Un tout petit monde de David Lodge

Un tout petit monde de David Lodge
( Small world)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Oxymore, le 21 février 2006 (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (40 508ème position).
Visites : 6 918  (depuis Novembre 2007)

Les joies des colloques universitaires

David Lodge nous plonge ici dans l'univers des colloques universitaires sur fond de passion amoureuse au beau milieu des années 70.
L'histoire débute à Limmerick où se déroule un congrès universitaire; Persse McGarrigle rencontre Angelica Pabst et en tombe éperdument amoureux. Malheureusement pour notre pauvre homme, la belle part sans le prévenir et s'ensuivent alors des péripéties interminables à travers le monde. L'amour devient alors pour Persse une véritable quête du Graal, un supplice de Tantale puisqu'à chaque fois, quand il croit toucher à son but, Angelica disparait encore. Là c'est une correspondance d'avion retardée, ici une communication d'Angelica qui s'est terminée juste avant que Persse n'arrive. Bref Eros n'en finit plus de snober notre pauvre homme.
Mais surtout n'allez pas croire que tout le bouquin tourne autour de ces personnages puisqu'en effet on retrouve également les "héros" récurrents de la trilogie de Lodge: Philip Swallow et ses adultères, Morris Zapp ridiculement marchandé entre des terroristes et Désirée (son ex-) qui a finalement mieux réussi que lui.
Lodge tire à boulets rouges sur un monde universitaire égocentrique, règle ses comptes avec les arrivistes prêts à tout pour obtenir une chaire à l'UNESCO, ironise sur l'inanité de ces séminaires universitaires qui ne sont en fait que des prétextes pour s'adonner à l'adultère, l'alcool et autres excès.
Finalement, la morale est sauve chez Lodge, chacun est renvoyé dans ses cordes et la vertu l'emporte toujours sur la déraison.
Bref un agréable moment de lecture, comique, quelquefois corrosif même si certaines précisions technologiques sont devenues obsolètes aujourd'hui.

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

le congrès et sa muse

8 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 19 mai 2023

Un tout petit monde, certes, mais tout de même plusieurs dizaines de milliers d’universitaires, divers et variés, qui vont chaque année de congrès en congrès et se rassemblent ainsi aux quatre coins du monde. Des rassemblements propices à la constitution de réseaux d’amitié, mais surtout d’influence dans l’espoir d’obtenir des crédits ou un poste mieux rétribué. Et aussi une excellente occasion d’échapper au train-train quotidien et de vivre des amours passagères. David Lodge ne ménage pas ce petit monde, dans le domaine qu’il connaît si bien, celui des littérateurs et critiques littéraires de langue anglaise. Une volée de bois vert, pourfendant les multiples tracasseries auxquelles les uns et les autres se vouent, le plus souvent au détriment de leur propre activité d’écrivain, les jalousies lorsque l’un se compare à cet autre mieux payé ou bénéficiant d’une meilleure réputation. La première partie du roman est consacrée à cet inventaire à la Prévert des mille et une façons de faire du tort à son ou sa rival(e). Elle est parfaitement ennuyeuse, surtout lorsque l’auteur se complaît dans la description des multiples coucheries auxquelles se consacrent nos congressistes lorsqu’ils ne ronflent pas pendant les communications. Fort heureusement, l’ouvrage prend nettement son envol lorsque l’humour, féroce comme il se doit, devient fantaisie débridée en suivant de près les pérégrinations d’un jeune puceau irlandais, venu d’une Irlande catholique n’ayant pas encore connu la révolution sexuelle. Tombé follement amoureux d’une jeune et brillante conférencière dont il veut à tout prix faire son épouse, il va la poursuivre aux quatre coins du monde, de congrès en congrès, ruinant les quelques sous glanés à la faveur d’un prix de poésie, jusqu’à un coup de théâtre final qui va le faire repartir de plus belle dans sa quête sans fin du Graal amoureux. Les aventures drolatiques de Persse McGarrigle sauvent le livre, qui s’achève dans un immense éclat de rire. Et pourtant, quelle est triste la vie de ces têtes pensantes chargées d'honneurs et de gloire…

Critique du monde universitaire et mises en abîme

8 étoiles

Critique de LaVillatte (, Inscrite le 11 juillet 2012, 49 ans) - 11 septembre 2016

Ce livre amusant est une critique des milieux universitaires des années 70 avec ses courants à la mode (post-structuralisme, ...), ses querelles de chapelles, ses tendances à tout regarder d'un point vue freudien (le personnage de Sybil Maiden), ses congrès prétextes à voyager, boire et s'amuser...
C'est aussi une mise en abîme de textes littéraires. J'ai au moins identifié la quête du Graal avec le personnage Persse McGarrigle (= Perceval) qui passe le roman en quête de la femme de sa vie.
L'ensemble est drôle même si on n'est pas soi-même un professeur d'université. Comme le dit si bien Umberto Eco dans la préface : "Si on lit des romans, c'est également pour acquérir les notions qui permettront de les lire. Ils nous introduisent à des mondes qui nous étaient inconnus et nous les rendent familiers.[...] S'il fallait vraiment donner une définition en termes d'histoire littéraire, eh bien je dirais que Lodge a inventé avec ce livre le picaresque académique. comme tous les grands livres, il ne présuppose pas la connaissance d'un société : il la procure."

La vie trépidante des universitaires

4 étoiles

Critique de Chene (Tours, Inscrit le 8 juillet 2009, 54 ans) - 29 février 2012

Une excellente fable sur la vie des universitaires errant de colloques en colloques dans le monde entier et se livrant une guerre sans merci pour une chaire à l'UNESCO superbement bien payée pour un travail quasi inexistant. Une guerre aussi, à travers des publications et des conférences (heureusement), pour rester le maître incontesté dans sa discipline et aussi pour coucher avec ses étudiantes.
Un monde à part... Une peinture du monde universitaire assez réussie toutefois et qui vaut le détour pour ceux qui connaissent.
Un livre plein d'humour, mais qui finit pas lasser. L'essentiel est dans les 200 premières pages (les deux premières parties). Dommage qu'il en reste encore 296 sur les mêmes thèmes !
On rit, mais aussi on s'ennuie sur la fin...
Un peu trop long selon mon avis.

L'histoire sans histoire, aux morceaux d'histoires...

7 étoiles

Critique de Mallollo (, Inscrite le 16 janvier 2006, 42 ans) - 3 janvier 2009

Non, je mens: mis à part la "saison de séminaires" qui se déroule durant tout le roman, il y a un fil conducteur, une quête chevaleresque dépeinte de façon picaresque... mais je n'en dirai pas plus!

Dans les premiers chapitres, tout semble si décousu: des personnages engoncés dans leurs positions de savants hommes, des sujets de conversation rébarbatifs au possible pour un lecteur inculte, l'impression d'avoir fait le tour à la page 30. Et pourtant, dieu sait comment, on s'attache à ces personnages, on cherche à en savoir plus sur eux, leur histoire, les liens qui les unissent ou les ont unis: querelles de pouvoir, amitié de jeunesse... et qui aura le poste tant convoité à l'UNESCO?

C'est le seul David Lodge que j'ai lu pour l'instant (impossible donc de comparer), et je l'ai lu au premier degré, sans chercher à analyser la critique de la micro-société universitaire, ou de la société tout court. Je l'ai lu par plaisir et n'ai pas été déçue!

Une farce

6 étoiles

Critique de Jlc (, Inscrit le 6 décembre 2004, 81 ans) - 2 avril 2006

Oxymore a eu la délicatesse de ne pas vous raconter l'histoire qui est l'intérêt essentiel de cette farce. Car c'est d'une farce qu'il s'agit tant les effets sont gros, mais amusants,les coups de théâtre nombreux et biensûr invraissemblables ce qui n'est pas contradictoire avec une finesse d'analyse tant le rire est le meilleur moyen de dire élégamment des choses cruelles.

Je comprends bien pourquoi Umberto Eco, qui a écrit la préface a aimé ce livre tant il est à la fois, drôle, touffus et souvent extrêmement savant.

Pour ma part je l'ai trouvé moins brillant et moins excitant que "changement de décor" qui était mon premier Lodge et avait l'attrait de la nouveauté. Dans "Un tout petit monde", Lodge, selon moi, ne s'est pas assez renouvelé. Vous pourrez rétorquer qu'il s'agit d'une sorte de suite avec les mêmes personnages et ceci peut expliquer celà. Soit mais il n'empêche que mon intérêt et mon plaisir ont été moindres.

Néanmoins c'est quand même un bon livre et un jour ou l'autre je lirai bien le troisième de la série "jeu de société".

Enfin c'est simplement mon avis.

Forums: Un tout petit monde

Il n'y a pas encore de discussion autour de "Un tout petit monde".