Roy Lichtenstein
de Janis Hendrickson, Roy Lichtenstein

critiqué par Veneziano, le 22 décembre 2005
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Le pop art ou la BD en peinture
Le pop art est le mouvement pictural des années 1960-1970, popularisé par Andy Warhol, mais dont Roy Liechtenstein est également l'un des piliers. Il sacralise la bande dessinée : ses tableaux sont des vignettes, des peintures à huile glorifiant un médium en plein expansion.
Comme Warhol, il saisit "ce qui marche" et participe à une forme de la société de consommation, un peu comme l'hyper-réalisme, représentant des sculptures de personnages archi-ordinaires. L'art devient ironie, en étant un reflet de la société qu'il représente. Mais le peintre semble avoir de l'attachement pour cette littérature, dont il reproduit les dialogues, en peignant les bulles. Il est donc plus naïf que Warhol, plus enfantin, sans être infantile, ce qui rend son monde si agréable : on accepte de plonger dans le "régressif" et la nostalgie en connaissance de cause, avec un guide privilégié et averti. Les pixels apparents sont amusants et ses "vignettes" fleurent bon les comics de l'époque. On aime Lichtenstein, comme on apprécie regarder Ma Sorcière bien-aimée.
Il est rare de trouver des petits bouquins sur ce peintre. On en apprend sur sa vie, mais qui n'a pas grand-chose d'exceptionnel ou de très original. Pour le coup, tout le monde n'est pas Warhol, ce qui n'est peut-être pas plus mal.

Ce n'est pas un grand peintre, mais son monde est sympa à découvrir et à regarder. L'une de ses toiles est en très belle posture à la fondation Thyssen-Bortemisza, à Madrid.
En plus, la collection est chouette et pas chère. Un petit bouquin très bien pour agrémenter une bibliothèque.
« Why, Brad darling, this painting is a masterpiece ! » 7 étoiles

Bien que je connaisse beaucoup de gens qui n’aiment pas le pop art, moi ça m’a toujours fasciné. Je ne sais pas si c’est parce que j’aime la bande dessinée, mais ça a été le coup de foudre avec Roy Lichtenstein. J’aime sa façon qu’il prend des planches de bandes dessinées banales, les épures et leurs donne un certain humour mélodramatique.

« Comme la plupart des gens dans la vie quotidienne, ces personnages se prennent aussi atrocement au sérieux, ils ne sont comiques que contre leur gré et ils n’en sont même pas conscients. »

Cette biographie, abondamment illustrée, ne se contente pas que de montrer les toiles de Lichtenstein, on nous parle aussi de l’homme et de son art. Je ne connaissais pas grand-chose de l’artiste à part quelques pages lues sur Internet, j’ai trouvé très intéressant de savoir d’où viennent ses idées pour son oeuvres, sa vision (même si je trouvais quelques fois que ça se contredisait) et puis ça m’a permis de découvrir d’autres toiles que je ne connaissais pas.

J’ai appris beaucoup de choses que j’ignorais, ça me donne le goût de lire d’autres livres de cette collection des peintres que j’aime.

Nance - - - ans - 23 février 2013


Art flashy 7 étoiles

Je ne serai jamais un fana du pop-art, mais j'ai trouvé ce petit livre agréable et utile pour comprendre la démarche du peintre.
Roy Liechtenstein est un fin observateur de son temps et il tente de brosser le tableau de manière très abstraite de ce que son oeil d'artiste a décelé; par exemple, il a remarqué que la femme américaine de son époque est confinée à un rôle de soutien et se limite à faire et à dire ce que l'on attend d'elle. Plusieurs de ses oeuvres y font référence, dont "Masterpiece" de 1962 ou "I know, Brad" de 1963 qui justement illustre la page de couverture.
Mais n'allez pas croire qu'il fût féministe pour autant : de son propre aveu, ses oeuvres se veulent être un tableau de la société telle qu'il la voit, mais ne sont en aucun cas un combat pour une cause quelconque.
Beaucoup de ses tableaux sont humoristiques, d'autres carrément satiriques tant il est vrai qu'il aimait bien se moquer gentiment, notamment de ses petits camarades-collègues.
Comme l'écrivait Veneziano il y a plus de 5 ans, une chouette petite collection qui fait office de vulgarisation d'un art autrement pas toujours compréhensible du premier coup d'oeil.

Millepages - Bruxelles - 65 ans - 15 janvier 2011