Basil
de W. Wilkie Collins

critiqué par Odile93, le 20 décembre 2005
(Epinay sur Seine - 70 ans)


La note:  étoiles
Histoire d'une vie tourmentée
Quelle bêtise aurais-je commise si j'avais interrompu la lecture de ce roman! Il est vrai qu'il est très riche en descriptions et mérite toute notre concentration.

Sans nul doute, la syntaxe de Collins (scrupuleusement rendue par la traduction, je suppose), les phrases longues (parfois de 9 lignes) demandent une attention soutenue.

Mais, cette longue épreuve passée (il faut bien lire la moitié du livre pour l'apprécier pleinement), le récit d'un autre temps devient passionnant et , comme il est dit en quatrième de couverture, "haletant, poignant".

Pauvre Basil, personnage romantique, victime d'une machination, se débattant avec les conventions sociales de son temps.

J'ai adoré - plus que tout - la scène finale représentant la silhouette romanesque du héros se découpant sur les rochers déchiquetés de la Cornouaille.

Ayant lu sur ce site la critique d'un autre livre de cet auteur, je m'en vais, de ce pas, lire "Pierre de lune".
L'histoire d'un gentleman déchu 8 étoiles

Basil, fils cadet de bonne famille, tombe éperdument amoureux de la fille d'un marchand de drap, rencontrée dans l'omnibus. Il décide donc de lui faire la cour à l'insu de son père qui refuserait de se déshonorer par une telle mésalliance. Jusqu'à ce point, le roman ressemble à une histoire d'amour contrarié entre des jeunes gens que séparent les barrières sociales. Du déjà vu, me direz-vous!

Pourtant "Basil" est surtout un roman noir, comme Wilkie Collins les aime tant. Le jeune héros -qui raconte son aventure à la première personne - se trouve rapidement pris dans un odieux complot. Figure diabolique de la vengeance, Mannion, plane sur son destin comme un oiseau de mauvaise augure. A qui Basil peut-il vraiment faire confiance? A sa belle fiancée Margaret? A son frère, Ralph, noceur impénitent? A son père, si pointilleux sur les questions d'honneur? J'ai trouvé le personnage principal plutôt attachant: certes, il semble un peu naïf et faible envers la femme qu'il aime; mais il est aussi doté de solides qualités morales, comme l'honnêteté et le sens de l'honneur. Le seul moment où il se départit se sa douceur est celui où, découvrant une trahison suprême, il décide de tuer...

Le roman vaut la peine d'être lu, car il comporte de beaux moments de suspense et des scènes particulièrement dramatiques. Ce suspense tient à l'intrigue bien menée, ainsi qu'à la psychologie des personnages qui se trouvent confrontés à des dilemmes: passion ou dévouement filial? Amour paternel ou principes moraux? Tels sont les choix que devront affronter les protagonistes. Difficile donc d'interrompre la lecture pendant les 300 premières pages (sur les 350 que comporte le roman).

Seules les dernières pages m'ont quelque peu déçue. Après de nombreuses péripéties qui tiennent le lecteur en haleine, Basil trouve enfin la paix, dans "une existence obscure" et utile au dessein divin de par son humilité même. A cette fin affadie par la morale, j'aurais préféré une fin ouverte. Le journal quotidien de Basil et les lettres qui lui sont ajoutées nous orientent vers un "happy end". Mais il aurait été autrement terrible de suggérer que Mannion continue de poursuivre sa proie aux quatre coins de la terre...

Pierrequiroule - Paris - 43 ans - 4 octobre 2012


L'amour aveugle 9 étoiles

Basil est le fils cadet d’une noble famille anglaise du 19ième siècle conduite par l’autorité d’un père attaché aux traditions de son rang. Déçu par les frasques de son aîné Ralph, ce dernier porte ses espoirs sur son cadet et son amour sur sa fille Clara. Mais Basil s’éprend de Margaret, une jeune femme d’une grande beauté, croisée dans un omnibus. Une passion folle qui marque son entrée dans l’engrenage d’un mariage arrangé et de ses conséquences inattendues.
Basil est un roman palpitant qui captive du début à la fin son lecteur. Supporté par un écrit certes riche mais fluide, cette histoire de sombre complot se lit d’une traite par l’amateur de récits à suspens façon Hitchcock. Un roman brillant dont l’absence d’adaptation télévisée par la BBC m’étonne encore !

Antinea - anefera@laposte.net - 45 ans - 27 avril 2009


dans la tradition anglaise 8 étoiles

Le style de Collins peut effectivement paraître un peu pompeux, ou du moins compliqué ; c'est affaire de goût, et moi, j'aime assez. Le sentiment de mélancolie général qui se dégage autour de ce roman est profond, envoûtant, mais surtout, les rapports sociaux de cette époque de la grande Angleterre sont dépeints avec talent. Malgré tout cela, j'ai lu ce roman avec plaisir mais sans passion. Peut-être le côté un peu trop descriptif ? Collins évoque, mais ne critique pas...

Araknyl - Fontenay sous Bois - 54 ans - 16 septembre 2008


Dur à plonger mais dur de le lâcher. 8 étoiles

En effet, le style n'est pas toujours aisé et les descriptions sont parfois un peu poussées.
Néanmoins, une fois plongé dans l'intrigue, il est difficile de laisser tomber ce livre. On désire connaître la fin, plus on avance plus on aime...

Alors laissez-vous tenter cela vaut le coup.

Fldub - Lille - 41 ans - 6 juin 2008