Nouvelles
de Michael McLaverty

critiqué par Eireann 32, le 15 mars 2006
(Lorient - 77 ans)


La note:  étoiles
Jeunes et vieux d’Irlande
A la charmante amie qui m’a offert ce livre.
Vingt trois nouvelles de longueurs très différentes (de 7 à 23 pages), ces récits décrivent un environnement souvent hostile, allant de la gravité à l’humour, montrant des êtres humains tentant d’assumer le bien et le mal qui est en eux.
« Le prophète » est un jeune garçon persuadé de prévoir le temps à venir ; comme il se trompe toujours, il devient la risée de ses camarades. « Tante Suzanne » vient s’occuper des enfants à la mort de leur mère, un problème de boisson l’obligera à partir.
Dans «La pierre», un homme qui a économisé toute sa vie pour une stèle en granit, s’aperçoit que la pierre n’est pas invulnérable.
« Une demi couronne » est une des plus belles nouvelles de ce recueil. Un soir de 15 août, des jeunes récupèrent des vieux objets pour le grand feu traditionnel, une vielle femme leur donne un canapé sans âge, un des enfants trouve une pièce d’une demi couronne et la rend à la femme. Celle-ci se remémore le jour où sa vie de famille a basculé à cause de cet argent.
Un peu d’humour dans «Le fabricant de Poteen » (alcool clandestin irlandais) où un instituteur et son inspecteur d’Académie se servent du matériel scolaire et des cours de chimie pour distiller en toute légalité.
Il est également beaucoup questions d’animaux : «Les pigeons»
«Le coq de combat» «La jument blanche» et «Le nid de cane sauvage».
La nouvelle qui clôt ce livre est terrifiante «Le poney de cirque» où des enfants se rendent compte du martyre subi par cet animal pour devenir une bête dressée.
-Kevin, choqué, regardait fixement, tantôt le poney, tantôt le bâton brisé aux pieds d’Eileen. Il pensait à quelque chose qui le rendait perplexe. Mais quel était l’objet de ses pensées, il l’ignorait.
Lecture très agréable, et une écriture très fouillée, et des descriptions qui sonnent bien.
Extraits :
-L’Angleterre qui a chassé notre peuple jusque dans les marais de tourbe où il vit maintenant !
-« Après Dieu, c’est toi que j’aime le plus,
O chère Irlande ma patrie ! »
-Tu as donc un passé ! Et je n’en ai rien su pendant toutes ces années de mariage ! »
Il sourit et resta enfermé dans ses souvenirs intimes, loin d’elle.
-Elle supposait qu’une chambre particulière signifiait la tranquillité, mais en ce qui la concernait, c’était plutôt l’oubli.
-Regarde, maman, elle pleure la fenêtre. Regarde toutes ses larmes.