Difficile en quelques mots de rendre compte de la simple beauté d'un texte, surtout quand il s'agit d'un recueil de poèmes. Difficile et indispensable : qui, aujourd'hui, lit la poésie qui s'écrit aujourd'hui ? Pourtant, il s'en écrit, et de la plus belle eau, comme en témoigne ce recueil de Jean-Luc Aribaud, justement récompensé par le Prix Max-Pol Fouchet. Une poésie souvent proche de la peinture, d'un lyrisme à nu, parfois délicieusement âpre :
"Est-ce un mal ce tumulte d'os à mes fenêtres,
ces joutes de fémur
lorsque l'idée joyeuse me prend
d'abandonner un peu de vie
entre tes ccuisses ouvertes ?"
parfois marqué par le sceau d'une révélation terrestre :
"Aujourd'hui,
au pied du petit Christ jaune de Gauguin...
Je lève les yeux vers le ciel :
passent des barques,
des vigies enveloppées de songe.