Le secret du treizième apôtre
de Michel Benoît

critiqué par Shelton, le 4 mars 2006
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Ah ! Un treizième apôtre ?
Une rapide lecture de la quatrième de couverture pourrait vous faire croire que vous venez de prendre en main un émule de Brown et de son Da Vinci Code… et alors cela pousserait les uns à le prendre immédiatement, mais ils pourraient être déçus, d’autres à continuer leur chemin, mais ils pourraient bien passer à côté d’un roman porteur de beaucoup plus de qualités que ce qu’ils pouvaient croire…
Je m’explique ! L’histoire d’un chercheur, spécialiste en exégèse biblique, qui met la main sur un secret que l’Eglise catholique dissimule aux croyants pour sauver son existence, et cela depuis des siècles, voire depuis sa création… C’est assez banal dans la fiction mystico-religieuse que nous voyons fleurir en librairie… Et si ce roman, Le secret du treizième apôtre, en restait là, je ne vous en parlerais même pas. Mais si ce chercheur est un moine honnête, consciencieux, fidèle en amitié et porteur des valeurs humanistes qui sont les miennes… Si l’écriture est très agréable, si l’intrigue est bien construite, si les allusions aux mécanismes de fonctionnement et d’administration du Vatican sont crédibles et proches de la réalité… Si le suspense est tellement fort que le lecteur a envie d’aller au bout du roman… Si le but de l’ouvrage n’est pas de détruire l’Eglise ni d’évangéliser le monde, mais de nous faire réfléchir avec une grande ouverture sur les religions monothéistes… Si le lecteur peut, en fin de roman, se construire sa vérité et sa fin d’histoire… Alors, oui, je peux dire que c’est un bon texte que je vous invite à découvrir…
De quoi s’agit-il, plus en détails… Le père Nil, le fameux chercheur, découvre que l’Eglise a eu des débuts bien délicats et que ce fameux concile de Jérusalem, celui où Pierre et Paul semblent s’affronter, a, peut-être, été le lieu de règlements de compte beaucoup plus sanglants… En toile de fond, une grande question semble habiter l’auteur, enfin, le chercheur, aussi, si vous voulez, la question de la divinité de Jésus. Cet homme est-il un simple gourou ? Un prophète juif comme il y en eut beaucoup d’autres ? Le plus grand des prophètes ? Le précurseur de Mahomet ? Un Dieu incarné ? …
Mais le chercheur se demande, surtout, s’il existe des preuves de tout cela… Et, si elles existent, où pourraient-elles se trouver ? Mais quand son ami, le père Andrei, qui semblait avoir des éléments à lui révéler dans ce domaine, est assassiné… alors il décide d’aller au bout de ses recherches quoi qu’il arrive…
Un thriller religieux, historique et métaphysique passionnant à lire… mais dont la lecture nécessite quelques fondements de connaissance et de culture pour éviter d’utiliser trop le dictionnaire, le cours de théologie et la Bible…
un mauvais plagiat 10 étoiles

Le secret du treizième apôtre est un plagiat à plus d'un titre.

Quelques lieux renvoyant au Nom de la Rose ou phrases faisant allusion au Pendule de Foucault de Umberto Eco en sont des preuves mais insignifiantes, l'essentiel se joue au niveau structural.

Le roman commence par un meurtre, la victime laisse un message à déchiffrer, celui qui reçoit le message se trouve au milieu d'une série de conspirations qui mettent l'Eglise en "danger de disparition", ce qui est tout à fait la structure de Da Vinci Code.
Le secret de Da Vinci Code concerne l'identité de Jésus, sa relation avec Marie Madeleine et la descendance de ce couple, celui du Treizième Apôtre concerne AUSSI l'identité de Jésus et sa relation avec un treizième apôtre (que Benoit n'arrive pas à identifier avec précision bien que son nom apparaît à chaque ligne d'un article écrit par le même auteur, et que je me garde de livrer).

La personne porteuse/chercheuse de ce secret est menacée par un tueur (Silas/Mokhtar) qui fait partie ou oeuvre pour une secte (Opus Dei/SSPV ...)

Les flash back qui sont le ''moteur'' de la narration chez Dan Brown et qui sont "distillés" de manière à retenir le lecteur, le surprendre et relancer la narration à chaque "stabilisation" sont rassemblés dans le Treizième Apôtre d'une manière romancée et livrés presque d'une manière continue dès le début du roman dans le cadre d'un récit parallèle (qui rend le roman un peu étrange)...

Bref, c'est un plagiat mal construit, Benoît ne fait que copier la structure du Da Vinci Code, modifier les noms et traits des personnages, les lieux et l'enjeu du conflit et les noms des sectes ... Il a pris le squelette du Da Vinci Code et l'a couvert d'une nouvelle chair romanesque, qui est la sienne !

Amenophis - - 39 ans - 14 juillet 2012


A bas les tabous! 9 étoiles

De Très Saints Pères catholiques qui se comportent comme des mafieux. Un rituel meurtrier au sein de la Société Saint Pie V. Des Manuscrits de la Mer Morte égarés dans les sous-sols de la bibliothèque vaticane. La fin tragique des Templiers. Jésus est-il ressuscité ou enterré dans le désert près du site de Qumrân? Le Mossad et le Fatah complices. Intrigues et complots de prélats. Historique et romanesque, à lire absolument, un excellent policier!

Elcouleye - - 79 ans - 22 février 2009


Un paquet d'hérésies affligeantes et non crédibles 4 étoiles

Enfin, j’ai fini la lecture de ce livre, de ce paquet d’hérésies qui m’a écoeurée ! C’est de la même trempe que le Da Vinci Code et cela reprend les mêmes filons et le même genre d’aberrations, du genre l’Eglise qui cache ses tares, qui tue pour garder son soi-disant pouvoir et ses secrets, l’Opus Dei, les templiers et autres tartes à la crème. Une nouvelle fois, on nous rabat les oreilles en affirmant que Jésus n’est pas ressuscité, que son tombeau se cache dans le désert. Seule nouveauté : les apôtres auraient été treize et le treizième a dû s’exiler pour échapper aux autres apôtres qui voulaient diviniser Jésus « poussés par leur ambition politique », à tel point que Pierre a notamment assassiné Judas. L’Eglise est décrite comme faite « pour conquérir le pouvoir, puis le conserver à tout prix ». Le cardinal à la tête de la congrégation pour la doctrine de la foi s’appelle Catzinger et est un ancien nazi ; son compère est un prélat pervers sexuel et tous deux assassinent à qui mieux mieux pour préserver des vérités secrètes menaçant l’Eglise, auxquelles aucun catholique convaincu ne croirait de toute façon.
Une fois de plus, la foi des catholiques est piétinée sans ménagement. Je voudrais bien voir que Monsieur Benoît fasse pareil avec les musulmans : il ferait déjà l’objet d’une fatwa et serait obligé de se terrer tel un Salman Rushdie, mais non, les catholiques, il n’y a aucun danger… Parfois, je me dis que ces auteurs doivent s’être sentis bien meurtris par l’Eglise catholique pour faire preuve de tant d’acharnement à détruire nos croyances !

Pascale Ew. - - 57 ans - 28 juin 2007


Intelligent et érudit, contrairement à Da Vinci Code 8 étoiles

Pour être dans le vent, je comparerai ce roman à celui de Dan Brown (dois-je préciser lequel?), mais ça ne plaira sans doute pas : quand la moindre thèse de "Da Vinci Code" ne repose sur rien de vrai ou de vraisemblable ; quand le seul génie de l'auteur de ce best seller est de dire que tout est vrai au début de son roman (ceci dit, d'autres ont fait de même avant lui, mais les oeuvres concernées n'étaient pas tout public) ; le roman de Michel Benoît, lui, est un monument d'érudition et d'honnêteté intellectuelle.

Fruit de l'expérience monastique et des patientes recherches de son auteur, ce roman propose une thèse tout-à fait plausible sur les origines occultées du christianisme (en écho à son livre "Dieu malgré lui" qui n'est pas un roman mais un essai).

C'est argumenté, bien écrit, et ça ne prétend pas dire la vérité définitive sur un sujet aussi fondamental. Rien à voir avec la soupe de Dan Brown, qui a réussi son coup, pour peu qu'il sait écrire et tirer sur les bonnes ficelles.

Pour conclure, ce roman est très intéressant du point de vue de son fond, ses propositions étant appuyées sur de vrais arguments de bibliste. Mais ce n'est accessible que dans la mesure où le lecteur a une culture élémentaire de la vie de Jésus. Par contre, l'écriture risque de ne pas plaire à tout le monde, car le rythme est parfois un peu lent. Mais ce que l'auteur développe sur Jésus et les prémisses de la religion chrétienne est tellement fascinant !

Cookie31 - Aspret-Sarrat - 48 ans - 5 septembre 2006