Malgré le fait que ce soit un ours en peluche, les émotions sont bien véhiculées tout au long du livre. On oublie même parfois que ce n'est qu'une peluche. L'histoire est bonne et touchante. Cet album est un bon déclencheur à une partie de l'Histoire avec les enfants.

J'étudie chaque année avec mes élèves et avec toujours autant de plaisir l'album de T. Ungerer.
L'album laisse beaucoup de place à l'image et peut être "lu" par les plus petits. Chaque âge y trouve son compte.
Sous l'aspect d'une simple histoire de doudou qui se transmet se cache une grande souffrance liée à la seconde guerre mondiale. Les enfants de 11 ans le sentent très vite et entrent plus facilement dans l'Histoire. Ils sont essentiellement marqués par la violence de la guerre sous toutes ses formes : les destructions matérielles certes mais aussi le racisme et l'antisémitisme, les déportations et la violence gratuite. Ils sont frappés par les séparations successives que vivent les personnages et ils se rendent finalement compte que malgré toutes les misères, la peur, la mort, l'amitié peut triompher et que c'est cela le plus important.

Cet album retrace la vie tourmentée d’Otto, un vieil ours en peluche, qui sert de témoin dans le passage de relais des protagonistes. L’évolution des différents personnages de l’histoire, qui vont et viennent au cours de la narration, permet de comprendre le rôle d’Otto dans les liens qui les unissent. Notamment ces deux enfants allemands, Oskar et David,qui se retrouvent grâce à lui 50 ans plus tard alors qu’ils avaient été séparés par le régime nazi et la déportation.
La narration oscille entre les épisodes tragiques et les moments de bonheur de la vie autour d’Otto. Quant aux illustrations de l’auteur, elles renforcent ce récit riche et très juste par des couleurs tendres qui adoucissent néanmoins la violence de certaines scènes. En effet, quelques détails très forts, très sombres, accentuent encore l’aspect dramatique du contexte. D’autres, tout aussi importants mais plus lumineux, alternent en insufflant suffisamment d’espoir pour rassurer les jeunes lecteurs.
Ce livre sollicite un accompagnement historique concernant l’antisémitisme, le régime nazi, la déportation, les bombardements, les alliés américains…
Les enfants accueillent avec beaucoup de tendresse ce vieil ours à la vie si mouvementée qu’il en est tout meurtri (à l’image des “doudous” de bon nombre d’entre eux). C’est d’ailleurs ce parcours tumultueux qui le rend si attachant et qui introduit ainsi bien naturellement le lien avec l’Histoire, son histoire.
Un très bel album qui suscite les interrogations nécessaires à la connaissance de l’Histoire.
[En France, ce livre est inscrit par le Ministère de l’Éducation Nationale sur la liste de référence d’ouvrages de littérature conseillés pour le cycle 3 (8-11 ans)].

Il est vrai que Tomi Ungerer est auteur (entre autres) d'album pour la jeunesse mais il est tout aussi vrai qu'il a l'habitude d'y évoquer des sujets graves. Il faut préciser que cet auteur a vécu, pendant son enfance, l'occupation nazie à Colmar.
Tout ça pour faire comprendre qu'Otto est bien plus qu'il ne paraît, qu'il n'y a rien d'anodin dans l'autobiographie de cet ours qui va d'un peu avant la deuxième guerre mondiale à aujourd'hui et que l'amitié qui unit ses deux premiers propriétaires -David et Oskar- est un magnifique message à trasmettre à nos enfants.