Commis d'office de Hannelore Cayre
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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quand juridique rime avec fric
Christophe Leibowitz est avocat pénaliste : il défend bien souvent des proxénètes et accepte, pour boucler ses fins de mois, des commissions d’office mal payées sur des délits mineurs. Mais alors que fait-il en prison, partageant la cellule d’un Albanais à qui il lit l’éducation sentimentale de Flaubert ? Comment est-il arrivé là ? Avocat véreux ? Par une construction habile mêlant situation en prison et retours en arrière, l’auteur reconstruit le parcours de cet avocat au bon cœur légèrement corrompu par l’argent. Pourquoi un tel suicide professionnel ? L’affaire est maligne et les gros bonnets paieront. Je suis un peu surprise de trouver ce roman classé dans les polars, disons que le suspense est juridico-financier ! L’intrigue est osée tout de même, et ma foi, le style vif et alerte. J’ai eu du mal à croire que ce roman était écrit par une femme tant le vocabulaire et les scénarios sexe trahissent une pensée masculine : bravo pour ce coup de bluff ! De plus Hannelore Cayre est elle-même avocat pénaliste et traite le même genre d’affaires, elle sait de quoi elle parle ! Si la justice n’en ressort pas grandie, apparaissant comme plutôt glauque, (à chacun ses moutons noirs), l’auteur réussit bien à transcrire la violence de l’univers carcéral et ses fonctionnements. Une réussite donc (même elle n’est pas dans le genre habituel de mes lectures), et ça n’a rien à voir mais c’est un bon point : un vrai livre au papier de qualité à un prix de poche : 6,50 €, c’est tout bon pour les éditions Métailié !
Et Christophe Leibowitz revient dans une autre affaire : Toiles de maître, paru en sept.2005.
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Les éditions
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Commis d'office [Texte imprimé] Hannelore Cayre
de Cayre, Hannelore
Métailié / Suites (Paris)
ISBN : 9782864245087 ; 8,00 € ; 03/09/2004 ; 124 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (2)
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Quelle plume!!!
Critique de Henri Cachia (LILLE, Inscrit le 22 octobre 2008, 62 ans) - 5 juin 2017
Voilà une autrice qui apporte du neuf, ne se contente pas seulement de bien écrire, mais de bien écrire dans le milieu où son héros anti-héros évolue. A savoir le milieu des cabossés en tous genres, dont certains sont capables d'affirmer devant n'importe quelle autorité qu'une table est complètement blanche, alors que tout le monde la voit noire.
Ça gicle à chaque page. Un vrai geyser.
Deux extraits :
... « ...Restait un dossier potentiellement payant qui passerait devant le juge des libertés. Potentiellement, car si par extraordinaire ce magistrat décidait de le laisser repartir sous contrôle judiciaire, j'avais fait une journée pour rien. Seule l'incarcération du prévenu fait manger l'avocat. Si le prévenu sort, l'avocat retourne à la case départ ; il ne gagne pas ses trois cents euros. Cela allait à l'encontre de mon intérêt de débusquer des nullités dans le dossier de ce pauvre type, de tenter de le maintenir en liberté... Le paradoxe du commis d'office... »...
... « ...Genève était une ville délicieusement obscène, peuplée seulement de gens très riches, et de ceux qui sont payés pour les servir.... »...
Dans les méandres du Palais
Critique de Nomade (, Inscrite le 14 février 2005, 13 ans) - 18 mars 2012
L’histoire est assez banale. Christophe Leibowitz est un éternel commis d’office à la défense de délinquants principalement originaires des Balkans et as du proxénétisme. « J’ai été l’un des premiers à faire dans le Russe, le Letton et l’Albanais. Maintenant, d’aucuns diront que je vis même avec. C’est curieux quand on y pense, ces similitudes : comme Frédéric Moreau, toute ma vie a tourné autour de putes et cela faute de mieux. » N’y voyez aucun cliché. C’est simplement la réalité que transcrit habilement l’auteure. Laquelle connaît bien ce type de clientèle puisqu’elle la défend depuis belle lurette ou du moins suffisamment pour en connaître ses codes. Hannelore Cayre est donc pour moi Christophe Leibowitz. Qui se retrouve derrière les barreaux pour avoir trempé dans une affaire pas nette entraîné par un de ses confrères qui fait fi de la déontologie professionnelle. A découvrir donc.
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