Jour des magiciens (Le), tome 1 : Anja
de Michelangelo La Neve (Scénario), Marco Nizzoli (Dessin)

critiqué par Shelton, le 22 mars 2006
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
... et un aigle l'emporta dans les cieux...
Décidément, la filière italienne des auteurs de bandes dessinées est devenue presque classique chez les Humanos… Mais, comme il s’agit là d’une politique éditoriale de grande qualité, on ne va pas s’en plaindre… Et, précision préalable, la traduction de Hélène Dauniol-Remaud est tout à fait intéressante, voir poétique, ce qui ne gâche rien…
Nous commençons l’histoire en octobre 1990, dans une cours de récréation… Attention, les indications de dates, cachées dans les narratifs, ne sont pas des éléments facultatifs. Le lecteur va voyager dans le temps et dans l’espace, dans le réel et l’imaginaire, et il faudra garder une concentration de tous les instants pour ne pas être obligé de reprendre la lecture… Mais, rassurez-vous, ça reste une très bonne lecture pour tous à partir de 10/12 ans…
Nous sommes donc dans une école, au moment d’une phase de jeux, et c’est beau les récréations… Mais un aigle, qui semble obéir à un étrange maître, rapace qui porte le nom d’Ashanti, s’élance et enlève le petit Drazen sous les yeux d’Anja, une de ses copines de jeux… L’homme étrange s’écrie alors, s’adressant à tous ceux qui peuvent l’entendre :
« Dites à Lancaster que son fils est à nous ! Dites-lui de ne pas le chercher, ou bien l’enfant mourra ! ».
Voilà, c’est dit. Drazen a été enlevé par des méchants qui sont plusieurs, qui veulent le garder. Il ne s’agit donc pas d’un enlèvement crapuleux, d’une prise d’otage ou d’un acte commis par hasard… D’ailleurs, ce fameux Lancaster est très très étrange comme personnage. On fait rapidement sa connaissance quand les forces de l’ordre cherchent à mener une enquête traditionnelle dans une affaire, qui elle, ne l’est pas… Il ressemble à un mage, un super psy… Et il a une petite boite orange… mais on en reparlera, peut-être…
Drazen se retrouve sur une île, une terre, on devrait dire un rocher, habitée par une colonie de personnages étonnants, avec de drôles de nez, des tenues de moines, une vie collective très monastique, un laboratoire hésitant entre CNRS et refuge d’une sorcière à la retraite… Drazen est alors conditionné pour…
Oui, dans ce genre de critique, il faut savoir stopper son récit avant d’avoir livré l’essentiel pour sauvegarder l’intérêt du lecteur, le vôtre en quelque sorte. Mais une question pourrait bien faire jour en votre esprit : on ne parle que de Drazen… et l’album se nomme Anja. Bien vu ! C’est donc que dans la suite de cette histoire, dès ce premier tome de ma série, Anja va prendre une place très importante, capitale pourrait-on dire sans prendre le risque de se tromper… A vous de comprendre pourquoi…
Le dessin est très classique, les couleurs agréables, douces et poétiques, la narration graphique est efficace… Bref, c’est une très bonne bande dessinée, accessible à toute la famille, dès la petite adolescence…