Un an de Jean Echenoz
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Pour un petite éloge de la fuite...
Victoire, l’héroïne du roman, se réveille un beau matin et découvre à ses côtés le corps sans vie de son amant.
Ne se souvenant pas des évènements de la veille et se croyant responsable de ce meurtre, elle décide de s'enfuir au plus vite...
Le décor planté, l'auteur nous emmène alors dans une course poursuite qui s'achèvera un an plus tard.
Ce roman est une sorte de remake à la française du "Fugitif". Je conseille sa découverte à toutes les personnes qui souhaitent une lecture rapide mais néanmoins écrite dans un style percutant.
Les éditions
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Un an [Texte imprimé] Jean Echenoz
de Echenoz, Jean
les Éditions de Minuit
ISBN : 9782707315878 ; 11,00 € ; 25/02/1997 ; 111 p. ; Relié -
Un an [Texte imprimé] Jean Echenoz
de Echenoz, Jean
les Éditions de Minuit / Double
ISBN : 9782707323774 ; 6,50 € ; 03/04/2014 ; 90 p. ; Poche
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Critique de Laugo2 (Paris, Inscrit le 30 octobre 2014, 58 ans) - 11 novembre 2014
C'est là tout le talent de Jean Echenoz... et sans rien dévoiler de l'histoire de cette histoire sans véritable histoire, sans rien dévoiler de Victoire l'héroïne du roman, voici quelques perles de phrases repérées au fil des pages....
Dans cette histoire où l'on prend le train, (mais aussi, comme pour tout bon road-book, la voiture et le vélo), et après avoir décrit les extérieurs banlieusards sur un départ de la gare Montparnasse, voici l'intérieur d'un compartiment:
« Rien en somme sur quoi se pencher longuement sans lassitude, mais l'intérieur du train, à moitié vide en cette saison, n'apportait guère plus de spectacle. Un couple âgé, trois hommes seuls dont un masseur endormi, deux femmes seules dont une enceinte puis une équipe d'adolescentes à queues de cheval, appareils dentaires et sacs de sport, en route vers le match nul. »...
Victoire l'héroïne est une femme énigmatique et...
« Tout le temps que N. avait parlé, Victoire dans les interstices livra le moins d'informations possible sur elle-même. Non par méfiance particulière, en tout cas pas seulement, mais telle était son habitude (...)Victoire était ainsi: comme il faut bien parler quand on rencontre du monde, elle s'en sort en posant des questions. Pendant que le monde répond, elle se repose en préparant une autre question. »
Et puis, Victoire fréquente la plage et « Victoire s'installait à l'abri, loin de l'eau glacée, dépliait une serviette puis un journal et, assise sur celle-là, feuilletait celui-ci sous son walkman . » L'héroïne doit manger et « Pour se nourrir, il lui était arrivé les premiers jours d'aller dans les restaurants les moins chers, elle abandonna vite, moins pour l'argent que pour l'espace: on ne sort d'un restaurant que pour rentrer chez soi, en sortir pour ne rentrer nulle part revient à se retrouver doublement dehors. »
Pour finir, Victoire rencontre deux hommes qui l'hébergent et l'un d'entre eux se nomme Castel, l'autre Poussin: « La voix de Castel était un peu cassée, lyophilisée, sèche comme un échappement de moteur froid, quand celle de Poussin sonnait toute en rondeur et lubrifiée, ses participes glissant et patinant comme des soupapes, ses compléments d'objet dérapant dans l'huile. »
Que dire de plus de ce subtil roman ? Qu'une jolie pirouette nous attend à la dernière page (déjà!) et que c'est toute la magie d'un roman d'Echenoz que l'on referme à regret sans toutefois admirer l'écriture de son auteur qui nous laisse amusé et comme en apesanteur... Ah! Si....
Roman sur la décrépitude humaine
Critique de Gregou (, Inscrit le 20 février 2013, 38 ans) - 27 avril 2013
Grande concision
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 28 octobre 2012
Voila comment débute ce court roman. Est-ce dans un Maigret ou dans une dictée que Simenon pose cette question : combien de jours faut-il pour qu’un homme normal, coupé du monde moderne, devienne un être méconnaissable, en tout cas, vite marginalisé ? Sa réponse est : quatre jours. En effet, notre homme devient vite négligé (mal rasé, peu soigné, moralement déstabilisé, sentant tout doucement mauvais …). Et pour une jeune femme de vingt-six ans, combien de temps faut-il ? Un peu plus, un peu moins ?
C’est le thème de cet étonnant roman. Saluons au moins deux qualités de Jean Echenoz : la concision dans le récit et son efficacité.
Palpitant à chaque page ! A conseiller !
Extraits :
- Elle en fut reconnaissante à sa propriétaire qui, appelez-moi Noëlle, lui dessina les grands traits de sa vie. Travaillant dans une banque mais à peine pour la forme, un petit tiers de temps, vivant pour l’essentiel de ses pensions alimentaires, elle avait bien envisagé de se remarier encore mais non, c’est moi qui suis, dit-elle, ma meilleure amie. Elle n’était bien que seule avec elle-même, précisa-t-elle en regardant sa voiture offerte par son dernier mari (je ne lui ai pas dit merci, je lui ai dit tu sais bien que je ne sais pas dire merci) (…)
- Son itinéraire ne présenterait ainsi guère de cohérence, s’apparentant plutôt au trajet brisé d’une mouche enclose dans une chambre
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