Norman Rockwell
de Collectif, Norman Rockwell

critiqué par Sibylline, le 9 janvier 2006
(Normandie - 74 ans)


La note:  étoiles
Success story
Je ne dirai pas que Norman Rockwell est mon artiste préféré, mais je trouve tout de même, bien intéressant pour nous, Européens, l’aperçu que cet Américain nous a donné de ses concitoyens. Intéressant et instructif.
Norman Rockwell est né en 1894 à New York et mort en novembre 1978, soit 84 ans plus tard. Entre temps, il a beaucoup peint, mais vraiment beaucoup. Et ses contemporains ont aimé ça. Rockwell leur a toujours présenté une image optimiste et satisfaisante d’eux-mêmes et c’est pour cela qu’ils l’ont aimé. On les comprend. Il a su la leur présenter de façon si réaliste et convaincante qu’on ne pouvait qu’être séduit, y croire et y trouver espoir. De cela, ils ont toujours su lui être reconnaissants.
On ne saurait le lui reprocher, d’autant qu’à côté de cette vision idyllique de leur monde, Rockwell glissait aussi quelques notions humanistes qui valaient d’être défendues, en particulier pour les droits civiques et contre la ségrégation raciale.

Norman Rockwell est un figuratif, s’il en est. Il a toujours travaillé à partir de modèles ou de photos de modèles. Il vérifiait tout et pourtant, (est-ce la rapidité ?), il lui est arrivé de faire des erreurs. On en site une grosse dans cet ouvrage, que je me garderai bien de vous dévoiler, mais il me semble bien en voir une aussi sur le tableau de la couverture même, mais là, c’est difficile d’être catégorique.
Je trouve, d’autre part, qu’il y a quelque chose dans le personnage et sa façon de faire qui me fait beaucoup penser à Walt Disney. L’un s’est lancé dans les dessins animés et l’autre dans la presse, mais tous deux sont cousins _ à mon idée du moins.

Pour faire sérieux, je dirais qu’un des thèmes privilégiés de Rockwell est la famille, mais je dirais surtout, les liens inter générations. Il aimait beaucoup présenter sur la même toile des personnages de vieux, d’adultes et d’enfants. Peut-être une façon d’affirmer sa foi en la continuité. Rockwell aimait aussi les chiens. Rares sont les gamins qu’il présente non accompagnés d’un toutou.
Pour faire moins sérieux –mais au moins aussi juste- je dirais que Rockwell aimait dessiner les hommes/garçons assis, vus de dos, à commencer par lui-même, placé ici en couverture. Ne me demandez pas pourquoi. Peut-être simplement parce que ce n’est pas si facile et qu’il les réussissait bien ou parce qu’un jour quelqu’un lui avait dit que c’était une prise d’angle drôlement originale, mais maintenant que je vous l’ai dit, ça va vous sauter aux yeux. Il y en a plein chez Norman.

Norman Rockwell a une sûreté et un coup de crayon hors pair pour ce qui est de rendre les visages et les expressions. Il est étonnant. Il faut voir ses barbiers chanteurs, ses gamins ou ses scènes de famille. On regarde ces personnages et on croit vraiment à ce que l’image raconte. Un sacré talent, de réussir cela. Et puis, cette impression de saisie instantanée, de «pris sur le vif»… Il est où, l’appareil photo, le déclic au quart de seconde ? C’est de peinture qu’il s’agit, avec pose, modèle, mise en place et longues heures de réalisation… et on est loin d’avoir cette impression.