Jorn Riel et son amour du Groenland et qui a trouvé avec cette technique des racontars la manière de nous parler de cette contrée excentrée et méconnue.
Le dressage d’un lieutenant : désopilant. Mais est-ce la peine de le préciser s’agissant d’un conte, d’un racontar, de Jorn Riel ?
Un lieutenant débarque du Danemark à Cap Thompson, côte nord-est du Groenland :
« Les chasseurs de la côte du nord-est du Groenland étaient rassemblés à Cap Thompson lors de l’arrivée du bateau annuel, la « Vesle Mari ». Avec le bateau arrivait un nouveau chasseur, un certain Lieutenant Hansen, qui allait se révéler un digne successeur de Monsieur Joensen, le tatoueur. Ce dernier avait décidé de retourner au monde civilisé après avoir laissé sur la peau des chasseurs, blanche comme de la farine, de saisissantes décorations. »
Et notre Lieutenant a dans l’idée de mettre en place une milice. En mobilisant les quelques chasseurs présents. Sera dressé celui qui croyait dressé !
Une condition absolue : « … où Laurits Evaldius, dit Lause, et Siverts en arriveraient presque à nous faire douter des bienfaits de la civilisation … »
En l’occurrence, les bienfaits de la civilisation, ce sont des WC où l’on peut s’isoler au lieu du trou dans la neige initial.
« Quand le cadre intérieur fut passé en revue, ils continuèrent avec l’extérieur.
- Il pourrait être commode, dit Lause, que vous me montriez les toilettes.
Il était civilisé et ne tutoyait donc pas n’importe qui.
- C’est-à-dire, hé, hé. Siverts eut un rire niais.
- Un vrai système de chiottes, on peut pas s’en offrir. Il montra les chiens.
- D’habitude nous prenons un des larbins là-bas et partons un peu à l’écart avec.
Lause regarda son compagnon de station avec dégoût.
- Mais c’est immonde, dit-il, nous allons sur-le-champ remédier à cet état de choses. »
Civilisation, quand tu nous tiens ! Ca ne va pas se passer si logiquement. C’est vrai que c’est tordu « la civilisation » !
Le Roi Oscar : moins fun, « le Roi Oscar ». Tragique et grinçant. Le seul réellement tragique du recueil.
La balle perdue : vous voulez avoir une idée de ce qu’on peut ressentir lorsqu’on se retrouve proie pourchassée par un ours polaire manifestement affamé, qu’on a perdu son fusil et qu’il n’y a plus guère d’espoir ? Lisez « la balle perdue », un aspect « survival » de la rude vie au Groenland !
Tistou - - 68 ans - 27 octobre 2013 |