Baby boom
de Jean Vautrin

critiqué par Le petit K.V.Q., le 26 décembre 2005
(Paris - 32 ans)


La note:  étoiles
Un recueil de nouvelles de la grande époque de Vautrin, bien rock'n'roll
Ce livre, on me l'avait offert, ne sachant pas du tout ce qu'il y avait dedans.. Cependant la superbe couverture signée, excusez du peu, Enki Bilal, pouvait laisser supposer qu'il y aurait bien "baby", mais où est le boom ??? Ce livre ne parle pas de crise économique, soyez-en sûr, il porte juste le titre de la première nouvelle du bouquin, qui parle de jeunes Américains, tellement désireux d'enfanter qu'ils peuvent même se contenter d'une vulgaire poupée de chiffon... Rien que cette nouvelle donne le ton du reste : déjanté, rock'n'roll, social, violent... Violent dans ses critiques contre la société, déjanté car les histoires ont des thèmes peu explorés auparavant dans la sage littérature française de ce temps-là : histoires de petites filles se croyant assassines par leurs regards... Le problème avec ce livre est qu'il est irracontable, tellement les nouvelles partent dans tous les sens... Cependant, Vautrin n'a pas voulu mettre ses fonds de tiroir en vrac dans un bouquin pour refaire la toiture de sa villa de Juan-les-pins, les nouvelles gardent une unité, un fil rouge : la recherche du bonheur... Là encore, si on ne l'a pas lu, impossible de décrire... Pour ne pas dévoiler le livre, je vais parler du côté rock de la chose : les titres de nouvelles ("Le pogo aux yeux rouges", "Pulsar à Vierzon") annoncent la couleur : ce ne sont pas les Bisounours dont va nous causer l'ami Vautrin, les nouvelles sont très "sex, drugs and rock'n'roll" : tellement que parfois (impression que je ne retrouve que dans certains Philippe Djian) on a l'impression d'être dans un roman américain, chavirant entre Bukowski, Faulkner pour le côté réaliste et cru, et le polar noir pour le sordide de certaines nouvelles... De plus, le style n'est pas "propre sur lui" : le langage est grossier, vulgaire, sale : eh oué, c'est pas Yourcenar :D

Pour finir, un conseil : si vous aimez Marc Lévy et Barbara Cartland, n'y allez pas, vous ne trouverez pas de princesses dans ce monde mais des putes, pas de princes charmant mais des connards obsédés...

Lisez-le, c'est efficace et c'est facile à lire et c'est bien écrit et pis voilà je vous le conseille !!!!

Du grand art !