“Pourquoi écrire” est un tout petit livre - dans l’édition que j’ai sous les yeux, chez Burning Deck, il compte à peine une cinquantaine de pages – qui s’articule en deux parties.
La première – intitulée justement “Pourquoi écrire” – est un recueil d’anecdotes qui nous révèlent une facette intime de Paul Auster. Ce sont des petites histoires très simples: des anecdotes qui lui ont été rapportées par des amis, le vol plané de sa petite fille dans l’escalier d’une maison de campagne louée pour l’été, la mort accidentelle d’un de ses camarades de colonies de vacances, frappé par la foudre… A première vue, il semble que ces histoires n’ont pas de rapport avec l’écriture. Mais en y regardant de plus près, on découvre bel et bien dans ces fragments de vie, les émotions et les thèmes qui nourrissent l’oeuvre de Paul Auster: le hasard, la perte, la fragilité du bonheur…
La seconde partie du livre reprend une série de textes “de circonstance” – discours ou textes écrits pour des journaux -, des hommages aux poètes Charles Reznikoff (qui avait encouragé Auster à ses débuts) et Charles Bernstein, et une belle “Prière pour Salman Rushdie” (un texte daté de 1993, c’est-à-dire de l’époque où Salman Rushdie vivait sous la menace de la Fatwa de l’Ayatollah Khomeiny). A travers l’expression de son admiration pour ces auteurs qu’il considère comme des modèles, Paul Auster nous livre sa vision du métier d’écrivain, des devoirs d’un écrivain et de ce cadeau merveilleux qu’est la liberté d’écrire – un cadeau que certains, parfois, doivent payer au prix fort.
“Pourquoi écrire” n’est qu’un tout petit livre. Mais c’est un livre qui nous en apprend beaucoup. Sur Paul Auster. Sur l’écriture. Et cela nous récompense largement pour l’heure – à peu de choses près – que l’on passe à le lire.
Fee carabine - - 51 ans - 2 décembre 2005 |