Delirium Tremens de Ken Bruen

Delirium Tremens de Ken Bruen
( The guards)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Eireann 32, le 7 avril 2006 (Lorient, Inscrit le 7 novembre 2004, 77 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 8 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 601ème position).
Visites : 7 992  (depuis Novembre 2007)

Descente et dégringolade

Je connaissais cet auteur de réputation, elle n’est pas usurpée. Ce livre étant le premier d’une série avec Jack Taylor, la présentation du héros (?) est soignée. De son enfance, avec ce père qu’il aime et lui inculque le goût de la lecture, et cette mère qui semble ne pas l’aimer. L’alcool et la police, son licenciement et ce misérable travail de détective privé.
Une jeune fille se suicide, enfin c’est la thèse officielle, sa mère Ann n’y croit pas, elle embauche Jack, commence alors la lutte entre l’alcool et la raison de Jack qui poursuit son enquête dans un Galway cauchemardesque. De passage à tabac en hôpital psychiatrique, d’amitiés en amour avec Ann, de la découverte d’autres suicides d’adolescentes, de corruptions en flics ripoux, tout y passe. De mort violente en justice expéditive, de gueules de bois en tentatives de sevrage et la volonté que la justice triomphe, même si quelques entorses avec la loi sont nécessaires.
Une écriture en phrases courtes des personnages au bord de la rupture qui ferait presque passer l’histoire policière au second plan.
Mais elle revient au galop avec la découverte de cassettes vidéo et de magazines de pornographie chez un ancien employeur de trois jeunes filles qui se sont suicidées, dont la fille d’Ann. D’autres suicides suivront.
Encore une version glauque de la société irlandaise, pas mal d’écrivains (Dermot Bolger, Sean O’Reilly, Eoin Mc Namme) nous donnent un image peu reluisante des grandes villes de la verte Erin. On y trouve également quelques réflexions désabusées sur l’américanisation qui gagne les métropoles irlandaises. Je signale que Galway est jumelée avec Lorient !.
Un roman noir comme la Guinness, qui coule en quantité pas négligeable, je pense que je vais continuer la série (noire) de Ken Bruen.

La place de la littérature dans ce livre :
-Les bouquins c’est ça ma thérapie !
-Il y a toujours eu des livres, au cours de ma vie dissolue, ils ont été la seule constante.
-Au bout de la place il y a une statue de Padraig O’Conair (écrivain gaélique 1882/1928 né à Galway). Ils l’ont décapité.
-Mon père plaçait Henry James très haut.
La boisson et la musique en quelques phrases :
-Et des dizaines de Guinness crémeuses alignées pour me saluer. Ahhh, la perfection.
-Vint ensuite le «Powderfinger» de Neil Young.

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Les éditions

  • Delirium tremens [Texte imprimé] Ken Bruen trad. de l'anglais (Irlande) par Jean Esch
    de Bruen, Ken Esch, Jean (Traducteur)
    Gallimard / Collection Série noire
    ISBN : 9782070304110 ; 11,10 € ; 05/11/2004 ; 312 p. ; Poche
  • Delirium tremens [Texte imprimé] Ken Bruen traduit de l'anglais (Irlande) par Jean Esch
    de Bruen, Ken Esch, Jean (Traducteur)
    Gallimard / Folio. Policier
    ISBN : 9782070320912 ; 9,70 € ; 08/06/2006 ; 384 p. ; Poche
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Les livres liés

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Vin blanc et tequila

2 étoiles

Critique de Ravenbac (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 59 ans) - 5 juin 2011

Jack Taylor est détective privé à Galway, Irlande. Un jour, une femme lui demande d’enquêter sur la mort de sa fille, officiellement suicidée.
Taylor est la caricature du privé alcoolique des mauvais polars : costume à 10 balles, cravate desserrée, chaussure cirée au crachat. Gueule de bois et vomis. Sans oublier le gâteau au shit.
Le livre est une sorte de catalogue d’alcools en tout genre : pack de six, vin blanc, tequila, cognac, Guinness…
L’histoire est décousue. Le suspense s’est fait la malle. L’écriture est d’une platitude lénifiante.

Le jean claude Izzo irlandais

10 étoiles

Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 13 octobre 2010

Toutes les critiques sont unanimes, l'écriture de ce roman est magistrale.
Certains sont déçus de l'intrigue, et pour cause ce n'est pas vraiment un roman policier c'est un roman noir de chez noir. Un roman qui parle d'un homme alcoolique à forte personnalité qui renvoyé de la police se met à son compte. Son bureau : une table de son pub préféré.
Pas facile de mener une enquête quand on a du mal à rester debout.

Beaucoup de poésie et aussi de sourires dans ce personnage et dans les dialogues.
J'ai lu ou tenté de lire quelques uns des autres livres de Bruen. Pour moi celui ci est de loin son meilleur, et un des meilleurs livres policiers que j'ai lu.

Pas facile la vie!

8 étoiles

Critique de Spirit (Ploudaniel/BRETAGNE, Inscrit le 1 février 2005, 64 ans) - 28 mai 2010

Voilà un roman noir comme je les aimes, c'est vrai que l'intrigue policière est un peu mince mais est-ce vraiment le but d'un roman noir? je ne le pense pas. Ken Bruen nous dresse le portrait de ses personnages sans aucun fard, la nature profonde de l'être humain confronté à sa vie et ses réalités. Tout n'est pas rose, loin s'en faut, mais il nous montre aussi leurs coeurs et leurs âmes et ça c'est très intéressant.
La ville de Galway nous apparait sous un jour inconnu du touriste, elle devient elle aussi un personnage, sombre.
L'écriture de Ken Bruen est habile à nous entrainer sur les pas de Jack Taylor, parvenant rapidement à nous le rendre sympathique et ensuite indispensable

j'ai du louper un truc...

5 étoiles

Critique de C.line (sevres, Inscrite le 21 février 2006, 47 ans) - 26 février 2008

Si je devais noter l'écriture, le style de Ken Bruen dans "delirium tremens", je mettrais incontestablement une bonne note.
Posez toutes vos habitudes de lecture et tous vos codes littéraires policier à côté de vous avant de vous attaquer à ce roman : c'est un ovni.
Ken Bruen fait littéralement péter toutes les conventions pour livrer un roman écrit dans un style abrupt, sans fioritures ni fanfreluche ET C'EST FOUTREMENT AGREABLE !

Maintenant si je devais noter l'histoire... quelle déception...
Delirium tremens est un roman policier sans enquête, avec un enquêteur plus à la recherche de lui même que d'un assassin entouré de personnages secondaires à peine esquissés...

Je ne sais trop où me placer là dedans... Peut-être lirai-je la suite des aventures de Jack Taylor et que cela éclairera un peu ma lanterne mais à ce jour... je reste mitigée.

Guinness-polar !

9 étoiles

Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 2 décembre 2007

L’avantage des polars, c’est qu’ils permettent de voyager facilement et de découvrir de nouveaux pays et de nouvelles littératures.
Alors avec Ken Bruen et Delirium Tremens, en route pour l’Irlande, pays du whiskey et de la Guinness.
Car comme le titre de ce polar l’indique, adeptes des AAA passez votre chemin !
Si vous pensiez avoir tout lu concernant les détectives à la bouteille facile, c’est que vous n’aviez jamais mis les pieds en Irlande, à Galway, chez Jack Taylor, le détective de Ken Bruen !

[…] Le Grogan’s n’est pas le plus ancien pub de Galway. C’est le plus ancien pub de Galway à ne pas avoir changé. […] J’aime ce pub car c’est le seul qui ne m’a jamais interdit l’entrée. Jamais, pas une seule fois. […] Aucune décoration au bar. Deux crosses de hurling sont croisées au-dessus d’un miroir tacheté. Plus haut encore, il y a un triple cadre. On y voit un pape, saint Patrick et John F. Kennedy. JFK est au centre. Les saints irlandais. Autrefois, le pape occupait le poste de centre, mais après le concile du Vatican, il s’est fait virer. Maintenant il s’accroche à l’aile gauche.

Toute l’Irlande en quelques lignes !
Mais cet ivrogne invétéré de Jack Taylor n’apprécie pas que les bouteilles et si le foie est fatigué, le cerveau, lui, est bien alerte :

[…] J’étais devenu un bibliophile dans le vrai sens du terme. Je n’aimais pas seulement lire, j’aimais les livres eux-mêmes. J’avais appris à en apprécier l’odeur, la reliure, l’impression, le contact des ouvrages entre mes mains.

Si avec tout ça vous n’êtes pas convaincu de vous embarquer à bord du ferry ou de l’avion pour Galway …
Ce voyage est aussi l’occasion de découvrir la plume aiguisée de Ken Bruen.
Une excellente surprise : une prose vive et acérée, pleine d’humour et de dérision, douce et amère à la fois (comme la Guinness, quoi !).
Et une histoire pleine d’humanité, comme on les aime.
Car d’intrigue policière, l’affaire est plutôt mince.
On sent bien que là n’est pas la question.
C’est juste pour le décor, le billet pour le bateau ou l’avion.
L’essentiel est ailleurs. Dans les personnages : Jack Taylor bien sûr, le détective imbibé mais aussi toute la galerie de portraits qui gravite autour de lui.
Au passage on a remarqué la jeune Cathy B. et ses Doc Martens, peut-être une cousine de la jeune punkette de Millenium.
Il y a d’autres enquêtes de Jack Taylor (Télérama parlait récemment de la dernière livraison : Le Dramaturge) et on retournera donc en Irlande très bientôt.
D’ailleurs il y a encore de la Guinness au frigo.

Du polar noir d'un goût amer

3 étoiles

Critique de Laurent63 (AMBERT, Inscrit le 15 avril 2005, 50 ans) - 19 octobre 2007

Ce livre devrait être bon, mais son côté désorganisé et un peu fourre tout lui donne un goût amer que j'ai eu beaucoup de mal à finir. Autant j'ai plébiscité les aventures de R&B écrit par le même auteur, autant pour ce roman je suis déçu. Je lirais peut-être la suite des aventures de Jack Taylor, mais je ne sais pas si je trouverais le plaisir que je trouve dans les autres livres de Ken Bruen.
C'est peut-être une question d'habitude ?

Un roman noir pointilliste

8 étoiles

Critique de Vda (, Inscrite le 11 janvier 2006, 49 ans) - 11 octobre 2007

On peut être déstabilisé par ce livre vendu en folio/polar et qui fait voler en éclats les poncifs du genre. L'intrigue policière, prétexte, est noyée dans des chapitres nerveux et elliptiques. On assiste avant tout, au moyen d'une écriture efficace - des phrases courtes sans fioritures, des dialogues rapides et enlevés - à la naissance d'un personnage, Jack Taylor, et à la révélation de son univers, la ville de Galway où entre pubs à l'ancienne et pubs aseptisés, entre prêtres et clodos, le héros vacille sur son erre, entre sevrage et beuverie.
On est enthousiasmé par ce récit en petites touches précises.

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