Quatuor d'automne de Barbara Pym
( Quartet in autumn)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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la petite musique de Pym
Deux femmes, Letty et Marcia, célibataires et deux hommes, Norman et Edwin, l’un célibataire, l’autre veuf. Ce sont de petits employés, collègues de bureau londoniens et sur le point de prendre leur retraite. Les habitués de Barbara Pym retrouveront son attention portée à la banalité de la vie quotidienne et son ironie mais avec cette amertume déjà présente dans son précédent roman, « La Douce colombe est morte.»
Tout apparaît dérisoire chez ces personnages figés dans leurs habitudes : leur travail, leurs occupations, leurs rêves. Cela est particulièrement vrai pour Norman et Marcia. Norman est un petit homme aigri dont le lieu de prédilection est la salle des animaux empaillés au British Museum alors que le spectacle de la vitalité de la rue londonienne le rebute. Marcia mène une vie recluse, ne fêtant même plus Noël depuis que son chat n’est plus là pour assurer un minimum de convivialité. Elle refuse tout contact, congédie les travailleurs sociaux qui veulent l’aider et passe son temps à des tâches absurdes telles que classer et ranger les poches plastique des magasins.
Letty et Edwin n’en sont pas au même point. Letty, n’a pas totalement abdiqué. Elle prend encore soin de son apparence et elle a des velléités de se cultiver. La religion, qui dans la plupart des romans de Barbara Pym structure la vie quotidienne et lui confère une sorte de sérénité, n’est présente ici qu’à travers le personnage d’Edwin, membre du conseil paroissial et seul chrétien pratiquant.
L’ironie de Barbara Pym est parfois mordante, ainsi lors de la cérémonie de départ en retraite des deux femmes avec ce discours bâclé par un « sous-directeur-adjoint par intérim ». Les prêtres ne sont guère flattés non plus. Le Père Lydell est avant tout préoccupé de bonne chère et le père gellibrand préfère voir les fidèles lorsqu’ils sont morts ou mourants plutôt que de se prêter aux visites paroissiales traditionnelles.
Mais dès qu’il s’agit du quatuor, l’ironie reste tendre. Barbara Pym n’est jamais méprisante envers ses quatre personnages, elle les suit pas à pas avec une attention et une tendresse qui nous permettent de nous y attacher, de comprendre leurs sentiments et leur détresse même si celle-ci est toujours exprimée à demi-mot. Et puis en fin de compte, une évolution se produira avec la mort de Marcia et la surprise que réserve son testament. Et la dernière phrase apparaît comme un écho de ce que Barbara Pym notait dans son journal : « Comme la vie est pleine de situations romanesques ! »
Les éditions
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Quatuor d'automne [Texte imprimé] Barbara Pym trad. de l'anglais par Martine Bequié
de Pym, Barbara Béquié, Martine (Traducteur)
Christian Bourgois / Chr.Bourgois
ISBN : 9782267005363 ; 12,20 € ; 01/01/1988 ; 236 p. ; Broché -
Quatuor d'automne [Texte imprimé] par Barbara Pym trad. de l'anglais par Martine Bequié avec la collab. d'Anne-Marie Augustyniak
de Pym, Barbara Béquié, Martine (Traducteur)
Christian Bourgois / 10-18
ISBN : 9782264013651 ; 2,98 € ; 01/06/1990 ; 236 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (3)
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Au " Rendez-vous " raté....
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 19 septembre 2011
Letty Crowe , Marcia Ivory , Edwin Braithwaite et Norman forment ce " Quatuor d'automne " insolite.
Quatre âmes solitaires qui traversent la vie sans la rencontrer.
Quatre personnes sur le point de partir à la retraite , qui vivent seules , et qui n'ont pas de famille à proximité.
Quatre employés qui travaillent ensemble , ne se rendent jamais visite et ne se voient pas en dehors des heures de bureau.
Chacun mène une petite vie confortable, un peu stérile , un zeste austère.
Les vacances sont traversées avec angoisse.
Alors , quand sonne l'heure de la retraite , ils ont l'éternité devant eux ( ... ) avec des idées morbides à portée de main ( un sac d'emballage et une irrésistible envie de mourir par asphyxie , une chambre meublée pour ... attendre ! )
" Au coeur même de la vie , nous sommes dans la mort " mais... " La vie renferme encore d'infinies possibilités de changement".
Babara Pym clot ce roman sur cette petite lumière d'espoir qui sauvera peut-être Letty d'une petite mort annoncée .
Je partage l'avis de Dirlandaise et Saule ( même si je n'irai pas jusqu'à qualifier ce roman de chef-d'oeuvre )
Les thèmes de la solitude et du vide de l'existence sont magnifiquement traités.
Communication défaillante et rendez-vous ratés.
Je n'ai pas été particulièrement emballé mais on passe néanmoins un bon moment avec ce quatuor .
Des vies ordinaires ?
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 24 juin 2007
C'est un livre subtil, prenant, humoristique et plein de tendresse. Les quatre personnages s'observent, en cas de coup dur pour l'un d'eux il y a même une tentative de rapprochement mais sans beaucoup de succès. Sur un sujet banal mais assez grave en même temps, Barbara Pym réalise une description de personnes ordinaires (quoique un peu folles) qui est magistrale et pleine d'humanité.
Chef d'oeuvre méconnu
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 4 mai 2007
Quatre employés de bureau partagent le même espace de travail. Ils sont deux hommes et deux femmes d'âge mûr et proches de la retraite. Chacun d'eux a une vie bien ordinaire et assez terne. Ils sont tout de même plutôt satisfaits de leur sort et n'en demandent pas plus. Ils ont leurs petites manies comme les cérémonies religieuses pour Edwin, l'achat de boîtes de conserve pour Marcia, la visite de musées pour Norman et une propreté méticuleuse pour Letty.
Comme j'ai eu du plaisir à lire cette histoire touchante de quatre personnes au prises avec les petits tracas quotidiens et l'inquiétude de ce que sera leur avenir. Un livre tout en tendresse et qui décrit avec une étonnante justesse les aléas du vieillissement ainsi que la peur de la solitude et de la dépendance. Chacun essaie de s'accommoder de sa situation du mieux possible et se penche avec curiosité sur les malheurs d'autrui. Un livre remarquable sur la nature humaine, ses petitesses, ses méchancetés ainsi que ses petites lâchetés. Sublime !
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