Francis Bacon
de Jean-Luc Chalumeau

critiqué par Veneziano, le 31 décembre 2005
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
L'appel de la chair
Francis Bacon est intrigant : ses thèmes de prédilection sont la chair et la viande, qu'il déforme et malaxe à loisir, puisqu'il montre souvent la même personne ou la même pièce sous plusieurs angles ; et c'est la polymorphie et l'idée de mouvement qui rend cette oeuvre intéressante.
Il y a de la violence, ce qu'il revendique, et il rente de montrer en quoi elle peut avoir du charme. Y a-t-il une influence de son physique personnel, lui qui était un peu enrobé et à la peau un peu épaisse.
Ce qui est étrange est ce goût pour l'orange, qu'il utilise si souvent comme couleur de fond. C'est souvent une couleur de paix, rassérénante : c'est celle que portent les moines bouddhistes.
Le message est donc de dire que la chair, par ses aspects multiformes, peut également avoir son côté rassurant, voire ses charmes, qu'en tout cas, elle est naturelle, et le peintre veut apprendre à nous y habituer.

Je l'ai découvert à sa mort, en 1992, ce dont j'ai un peu honte, mais à l'heure où je commençais à me passionner franchement pour l'art contemporain.

Cette oeuvre est déconcertante et dérangeante par bien des aspects, mais elle n'en pas moins digne d'intérêt : il y a là une grande recherche sur la plastique et l'idée de beau. C'est bien de l'art.
La citation de couverture en dit assez long : "Peindre comme Vélasquez, mais avec une texture de peau d'hippotame".