Jonathan Strange & Mr Norrell de Susanna Clarke
Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

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Livre de magie, ou sur la magie?
Dans ma petite ville, il y a une librairie qui a un petit rayon (une étagère en fait) avec des livres en anglais. Il y a quelques semaines, mon oeil y a été attiré par un gros volume à couverture rouge intitulé « Jonathan Strange & Mr. Norrell » (par Susanna Clarke, Ed. Bloomsbury).
Les quelques critiques glanées sur internet m’ont donné envie de le lire, car elles le comparaient de manière avantageuse à Harry Potter ; et j’ai donc fait cet investissement.
Et en effet, moi qui –je l’avoue, n’ai pas accroché aux livres de JK Rowling, me suis senti beaucoup mieux à l’intérieur de cette histoire.
D’abord, le style est assez intéressant (première différence), car Clarke écrit parfaitement dans un anglais assez « vieux style classique » qui pourrait rappeler des écrivains du 18e ; et ce style convient idéalement au récit et à son cadre historique.
Ensuite, il y a l’histoire, qui parle également de magie, mais avec une approche très différente. Si Rowling revendique pleinement le « merveilleux », Clarke nous présente la magie comme une technique qu’il faut acquérir au prix de longues études et d’énormément de travail. Une science en quelque sorte, qui n’est occulte que parce que difficile d’accès et en cruel manque de pratiquants en ce début de 19e siècle, mais une science acceptée par la société en général, qui a pignon sur rue et à laquelle le gouvernement anglais n’hésitera pas à faire appel en toute transparence dans les guerres Napoléoniennes.
Les deux personnages principaux, Strange et Norrell, vont tenter de rendre ses lettres de noblesse à cette science tombée en désuétude. Ils ont chacun leur personnalité très différente, et Clarke prend le temps de nous en brosser un portrait très détaillé, ainsi que de toute une galerie de personnages secondaires assez bien réalisés.
Quand je dis qu’elle prend le temps, c’est peut-être ma principale critique, car je trouve le récit trop lent, et les nombreuses digressions (sans parler des notes en bas de page) freinent un peu la progression dramatique. Pour l’instant, j’ai interrompu ma lecture aux 2/3 pour lire autre chose, et je ne suis pas trop impatient d’y retourner. Je sais que je le terminerai, toutefois, car j’aime bien l’ambiance créée par Clarke et l’originalité du ton.
Ce livre devrait bientôt paraître en français, et je trouve qu’il mérite plus qu'un coup d’œil.
Les éditions
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Jonathan Strange & Mr Norrell de Susanna Clarke
de Clarke, Susanna
Bloomsbury
ISBN : 9780747579885 ; 14,00 € ; 20/09/2005 ; 1024 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (15)
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Pénible et ardu

Critique de Le Renard Ailé (Québec, Inscrite le 30 septembre 2011, 29 ans) - 1 octobre 2011
A bout de souffle

Critique de MEISATSUKI (, Inscrite le 2 octobre 2009, 48 ans) - 30 août 2011
Excellent moment de lecture!

Critique de Virgile (Spy, Inscrit le 12 février 2001, 45 ans) - 29 août 2011
Et puis il y a toutes ces notes de bas de page qui sont parfois des histoires dans l'histoire, toute cette mythologie dans laquelle on se plonge avec délice.
A lire pour tous ceux qui sont attirés par les histoires de magie dans un contexte historique bien rendu!
Livre épuisant (et pas dans le bon sens!)

Critique de -iram- (, Inscrite le 5 janvier 2011, 45 ans) - 5 janvier 2011
Quand on le voit, on le veut, très belle couverture et 4ème de couverture très alléchante. Mais c'est là où est l'arnaque, en fait la 4ème de couverture, et bah, c'est le résumé du livre (allez, sauf les 100 dernières pages... sur 850...)
Je reconnais une belle écriture, mais vraiment pas de quoi passer de longues semaines à s'acharner (même pour quelqu'un qui lit vite et qui n'a pas peur des pavés).
Bref, un très beau coup marketing parce que c'est un des livres les plus barbants et pénibles.
Prosac, tranxen et autres lexomil

Critique de Django (, Inscrit le 3 septembre 2010, 51 ans) - 3 septembre 2010
Ce livre n'en finit pas. J'ai eu l'impression de lire une longue intro de mille pages. Le livre devient intéressant vers les 50 dernières...
Sinon...
Rien. C'est vide, ressucé, épuisant, commun.
Les personnages sont quasiment transparents, l'action proche du zéro, l'originalité en berne.
Je Reconnaissais la très bonne qualité de l'écriture, seul élément du livre qui m'a permis de le terminer. Sans ça je l'aurais jeté aux termites sans un regard en arrière.
Je n'arrive pas à comprendre l'engouement autour de ce livre. Fan de SF je suis peut être devenu trop exigeant ou pédant.
Le fait est que ce livre est pour moi une imposture commerciale, un buzz d'éditeur.
Le roman du siècle.

Critique de Lisancius (Poissy, Inscrit le 5 juillet 2010, - ans) - 16 juillet 2010
J’ai acheté ce livre par hasard – je n’avais pas le temps d’en choisir avec soin, aussi pris-je les deux plus gros du rayon – et je ne le regrette pas, parce que ces deux romans titanesques (Jonathan Strange et Mr Norrell et Terreur (de Dan Simmons) se sont révélés excellents. Et je suis resté sans voix devant l’extraordinaire complexité et la puissance de ce roman.
Le style est très old-fashioned et pastiche avec un certain talent celui de nos grands écrivains du début du XIXème siècle, ce qui va parfaitement avec l’histoire du roman. C’est-à-dire – et c’est sans doute ce qui fait mon admiration la plus profonde pour cette œuvre – que l’auteure est parvenue à introduire des éléments très littéraires dans son récit, il est digne d’analyses et de commentaires, ne serait-ce qu’à cause de ce style rempli d’allusions à Thackeray, à Austen, à Dickens, ou bien grâce à cette histoire qu’il convient de, à la manière d’un calque, reposer sur un autre contexte. Car on peut lire Jonathan Strange comme un simple roman fantastique de bon cru, un peu long, certes – quoique je reste persuadé que si les trois livres avaient été publiés séparément, le roman n’aurait jamais autant été déprécié pour sa longueur, mais cela aurait brisé la cohésion de l’ensemble -, on peut donc lire cette œuvre comme un « Harry Potter pour adultes », mais ce serait aussi décevant que de considérer L’Education Sentimentale comme un roman historique, ou La Vie est Ailleurs comme une farce biographique. A l’inverse de chez Rowling, le roman de Clarke se compose tel une immense parabole non traduite, et quoique certains endroits soient purement narratifs et monoscalaires, d’autres sont pleins d’un symbolisme ou d’un style particulier. Formellement, donc, comme fondamentalement, Clarke a réussi à amener à son roman la dimension littéraire qui manque à presque tous ceux qui sont sortis depuis le début du siècle : ni Brooks, ni Meyer, ni McIntosh, ni King n’ont réussi avec autant de puissance à créer un tel second sens !
C’est que rien n’est laissé dans l’œuvre au hasard, toutes les portes qui ont été ouvertes par Clarke sont refermées avec soin ; l’évolution de chaque personnage est caractérisée au travers de ces neuf cents pages dont pas une n’est en trop. Si, personnellement, les notes en bas de pages ne m’ont pas gêné puisqu’elles contribuent à renforcer cet effet de réel sur lequel le roman est bâti, il n’en demeure pas moins qu’elles sont optionnelles, et qu’on peut s’en passer aisément. Hormis ces quelques lignes, l’ensemble est d’une cohérence et d’une fermeté surprenante pour un ouvrage d’une telle ampleur.
Il y a beaucoup d’idées savoureuses dans cette œuvre : la plus importante est sans doute l’approche de la magie selon Strange et Norrell. Il ne s’agit pas d’un don, mais d’une sorte de science sacrée, quelque chose que tout le monde connaît et craint. Les objets magiques sont gracieux au possible – le Miroir du Monde est une trouvaille exquise – et les sortilèges ne produisent pas des rais de lumière quand on prononce quelques mots bizarres. Il y a une sacralisation de la Magie dans Jonathan Srange, en même temps qu’une banalisation : en fait elle n’est rien de plus qu’un savoir comme un autre. C’est déjà plus crédible ! Et, comme dit l’auteure « -Un magicien pourrait-il tuer avec sa magie ? – J’imagine qu’un magicien pourrait, un gentleman, jamais. »
Les personnages principaux sont, à mon avis, deux êtres talentueux et antipathiques ; ils sont évidemment croqués avec talent et grande précision, et absents de manichéisme, ce qui est une grande réussite, puisque dans tous les autres livres de magie, les héros écrasent les méchants sous le glaive de la justice. Ici, c’est plutôt le contraire, avec un comique de situation tout à fait cynique et délicieux ! Pour en revenir aux personnages, j’apprécie tout particulièrement la chute de Strange dans la folie à la fin du IIIème livre. Voilà un grand morceau de psychologie. Mais, de toute façon, on se demande comment l’auteure aurait fait pour, en neuf cents pages, rater ses protagonistes ! Les personnages secondaires : Lare, Childermass, Segundus, Lascelles, Drawlignt, sont eux vraiment jouissifs, et leurs confrontations sont particulièrement réussies. Il ne faut pas oublier qu’au travers du livre, ils occupent une place non moins importante que nos deux magiciens acariâtres.
Une autre chose que je m’étonne que l’on ne se soit pas évertué à évoquer c’est la témérité avec laquelle Clarke mélange le fantastique et le roman de guerre pour parvenir à construire son œuvre. Je parle, bien sûr, en grande partie pour deuxième tome, quoique le troisième, avec la présence de lord Byron, est un autre point d’ancrage du roman dans la réalité. Ce n’est pas un procédé inventé par Clarke – qu’on se rappelle de Quatrevingt-Treize – mais c’est à mon sens la première intrusion de faits historiques dans l’histoire d’un magicien. Défi qui demande à la fois une bonne dose de documentation et une plume fertile ; rien n’étant plus difficile que de conserver du merveilleux dans un fourreau historique ! Pourtant, Clarke s’en sort avec les honneurs.
C’est donc un roman comme aucun autre, un bijou à la fois fantastique et littéraire, que de grands lecteurs de Balzac, Maupassant, Flaubert ou d’autres trouveront tout à fait à leur goût ! Et que dire de plus, sinon LISEZ-le !
Une seule chose, cependant, me rebute un peu dans cette œuvre magistrale, mais ce n’est pas cela qui va m’éviter le cinq : c’est le titre ! Je trouve qu’il est complètement raté et qu’un autre aurait très bien pu faire plus d’effet. C’est sans doute une explication simple à l’impopularité de "Jonathan Strange et Mr Norrell" !
A lire, malgré tout

Critique de Senoufo (, Inscrit le 9 janvier 2009, 66 ans) - 13 avril 2010
Reste l'ambiance générale, très bien décrite, dans cette Europe du début du XIX siècle sous les guerres napoléoniennes, vues du côté Anglais, ce qui nous change.
Dans ce grimoire ...

Critique de Edgar Labelette (, Inscrit le 30 juillet 2009, 43 ans) - 22 octobre 2009
J’ai apprécié ce livre qui, certes, est parfois assez lent mais qui à contrario contient quelques perles au niveau des ambiances et de toute la mythologie qui en découle.
Du beau travail et un voyage qui plaira à celui qui saura s’en imprégner.
Je suis d’accord, les notes de bas de pages sont assez dérangeantes mais bon …
Un roman magique !

Critique de Lem (, Inscrit le 1 septembre 2009, 40 ans) - 3 septembre 2009
Divisé en trois parties, ce livre est une merveilleuse réussite. Les notes de bas de pages sont assez longues mais le lecteur peut les éviter (dans la majeure partie) pour garder le rythme du récit ou bien les lire attentivement pour découvrir de véritables mini-récits.
Aucune comparaison avec Harry Potter, Jonathan Strange et Mr Norell sont des magiciens qui s'adressent à un public plus adulte, les intrigues sont autrement plus complexes, moins manichéennes et les faits se déroulent dans l'Europe du XIXème siècle. Ici, point de baguette !
Abandonné à la page 634.

Critique de ANGELINA (, Inscrite le 24 mars 2009, 55 ans) - 23 juillet 2009
Long et final décevant

Critique de Abdul Alhazred (, Inscrit le 15 juin 2004, 59 ans) - 10 décembre 2008
Superbe

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 31 août 2008
Aventure passionnante dans le monde de la magie

Critique de Loras (, Inscrite le 13 juin 2007, 38 ans) - 30 août 2008
L'histoire de Jonathan Strange et Mr Norrell est passionnante, intrigante, spéciale, troublante... C'est un de ces livres qui laissent une trace bien particulière dans votre âme de lecteur.
Comme écrit dans les précédentes critiques, on a parfois du mal a faire la différence entre la réalité et la fiction tant Suzanna Clarke les mélange habilement et ponctue son roman de détails précieux. Tout est fait pour suivre au mieux la chronologie de l'histoire et les déplacements géographiques des personnages. Ces derniers sont tous dépeints de manière précise et au bout d'un moment on est obligé de choisir son camp et de faire partie des norrellistes ou des strangistes.
Plongée au coeur de la magie noire, ressentant cet étrange sentiment de mal être lors des passages dans les obscures forêts, se questionnant sur l'identité du roi Corbeau ou de la destinée des personnages féminins...
Rien de comparable en aucun point avec Harry Potter.. Non bien au contraire, c'est un roman qui s'en démarque de par sa noirceur et son sérieux.
Un seul petit regret, les notes de bas de pages bien (trop) longues...
du balai Potter

Critique de Happy (, Inscrite le 22 novembre 2007, 52 ans) - 24 janvier 2008
L'auteur livre une belle fresque romanesque qui s'ancre dans le quotidien du gentlemen du 19 ° siecle, bien né, oisif, et convaincu du la prééminence naturelle de l'Angleterre sur le monde.
A tel point que l'on perd parfois ses repères et que l'on est pris d'un affreux doute.
Les notes de bas de pages contribuent au réalisme de l'histoire, tout comme l'interaction de faits historiques dans le récit.
Une immense réussite
Ce livre est magique

Critique de POOKIES (MONTPELLIER, Inscrit le 16 août 2006, 47 ans) - 1 juillet 2007
Le style de l'auteur et l'intrigue sont du 18ème siècle, les personnages sont plus qu'attachants et nous sommes happés par cette histoire fantastique.
Et justement, cet ouvrage mélange le réalisme (avec des passages où un des héros se trouve engagé dans la guerre Napoléoniène; avec des personnages historiques d'Angleterre; avec des notes de bas de page extrêmement longues nous donnant des explications réelles sur les sujets abordés dans le texte principal, alors qu'elles sont inventées!) et le fantastique (avec toute la dimension magique).
A certains moments, on ne sait plus si le livre est vraiment tiré de faits historiques et donc s'il dépeind la vrai histoire de l'Angleterre du 18ème siècle ou si tout ça n'est que fiction. Cette sensation est assez déstabilisante mais tellement délicieuse!
Le seul point négatif reste, de temps en temps, de petite longueur dans les descriptifs, mais bon rien de bien méchant!
Je conseille donc activement (derrière mon clavier!) ce grand chef d'oeuvre.
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