Les cinq royaumes
de Peter Tremayne

critiqué par Channe01, le 27 décembre 2005
( - 70 ans)


La note:  étoiles
Soeur Fidelma mène l'enquête au 7 è siècle
Soeur Fidelma est particulièrement impliquée dans cette enquête puisque son frère, l'un des rois des royaumes d'Irlande a beaucoup à perdre.
Mais ça n'est pas l'essentiel pour Soeur Fidelma.
Elle veut plaider pour la vérité n'en déplaise à ceux qui ne veulent pas l'entendre
Soeur Fidelma est séparée de son compagnon habituel, le moine saxon Eadulf, qui lui fait quelque effet. Pour cette aventure, elle est accompagnée par un jeune guerrier dont elle apprécie néanmoins, la force.
Soeur Fidelma est prête à tout pour sauver des enfants.
Le puzzle de l'enquête se reconstitue sous nos yeux et l'on apprend comment fonctionne le système juridique en Irlande.
On y apprend aussi que les femmes celtes avaient des droits à l'égal des hommes.
On découvre l'évolution de l'église irlandaise qui se romanise de plus en plus et y perd beaucoup de liberté.
Et comment on manipule l'interprétation des Ecritures pour leur faire dire ce qui arrange les notables.
Aussi passionnant à lire que les aventures de Frère Cadfaël de Ellis Peters ou celles de Mère Frévisse de Margaret Frazer...
A lire pour le plaisir et pour découvrir...
Un très bon polar historique ! 9 étoiles

Amis lecteurs, si vous lisez la série dans l’ordre, je ce que je pense être plutôt le mieux, c’est maintenant le grand choc ! En effet, jusqu’alors, vous avez fait connaissance avec sœur Fidelma. Vous l’avez trouvée sympathique, parfois un peu exaspérante comme tous ces génies de l’enquête, à tous les siècles et dans tous les romans. Puis, vous vous êtes dit que l’auteur avait bien eu raison d’inventer frère Eadulf. Ce dernier, plus qu’un faire-valoir comme on en trouve aux côtés de Sherlock Holmes ou Poirot, est en train de devenir un véritable ami pour Fidelma et elle a vraiment besoin de lui pour avancer dans ses enquêtes… mais nous n’avions pas encore côtoyé Fidelma en Irlande, sa terre natale et bien aimée. Or, voici une enquête qui va se dérouler entièrement sur l’île celte et, en plus, pendant qu’Eadulf est encore à Rome avec son fameux archevêque de Cantorbéry ! Voici donc l’enquête pure de la grande Fidelma…

L’auteur a d’ailleurs pitié de nous et il nous offre dès les premières pages un mémo pour résister à l’avalanche de nouveautés, de noms barbares et autres celtitudes qui auraient pu nous faire fuir… Il rappelle avec simplicité le contexte, la division du royaume irlandais en cinq royaumes, un pour chaque direction cardinale et un au centre, qui domine les autres. La famille de Fidelma est celle qui règne sur le Munster, Muman dans le roman, avec sa capitale Cashel. Il redonne surtout quelques éléments sur la vie religieuse du septième siècle et une carte du royaume de la famille de Fidelma.

D’ailleurs la religieuse rentre de Rome directement à Cashel où son frère Colgù l’attend. Il faut dire que le roi de Muman, est en train de mourir. Et ce n’est pas tout ! En effet, une crise sournoise est en train de se mettre en place avec le roi Fianamail… L’affaire est complexe et elle nous plonge directement dans le droit celte…

Apparemment, un vieux sage est venu dans un monastère du royaume de Muman et il a été assassiné. Or il était sous la protection du père abbé, ce dernier est sujet du roi de Muman, donc le roi agonisant, ou son successeur est redevable au roi de ce vieux sage… Le roi Fianamail va donc revendiquer le trône sur lequel Colgù est en train d’accéder…

Sauf si Fidelma découvre ce qui s’est réellement passé lors de l’assassinat du vieux sage…

Notre enquêtrice, seule, a juste trois semaines pour sauver le trône de sa famille et éviter au royaume une guerre inutile. C’est d’autant plus rude que l’accueil au monastère n’est pas extraordinaire. Sur le chemin du monastère, elle a été témoin d’un crime odieux qui ne va pas lui faciliter la tâche et l’abbé, qui est aussi son cousin, ne semble pas avoir la volonté de tout faire pour qu’elle réussisse à trouver l’assassin de Dàcan, voir, que, dans un deuxième temps, elle puisse faire innocenter le roi de Cashel…

J’ai trouvé que nous étions-là en présence d’un très bon roman qui par son intrigue, ses ramifications historiques, généalogiques, psychologiques, mérite d’être considéré comme un roman, tout simplement et pas seulement comme un polar. Mais ce n’est là que le point de vue d’un lecteur qui s’est régalé à la lecture de cette troisième enquête de sœur Fidelma, une série que décidément je vais continuer à lire…

Shelton - Chalon-sur-Saône - 68 ans - 5 septembre 2013