Arts et intrigues...

Nous avons déjà raconté que Myrkos, apprenti ornemaniste, était en fait un artiste curieux de tout, qui refusait de se laisser enfermer dans des canons artistico-religieux n’entraînant que stérilité dans la création… Il veut la liberté de créer quand il veut et ce qu’il veut… Aussi, dès le premier album, nous avons pu mesurer les jalousies et inimitiés qu’il soulève autour de lui, y compris au plus haut niveau de la société… sans oublier que son côté volage et amateur du corps féminin le met dans des situations délicates, très délicates…
Dès le début du second volet de notre histoire nous comprenons que le piège est en train de se refermer sur Myrkos. Le grand conseil de la Scola Impériale des Arts se réunit et convoque Myrkos et son ami le plus proche, enfin, son ex ami le plus proche, Dhellou, et les lance dans un concours de décoration : ils doivent présenter un projet pour le temple privé d’une personnalité importante de la ville, le seigneur Othon, et le projet retenu servira à les départager pour le classement final. Il faut dire qu’il s’agit des deux meilleurs élèves, et que celui qui terminera premier aura le titre d’Excellor, un titre très prisé qui assure des revenus à vie…
Mais Myrkos sent tout de suite que l’affaire n’est pas très claire. Dans le conseil, un grand prêtre soutient Dhellou et un autre Myrkos… Qu’est-ce que tout cela va nous réserver ?
Un album d’aventures assez classique, avec de beaux pièges, de belles trahisons, un beau traquenard… Heureusement, la fille du seigneur Othon, la jeune Kalcathé, se prend d’admiration pour l’art nouveau de Myrkos, celui qui tente de représenter la nature comme elle est… Mais la tenaille diabolique manipulée par les tenants du pouvoir en place se referme sur le jeune Myrkos quand même bien distrait et passionné…
Je ne voudrais pas vous en dire trop, mais je vous confirme que cette série est un très bon et original travail de deux auteurs de qualité. Le scénariste continue avec cette faculté de mettre au feu des scénarii en fer forgé de natures très différentes : du policier avec Gil Saint André, de l’aventure maritime et contemporaine avec Tramp et de fiction difficile à définir, une sorte de Heroic artistic fiction (je suis désolé d’utiliser cette expression un peu biscornue mais assez claire pour moi) avec cette série Myrkos… Le dessinateur, lui, un ancien élève de Léo, prolonge son apprentissage, un peu comme Myrkos, et on ne peut qu’espérer qu’il ne sera pas victime des tenants du pouvoir éditorial actuel… Sa narration graphique s’améliore indiscutablement et j’aime beaucoup la scène de séparation (définitive ?) entre les deux amis, page 28 et 29. Du texte, juste ce qu’il faut, des gros plans sur les visages, très expressifs, et une certaine émotion, car on pense que Myrkos va se retrouver seul, abandonné à la merci de tous ses ennemis, et il n’en manque pas… Oui, un moment bien réussi dans cet album…
Attention, il faut impérativement lire les albums dans l’ordre de la sortie car ils se suivent strictement…

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  L'insolent [Texte imprimé] scénario, Jean-Charles Kraehn dessin, Miguel de Lalor Imbiriba...

  de Imbiriba, Miguel de Lalor Kraehn, Jean-Charles (Scénariste)
  Dargaud / Myrkos
  ISBN : 9782205056617 ; 3,48 € ; 02/09/2005 ; 48 p. ; Album

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