Perasma
de Pierre Mertens

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 19 juin 2001
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
Dissection d'une passion
Pierrot, homme vieillissant, tombe amoureux de la jeune Perasma, par ailleurs épouse et mère. La clé du livre se trouve dans la signification de ce prénom grec : passage.
Pierre Mertens s’emploie à décrire les sentiments de Pierrot jusqu’à plus soif et nous en ressortons ivres. La passion de Pierrot s'épanouira dans la réciprocité quelques années jusqu'à ce que Perasma s’éloigne.
Au risque d’en choquer plus d’un, en ce qui me concerne, j'ai trouvé ce livre descriptif fatigant, pesant même à certains moments. Un livre sur l’amour, habituellement, j'adore ça. Ici, tout est intellectualisé, y compris les scènes « érotiques ». Je mets ce mot entre guillemets car certaines pages se veulent probablement érotiques, mais elles ne m'ont absolument pas titillée, leur crudité me sautant à la figure. Donc, sentiments du narrateur et ébats sont ici disséqués. Cela en devient presque prétentieux. Beaucoup de lourdeur dans cette écriture capable du meilleur et du pire. Le meilleur : « Mon père avait lui-même à peine connu son propre père : dans la famille, on est orphelin de père en fils ». Le pire : « Plus près de toi, mon pieu ». Pierre Mertens nous gave de jeux de mots, parfois avec bonheur, parfois avec facilité. Pourquoi diable alourdir le propos par des jeux de mots au ras des pâquerettes ? Par des introversions à la limite du nombrilisme ?
Toutefois, l'idée du livre est belle. Les quelques très symboliques dernières pages m’ont un peu réconciliée avec l’auteur qui, pour ce livre, a été sélectionné pour le Goncourt.