Louis Capet, suite et fin
de Jean-Luc Benoziglio

critiqué par Cyprien, le 23 janvier 2006
(Lausanne - 36 ans)


La note:  étoiles
Fiction historique comique, un exellent moment.
Jean-Luc Benoziglio nous livre ici une intéressante fiction historique. Il s'y base sur une idée qui eut pu être la réalité, à quelques voix près. Louis XVI n'a pas été décapité par les révolutionnaires qui, à la mort, ont préféré l'exil pour leur trop gênant souverain. Mais à cette bonne idée vint se greffer un problème de taille: où envoyer le destitué monarque ? La réponse vint d'un petit et méconnu voisin de la France: la Suisse. Ainsi fut dit, ainsi fut fait. Louis Capet se retrouve donc exilé à Saint-Saphorien sur les bords du Léman. Il doit y faire au dédain voire à l'agressivité des habitants du lieu qu'il ne comprend lui-même pas, ennuis continuels de l'incompréhension mutuelle. Seule la jeune Aline, qui vient lui faire le ménage le comprend quelque peu.

Benoziglio se signale par une écriture cultivée, multipliant les références historiques, source d'intérêt comme de comique. L'auteur exploite pleinement sa double culture franco-suisse. On pourra tout au plus lui reprocher des enchaînements parfois peu clair et des apartés quelque peu déroutants. Mais cela est moult fois compensés par un humour de bon ton. La plume est alerte, le style, quoique particulier, très agréable. Le lecteur, surtout helvètes mais pas uniquement, se gaussera de toutes ces petites incompréhensions qui font toute la saveur des relations entres Suisses et Français mais en fait des relations entre tout les peuples.

En définitive donc, un livre agréable, vite lu, beaucoup trop en fait. On en redemande en les espérant aussi surprenant.