roman ardu et qui ne peut laisser indifférent.
Qui est Ariah?
Critique de Lurette (, Inscrite le 10 juillet 2010, 85 ans) - 17 septembre 2012
Mais qui est Ariah?
Une vieille fille que ses parents arrivent enfin à marier?
Une nymphomane comme la redoute son premier mari qui préfère la mort pour se laver de sa répugnante nuit de noce ?
Une femme, belle, adorable, cultivée, une amante merveilleuse qui séduit son deuxième mari?
Une folle prétentieuse, dixit sa belle famille et son voisinage?
Une mère égoïste, rigide, peu aimante supprimant leur père à ses trois enfants?
Elle est tout cela et plus encore. Courageuse, entière, un personnage vraiment attachant.
A Niagara Falls l'amour est une (fragile) bouée de sauvetage
Critique de Montgomery (Auxerre, Inscrit le 16 novembre 2005, 52 ans) - 5 mars 2012
La famille Burnaby avec à sa tête Ariah, personnage mystérieux, fantomatique, devenu on ne peut plus humain par la suite, permet à JCO de développer ses thèmes favoris: instabilité des relations intra-familiales, interventions de phénomènes surnaturels dans le cours des existences, apparition de la figure du justicier...
Pourtant le thème fondateur du roman semble se situer ailleurs; pourquoi pas dans l'éternel combat que se livrent la vie, symbolisée par l'amour, celui que l'on reçoit des autres, et la mort qu'incarneraient les eaux fatales des Chutes.
Les sentiments d'Ariah, ou plutôt l'absence de sentiments, pour ses maris successifs en sont l'exemple : Gilbert qu'elle n'aime pas se jette au petit matin de leur nuit de noces dans les chutes; Dirk embourbé dans le dossier de Love Canal, et privé de ce fait de l'amour de sa femme, périt dans le Niagara. Ainsi l'amour se présente comme la force d'attraction seule à même de rivaliser avec l'envoûtement des Chutes.
Pour s'en convaincre, écoutons Ariah qui s'adresse à Dirk devant les Chutes qu'elle a souhaité montrer à son fils Chandler à peine né: "L'amour n'est pas une force inférieure à celle de la gravité dans l'existence n'est-ce pas ? La gravité ne se voit pas non plus."
L'ennui, c'est que l'amour peut faiblir jusqu'à disparaître, pas la gravité...
Le Paradis du suicide !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 2 août 2011
Une superbe saga familiale dans un décor de carte postale ; les Chutes du Niagara ( Etat de New York )
Capitale mondiale de la lune de miel et paradis du ... suicide !
Les Chutes appartiennent aux 7 Merveilles du Monde .
Les indiens Ongiara les nommaient " les Chutes du Tonnerre " ou " L'eau-qui-a-faim " et y procédaient à des sacrifices humains.
Voilà le décor planté pour suivre Ariah , "la damnée " .
" Je suis une mariée devenue veuve en l'espace d'un jour " ... On entre dans le vif du sujet dès le 1er chapitre .
Ariah s'était fiancée- juste à temps - à 29 ans , à un homme qu'elle n'aimait pas. A Gilbert Erskine , jeune pasteur Presbytérien qui se suicidera dans les Chutes le jour de sa nuit de noce.
Ariah , " la Veuve des Chutes " , professeur de piano et de chant au conservatoire. Femme au caractère fort , qui ne montre pas ses faiblesses et exige cette même rigueur de ses enfants .
Peu après la mort de Gilbert , elle épousera Dirk Burnaby, " une gravure de mode du magazine Esquire " ; avocat reconnu à Luna Park ( près des gorges )
Très rapidement , elle donnera naissance à Chandler , puis quelques années après à Royall ( " celui-ci est vraiment à nous , nous pouvons l'aimer ! " ) et enfin,à Juliet.
Touché par l'histoire de Nina Olshaker ( le Vautour , la Femme en noir ) , Dirk Barneby va instruire une plainte contre la municipalité et les autorités de Niagara Falls , coupables d'avoir laissé construire le quartier Colvin Heights sur une décharge municipale et chimique à ciel ouvert ( Love Canal )
Il va affronter la police corrompue , les industriels mafieux et se " suicider professionnellement " ( " il détruisait son mariage , sa famille pour une cause perdue" )
Mais Dirk avait sous-estimé la pourriture morale de l'adversaire et sera assassiné . ( sa voiture précipitée dans les Chutes )
Dirk aura juste eu le temps d'offrir Zarjo ( un petit chiot ; un peu Beagle , un peu Cocker ) à ses enfants... une part de lui-même.
La plainte est rejetée , Dirk disparait et la famille Burnaby doit déménager pour rejoindre un quartier moins prestigieux , dans une maison délabrée .
A partir de ce moment là , nous suivons la vie des 3 enfants en quête d'un père qui leur a été caché pendant toute l'enfance.
L'histoire finit plutôt bien ; Reconnaissance / Réhabilitation / Rédemption .
Mon 1er JC OATES et je confirme l'avis du plus grand nombre ; c'est un roman magnifique.
Des personnages attachants , complexes.
Superbe qualité d'écriture .
Pléthore de métaphores ( Rose Budd , Walkyrie , ... )
Des zones d'ombres laissées à l'appréciation du lecteur ( Chandler est-il le fils de Dirk ? )
Un réquisitoire sans concession contre les malversations publiques , le pouvoir corrompu .
Un discours pour la préservation des espaces naturels .
Vous l'avez compris , j'ai été séduit par ce roman qu'on referme avec regret car l'histoire des enfants semble aussi prometteuse que celle d'Ariah et Dirk .
SU-PER-BE !
De la chute à la réhabilitation
Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 89 ans) - 27 mai 2011
Ce roman met en scène Ariah Littrell, déjà psychologiquement fragile, et se réveillant veuve au lendemain de sa nuit de noces (suicide dans les Chutes du Niagara). Elle refera sa vie avec Dirk Burnaby, avocat brillant, mais dont l’altruisme dans la défense des causes perdues, aboutira à son exécution maquillée en accident.
Cette dramatique histoire met en évidence le rapport entre la fragilité de l’héroïne et son comportement à l’égard de son entourage en général et de ses 3 enfants en particulier, Chandler, Royall et Juliet.
L’on se surprendrait presque à lui souffler « Non, ne fais pas ça à tes gosses, ne leur dis pas ça … ». Toujours est-il qu’avec la réhabilitation de l’image du chef de famille disparu, cette saga familiale se termine bien.
Alors que j’aurais souhaité moins de statique dans le déroulement de ce roman qui atteint 500 pages, de multiples longueurs et d’infinis détails auraient pu nous être épargnés …
Il n’est pas sûr que je relise du Carol Oates avant quelque temps !
Beau roman mais...
Critique de Poki (, Inscrite le 1 mars 2010, 50 ans) - 17 mars 2011
En résumé, j'ai dévoré les 300 premières pages, j'ai adoré Ariah et Dirk, leur histoire et leurs péripéties...et je me suis un peu ennuyée sur la fin mais ce roman reste une grande oeuvre de part l'écriture absolumment fabuleuse de Joyce Carol Oates, une écriture fluide, riche et précise!
A nouveau du positif
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 1 août 2010
Que rajouter à tout ce qui a été dit...
D'abord peut-être un petit point négatif, non attribuable à JC Oates : le résumé de 4ème de couverture de l'édition présentée ici dévoile beaucoup trop l'histoire (plus des 3/4). Il me semble plus intéressant de s'abstenir de le lire et de découvrir l'intrigue comme l'auteur a prévu de nous l'amener, et non le rédacteur de ce résumé si réducteur.
Pour le reste, ce n'est que du positif. Un roman assez long pour s'immerger totalement dedans, tantôt se réjouir ou être désolé du sort des personnages desquels on s'attache sans forcément les apprécier. Notamment celui d'Aria, qu'on exècre autant qu'on admire, qu'on n'arrive pas à saisir, ce qui souligne la qualité exceptionnelle qu'a JC Oates pour faire penser aux lecteurs ce qu'elle entend de chacun.
Des longueurs, oui, par exemple lors de l'enquête concernant les résidus chimiques amassés dans un quartier de la ville, mais ce n'est que pour être, à la sortie de celle-ci, encore plus impressionnés et surpris par ce roman, toujours plus profond.
On en veut encore.
Un roman qui me laisse dubitative.
Critique de Rouchka1344 (, Inscrite le 31 août 2009, 34 ans) - 31 mai 2010
Du début jusqu'au milieu du récit, l'histoire est passionnante. On a affaire à une femme qui se dit "damnée" et on serait vraiment tenté de la croire. Ariah, "vieille fille" de 29 ans se retrouve veuve au lendemain de son mariage. Son mari s'est précipité dans les chutes du Niagara alors qu'ils venaient juste de commencer leur lune de miel. On l'a plaint la pauvre Ariah et on sent que de toute manière sa vie ne sera jamais simple. C'est dans cette perspective, qu'Ariah devient une femme très lucide, mais qui se renferme dans sa bulle, dans son monde jusqu'à ne pas lire les journaux et ne pas répondre au téléphone.
Et puis la troisième partie du roman où on a plus affaire aux enfants devenus pour la plupart des adultes qu'à Ariah m'a beaucoup moins intéressée. Je dirais même que je me suis carrément ennuyée pendant les 250 pages restantes.
Alors que je compatissais aux malheurs d'Ariah, j'ai commencé de plus en plus à la haïr. Je n'éprouvait plus aucune sympathie pour cette femme orgueilleuse, égoïste et névrosée qui pouvait être par moment tellement lucide comme complètement à côté de la plaque. Cela vient certainement de son comportement envers ce pauvre Dirk Burnaby que j'ai beaucoup aimé, mais aussi envers ses enfants et surtout envers Chandler.
Finalement, j'ai découvert une histoire sombre qui m'a mise par certains moments vraiment mal à l'aise. Toute fois, j'ai vraiment apprécié le style de J.C Oates peu commun tant par ses phrases hachées que par sa narration. Un livre qui ne me donne absolument pas envie d'aller voir les chutes du Niagara de peur d'être happée par leur mystérieuse emprise.
Portrait d'une névrose
Critique de Vieil (Nantes, Inscrit le 9 mars 2010, 93 ans) - 12 mars 2010
Ariah est une femme jeune puis mûre encline à « avoir une bonne opinion d’elle-même » et ses malheurs n’y changeront rien. Mariée enfin à 30 ans, elle se retrouve veuve la nuit de ses noces suite au suicide spectaculaire de son mari. Courageuse !!! elle se remarie pour se refermer sur sa famille. Aime-t-elle ? Sa « réconciliation larmoyante » avec Mme Littrell n’est que du pathos de cinéma et son fils, une « pénitence ». Son histoire est celle d’une coupure avec ses semblables, de téléphone débranché et son humour un bouclier pour parer aux coups du dehors : « Ah ! Sur votre frère Dirk. Pas sur mon mari Dirk. Quel soulagement. »
Ariah, portrait d’une névrosée mais surtout magnifique démonstration d’une « douleur » qui « n’est pas thérapeutique, cathartique, rédemptrice. Pas dans la vraie vie. »
Ah, quel roman!
Critique de Paia (, Inscrite le 26 février 2009, 76 ans) - 27 février 2009
C'est extrêmement vigoureux comme récit, animé de la force incroyable d'une toute petite femme frêle et indomptable, qui n'est pas parfaite, mais qu'on ne peut s'empêcher d'aimer ....
Passionnant
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 17 novembre 2008
Peut-être juste un petit passage à vide vers la moitié du livre, lorsque l'histoire rebondit sur les déchets chimiques, mais c'est juste le temps de reprendre son souffle et l'auteur nous happe à nouveau dans le flot tumultueux de cette saga familiale, qui est une grande fresque psychologique et dramatique.
Fascinante saga
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 25 octobre 2008
Choir... ou renaître
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 28 juillet 2008
La symbolique et la superstition entourant ce lieu naturel sublime est très bien décrite. Ce point de gravité fatal et récurrent pourrait apparaître malsain, voire risible, mais le style enjoué, tenant presque du feuilleton brillant par son degré de détail et de maîtrise de l'intrigue et de la langue, le sublime.
S'il y a bien quelques passages qui mettent mal à l'aise, l'ensemble est brillant, autant qu'accrocheur : je l'ai avalé en deux jours, alors qu'il fait près de six cents pages.
Chute libre d'une femme
Critique de Amanda m (, Inscrite le 10 janvier 2008, 57 ans) - 14 janvier 2008
A la fois femme hiératique, hautaine, froide envers ses enfants et amante passionnée avec son mari, elle transmettra ses névroses à ses enfants. C’est un personnage fascinant, à la fois glaçant par sa froideur, son incapacité à aimer et se montrer tendre, et sa volonté farouche de rester libre et de ne pas céder au quant dira-t-on, au dictat d’une société puritaine et conservatrice.
L’intrigue se déroule dans les années 50-60 : Joyce Carol Oates décrit également ce lieu exceptionnel de beauté sauvage transformé en monstre industriel, symbole d’une Amérique délirante et obnubilée par le progrès et l’expansion.
Le style est rapide, saccadé (le premier chapître est un véritable bonheur), et je me suis sentie happée par cette histoire, ne pouvant plus lâcher le livre. J’ai plongé dans les chutes (pardon pour cette facilité) avec bonheur et exaltation.
L'histoire d'une famille hantée par les chutes
Critique de Morganedetoi (, Inscrite le 8 septembre 2005, 37 ans) - 29 juin 2007
une histoire qui fascine.
Critique de Nana31 (toulouse, Inscrite le 29 janvier 2006, 55 ans) - 24 septembre 2006
C'est une histoire écrite avec beaucoup de talent avec une analyse des caractères des personnages magnifique; avec une atmosphère oppressante grâce à cette eau. C'est pour moi aussi une belle découverte avec cette histoire qui vous tient en haleine.
Se laisser choir ou se relever
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 4 août 2006
Certaines longueurs mises à part, je me suis laissé prendre par ce récit : on frissonne devant la fascination morbide qu’exercent les Chutes sur tout qui s’y aventure, on est sidéré devant les manifestations de la personnalité d’Aria, héroïne principale. Aria qui nous surprend jusqu’à la dernière page, Aria tellement dure avec ses enfants, son mari, elle-même, tellement fière que, son mari décédé, elle n’hésitera pas à refuser l’héritage (un très très gros héritage) car il venait de la quitter, tellement digne que la « quasi-indigence » à laquelle elle s’est condamnée ainsi que ses enfants n’aura pas raison d’elle, Aria qui suscite notre réprobation et qui en même temps force notre admiration. Très beau personnage…
que d'eau!
Critique de Jumeirah (, Inscrite le 10 décembre 2005, 72 ans) - 21 janvier 2006
Désamour rime avec amour
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 8 janvier 2006
Une saga familiale sur fond de Niagara Falls et de revendications écologiques, de mère mal-aimante et d'enfants meurtris, de deux maris qui disparaissent et de la musique envoûtante de l'eau qui gronde et emporte tout sur son passage. Sauf les fantômes. Sauf les souvenirs.
Ce dernier roman de Oates m'a séduite. Déjà fan de l'auteur depuis longtemps, j'y ai trouvé ici un aboutissement qui m'a agréablement suprise.
Comme dans les autres récits de sa plume, on se retrouve confronté à une certaine image de l'Amérique, aux défis sociaux et économiques (augmentés cette fois d'une fibre environnementale), aux relations familiales et affectives difficiles. Au-delà du déclin de la tribu Burnaby, le lecteur assiste également à l'éclosion du phénomène touristique autour de Niagara Falls, à ses méfaits et à ses perversités. C'est tout un quartier qui change, une ville, une région et beaucoup n'auraont aucun scrupules à vouloir profiter de la poule aux oeufs d'or. Comme toujours, JC Oates dénonce indirectement, via une histoire sombre qu'elle raconte avec qualité et efficacité. Elle n'impose rien mais tout est là, de manière presque dérangeante parce qu'il est impossible de considérer ses textes comme de simples romans. Il y a toujours quelque chose en plus, une réflexion, une leçon assénée en douceur, un regard cynique porté sur ses contemporains. Une auteur plus militante qu'elle n'en a l'air. Plus subtile aussi. Pas étonnant qu'elle figure sur la liste des littérairement nobélisables...
une découverte pour moi aussi!
Critique de Mary.nana (, Inscrite le 24 mars 2005, 75 ans) - 25 décembre 2005
Découverte
Critique de Françoise89 (, Inscrite le 21 décembre 2005, 71 ans) - 21 décembre 2005
J'ai trouvé le personnage d'Ariah tout à fait fascinant... et l'analyse des caractères et des sentiments magnifique.
Je n'irai pas plus loin que Jules dans le récit lui-même... il n'est que prétexte, je pense, à décortiquer la complexité de l'être humain... le tout dans une Amérique qui hésite entre pruderie et paillettes... de quoi participer au plongeon de ce pays dans le grand désarroi qui me semble être le sien.
Très belle écriture, belle découverte que cet auteur dont je vais m'empresser de lire d'autres ouvrages.
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SOS décodage ! | 10 | Frunny | 27 juillet 2016 @ 15:39 |