Le testament d'un hérétique, ou, La dernière prière de Giordano Bruno
de Eugen Drewermann

critiqué par Alphabétix, le 16 mars 2006
( - - ans)


La note:  étoiles
Difficile, mais...
Ce livre était la lecture proposée lors de la dernière rencontre du club de lecture auquel je participe. Plutôt difficile à lire et un brin hermétique, il a tout de même suscité des échanges nombreux et passionnés.

L'hérétique en question est Giordano Bruno, philosophe, scientifique, poète… Il fût brûlé vif en 1600 pour hérésie par le tribunal de la l'Inquisition, coupable d'avoir associé science et spiritualité pour présenter une vision révolutionnaire de la création et de l'homme. Excommunié par les catholiques, les calvinistes et les luthériens, ce qui s'appelle faire l'unanimité, Giordano Bruno est devenu un personnage symbolique, incarnation de la résistance à tous les dogmes, précurseur de la libre pensée, martyr de l'obscurantisme.

Drewermann (l'auteur) est un théologien allemand en constante rupture de ban avec les autorités de l'église catholique, qui l'ont par ailleurs excommunié. Ordonné prêtre en 1966, il a tenté tout au long de sa carrière de concilier la doctrine de l'église avec l'évolution de la connaissance scientifique et anthropologique. Nul doute qu'en Bruno il a trouvé la figure de proue de sa propre pensée philosophique et théologique.

J'aurais préféré connaître Bruno par la lecture d'un essai consacré aux fruits de sa recherche et de sa réflexion. La forme romanesque me hérissait un peu. Surtout parce que Drewermann lui donne une image plutôt insupportable. Un homme à l'égo démesuré qui combat le dogmatisme des religions par… son propre dogmatisme.

Cependant, le propos de Bruno est fort intéressant. Sa vison du monde était tout à fait iconoclaste pour l'époque. Quoique, s'il vivait aujourd'hui aux Etats-Unis, il serait peut-être brûlé une seconde fois.