Athéna
de John Banville

critiqué par Eireann 32, le 27 décembre 2005
(Lorient - 77 ans)


La note:  étoiles
L’art et le faux
Second volet de la trilogie que John Banville a consacré à l’Art.
Morrow (Le Montgomery du livre des aveux), expert en tableaux est chargé de certifier l’authenticité de 8 tableaux tout en n’étant pas trop regardant sur leur provenance, il est seul dans une maison vide. Mais une mystérieuse femme «A» lui fera perdre la tête.
J’ai moins aimé que «Le livre des aveux», comme un spectateur qui est plus attiré par le cadre que par le tableau lui-même.
Toujours la longue narration d’un homme solitaire, agrémenté de la description des 8 tableaux en question. Ces tableaux, œuvre présentant des scènes de la mythologique, accompagnent la lente descente aux enfers du narrateur, personnage peu reluisant que poursuit son passé et le souvenir de «A». Cette femme brune dominatrice le manipulera, mais dans quel but ? Comme à l’accoutumée avec John Banville, une belle écriture et un vocabulaire très recherché, peu de personnages secondaires à part une pittoresque et pseudo tante âgée donnant un peu de gaieté à ce livre plutôt austère et un peu décevant.
Un court extrait :
Penser à toi m’évoque trois choses : l’œsophage d’un poisson mourrant dans lequel j’ai enfoncé mon pouce, l’intérieur grenu de ton intimité dans lequel…..idem, et la pulsion tumescente de la gorge d’une grande soprano -mais laquelle ?- sur la troisième note tenue du second alléluia du « Die junge Nonne » de Schubert.