El Nino, tome 2 : Rio Guayas
de Christian Perrissin (Scénario), Boro Pavlović (Dessin)

critiqué par Shelton, le 1 janvier 2006
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Des pirates !!!
Nous avions quitté Véra à la recherche de son frère, amoureuse du docteur Tim Zeller, travaillant pour la Croix Rouge mais ne s’étant pas rendue à Genève pour le travail de formation pour lequel elle avait été embauchée…
Nous la retrouvons en Amérique du Sud sur les pas de son frère… Ce dernier semble avoir pris un très mauvais chemin, il est pirate de la mer, sous le pseudonyme étonnant de el Nino… Il semble cruel, dangereux et vivant avec une femme, Paloma Marquez… Véra se dit que sa quête arrive à sa fin et qu’elle va probablement retrouver son frère… Où ? Dans quel état ? Elle comprend que les choses sont délicates, mais elle a le moral…
Cet album fait plonger le lecteur dans un univers de violence et d’action. Un grand nombre de personnages sont glauques et désagréables, violents et petits… Dans ces conditions Véra ne peut que paraître la pure et dure qui va changer le monde, mais, en fait, elle est tellement prise par la recherche de son identité, de ses racines, de son frère… qu’elle finit par se mettre dans une position très délicate, même vis-à-vis de la Croix Rouge, du gouvernement de l’Equateur…
Elle va retrouver Paloma, en prison, sur un bateau, dans des conditions atroces… et elle est enceinte… C’est ainsi que Véra se dit qu’elle va, peut-être, devenir tante avant de redevenir sœur…
Vous verrez, par vous-mêmes, comment cet enfant arrive, la belle petite Irina, comment elle est placée, dès les premières heures, dans de bien curieuses conditions de vie, et comment Véra se retrouve un peu comme une fée au-dessus de son berceau… Mais quel sera son avenir dans ce monde de brutes…
Cet épisode permet de voir la série prendre son envol et son thème : ce sera la piraterie ! C’est un sujet que l’on ne connaît pas très bien car souvent on croit que c’est une caractéristique des seizième, dix-septième et dix-huitième siècles… pas du début du vingt-et-unième… Mais pourtant c’est aussi une actualité et une réalité dans certaines partie du globe, en Extrême-Orient ou en Asie du Sud-Est, par exemple… Mais le plus surprenant, d’un point de vue de la construction de l’histoire est d’être en présence d’un personnage très important, Kolya, le frère de Véra, que l’on ne voit jamais… Il n’est qu’évoqué…
Le dessin de Pavlovic reste d’une grande qualité et je dirais même qu’il s’améliore en s’appropriant complètement Véra qui devient de plus en plus crédible… Si elle me demandait un coup de main je crois que je traverserais la terre pour aller la secourir…
Qu’il me soit aussi permis de parler juste un peu des couleurs de Sébastien Gérard. On oublie souvent les coloristes, mais leur travail est essentiel pour le lecteur et dans cet album je l’ai trouvé remarquable, en particulier pour les séquences sombres de nuit ou dans le bidonville…
En résumé, c’est une excellente bande dessinée à lire de toute urgence. Pour adultes et adolescents plus.
Excellent... 9 étoiles

Des aventures, une femme dont comme disent les pubs pour les yaourts la beauté intérieure se voit à l'extérieur, un dessin sublime, des couleurs magnifiques, un suspens accrocheur... Mais que faut-il de plus? Les visages des personnages sont typés au point qu'on peut presque lire en eux, c'est du grand art. Une bédé de très grand niveau, sont je suis impatient de lire le dernier tome qui devrait paraître dans moins d'un an.

Le rat des champs - - 74 ans - 1 janvier 2006