Johnny Blues de Joyce Carol Oates
( Broke heart blues)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Comment devient-on meurtrier?
John Reddy Heart est devenu la coqueluche des filles de Willowsville en quelques heures. Dès son arrivée dans la ville en fait. A bord d'une voyante cadillac couleur rose orange fluo, au volant alors qu'il n'a que onze ans. Sa mère, Dahlia Heart, surnommée le Dahlia blanc, est une starlette outrageusement maquillée qui fréquente beaucoup les hommes dit-on. Ce n'est pas pour rien qu'elle a hérité de cette somptueuse demeure léguée par un colonel à la retraite, plein aux as et ayant rendu l'âme dans les bras de la belle, alors qu'elle occupait un poste de "spécialiste en relations publiques" dans un casino de Las Vegas.
La famille vit sous les regards des voisins jusqu'au jour où, quatre ans après leur arrivée, Johnny tue l'amant de sa mère. Il fait un an de maison de correction avant de revenir en ville, en résidence surveillée. Il est devenu un héros. Et les filles en sont encore plus amoureuses...
Changement de style pour Joyce Carol Oates. C'est toujours l'Amérique profonde qu'elle dépeint, avec force détails, mais son écriture sombre fait place ici à des chroniques plus rythmées, vives et presque juvéniles. Elle donne la parole à l'entourage de John Red Heart et tente de comprendre comment il en est arrivé à tuer l'ami de sa mère. De multiples digressions, d'incessants retours dans le passé permettent de cerner la personnalité du héros assassin et de comprendre la vie aux States dans ces années 50-60. Un récit peut-être plus dense et par moments plus confus que d'autres romans de Oates, ce n'est pas celui que j'ai préféré. La trame a trop souvent tendance à s'éparpiller et se rompre pour reprendre un peu plus tard, avec de nouvelles idées, d'autres informations, des facettes supplémentaires destinées à dresser un portrait complet des protagonistes et de la situation.
Les éditions
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Johnny blues [Texte imprimé], roman Joyce Carol Oates trad. de l'anglais (États-Unis) par Claude Seban
de Oates, Joyce Carol Seban, Claude (Traducteur)
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253108146 ; 8,10 € ; 12/05/2004 ; 692 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (3)
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Efficace
Critique de Janiejones (Montmagny, Inscrite le 20 avril 2006, 39 ans) - 11 juillet 2007
Johnny coeur rouge
Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans) - 28 février 2007
Le récit se scinde en trois parties. La première donne la parole aux compagnons d’école aisés de John Reddy aux moments des faits (assassinat d’un notable, amant de la mère de John Reddy pour lequel il sera jugé et acquitté) Ces adolescents font du jeune homme un héros dont ils idolâtrent chaque fait et geste, chaque comportement. Ils essaient par tous les moyens d’entrer en contact avec lui, aussi bien les garçons que les filles, toutes folles amoureuses. John Reddy se tiendra toujours à distance de ces privilégiés avec lesquels il ne se sent aucun atome crochu, sans que ces derniers ne comprennent pourquoi. Cette partie nous donne des infos floues, basées sur des rumeurs sans que le lecteur puisse démêler le vrai du faux.
La deuxième partie nous plonge au cœur de la vie de John Reddy, devenu adulte, et nous apporte des réponses aux questions posées dans la première partie.
Enfin, le roman se clôture sur une troisième partie, superflue selon moi. Elle raconte la trentième réunion des anciens élèves du lycée de Willowsville. On retrouve les riches adolescents devenus de riches hommes d’affaires, acteurs, écrivains, politiciens, … On se rend compte qu’ils sont toujours fasciné par leur condisciple jugé pour meurtre et que pourtant, ils n’en savent toujours pas plus à on sujet. La romancière a l’air de ne pas savoir comment clore son bouquin et sombre dans la facilité de retrouvailles orgiaques, qui n’apporte rien au récit.
J‘apprécie de plus en plus l’écriture riche et piquante de cet écrivain. Les sujets abordés me touchent. Je ne peux que conseiller à tous de découvrir Joyce Carol Oates.
Le passage
Critique de Echemane (Marseille, Inscrit le 12 juillet 2002, 45 ans) - 10 mars 2006
Des années plus tard, on découvre qui est vraiment John Reddy. Très loin de ce que l'on imagine: simplement un homme moyen, qui mène une vie tranquille et reculée. Il a été un garçon grandi trop vite auprès d'une mère immature. Il a appris a mener sa vie seul, à coups de poings parfois mais sans goût de la violence. Il n'est pas le meurtrier qu'on a décrit. Quant à ses anciens camarades, du moins ceux qui ont vécu jusque là, ils ont gardé en eux son souvenir; ils chérissent encore leur héros. Leur vie remplie d'argent n'a pas effacé ce vieux rêve de l'homme qu'ils auraient voulus être ou embrasser.
Entre la futilité de l'existence bourgeoise et et la misère du vrai héros, Oates décrit le peuple américain: un peuple qui a besoin de mythes pour exister, ou tout simplement pour grandir. Ce livre est à sa façon un livre sur le passage.
Quant à la réalité, elle est bien plus prosaïque: John Reddy coule des jours doux-amers loin de la mère qu'il a voulu protéger.
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