Dites, docteur... : Un médecin et ses malades s'écrivent
de Gérard Agulhon, Françoise Claustres

critiqué par Veneziano, le 12 janvier 2006
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Journal épistolaire d'un médecin libéral
Un généraliste libéral livre les courriers de certains de ses anciens patiens, sous couvert d'anonymat, ce que les protège du secret médical. Il y joint la lettre qu'il a ou qu'il aimerait écrire.
Tous les grands thèmes attendus sont abordés, l'avortement, le suicide, l'alcoolisme, la toxicomanie, les troubles psychiatriques, les patientes aguicheuses, et même le syndicalisme et la médiatisation qui s'ensuit.
Ce livre est truffé de petites anecdotes croustillantes et énigmatiques, tout à tout, auquel notre praticien d'auteur répond avec pragmatisme, franchise, tout en étant parfois un brun cabotin et content de son statut de référent, mais dont le pendant est manifestement l'attrait qu'il éprouve pour sa profession.
Il est parfois étonnant de voir qu'il ne répond que des années après, et l'explique, car, souvent, cela eût envenimé gratuitement les relations avec le patient qui lui écrit.
Je me permets d'émettre une réserve, celle de l'absence apparente de tout classement de ces lettres, ni thématique, ni chronologique, ce dernier étant un peu à relativiser, vu que, pour des raisons évidentes d'anonymat, elles peuvent être fictives.
Les intéressés doivent tout de même être un peu surpris.

Connaissant personnellement l'auteur, un peu seulement, mais tout de même, je puis témoigner qu'il est encore, bien que retraité aujourd'hui, passionné de son ancienne profession, dont il est intarissable, et de ses études de médecine, dont il parle à plusieurs reprises dans l'ouvrage, notamment quand il découvre un mort chez lui et qu'il évoque ses cours de dissection.

Assez instructif et plaisant à lire. On en apprend pas mal sur les relations généralistes-spécialistes et généralistes-psychiatres, ce qui m'a le plus intéressé dans l'ouvrage.