La Vierge maculée
de Thomas Schlesser

critiqué par Tchifto, le 27 décembre 2005
(Paris - 60 ans)


La note:  étoiles
Le nom de la Vierge
Le roman tient assez en haleine. L'histoire abracadabrante, dont l'inspiration est nettement "le nom de la rose" de Eco (des crimes commis pour des raisons artistico-théologico-politiques), est bien trouvée, les péripéties sont amusantes - parfois peu crédibles, mais qu'importe, on est emporté.
La description du monde politique de la fin de l'époque Mazarin est assez convaincante, les débats politico-théologiques paraissent bien retracés. Le tout est très solidement documenté, sans que le travail d'érudition préalable ne transparaisse : on n'a pas l'impression d'un étalage de savoir, ce qui permet au roman de ne pas perdre en intensité dramatique. Le style est vif, bien écrit (quoi que l'édition comporte de nombreuses erreurs ou fautes de frappe), malgré qques mots mal utilisés(notamment "opportunité" pris dans son sens en anglais).
Pourtant, la fin déçoit. Il est certes bien vu que le peintre reste un peu mystérieux, mais cela ressemble à une pirouette pour se dégager et conclure. La fin n'est pas à la hauteur des enjeux politiques et humains qui ont fait le coeur du livre. Bref, une fin qui laisse sur sa faim. C'est dommage, car il y a bien plus qu'un simple polard à la Parot et son inévitable Nicolas Le Floch.