Un pas de trop
de Patricia Wentworth

critiqué par Lolita, le 8 avril 2006
(Bormes les mimosas - 38 ans)


La note:  étoiles
Un bon policier
Dans les années 1940, Lucas Dale, riche propriétaire de King's Bourne vient d'être assassiné. Mais qui pouvait bien souhaiter sa mort ? Car dans ce superbe domaine, tout un petit monde y vit et n'appréciait pas forcément ce Mr Dale.
S'agit-il de Susan dont il était éperdument amoureux et à laquelle il avait fait du chantage ? Ou de son fiancé apprenant les pressions qu'il exerçait sur elle ? Pourquoi pas son ex-femme revenue subitement après de nombreuses années ou ce visiteur incongru qui n'était pas attendu ? Et la vieille tante est-elle aussi infirme qu'elle le prétend?

Il y a des tas de raisons d'apprécier ce livre : le suspens est mené jusqu'au bout, les personnages sont tous sympathiques surtout Frank Abbott le détective en herbe, le fil de l'histoire est rondement mené... Bref, rien à reprocher à ce petit policier sauf peut-être son manque d'originalité et la fin sans doute prévisible pour les plus futés d'entre nous.
En terrain connu. 7 étoiles

Patricia Wentworth est l'un de mes auteurs préférés : je veille à ne rater aucun de ses romans depuis plusieurs années. Celui-ci n'est peut-être pas le meilleur mais il reste fidèle à la recette que j'aime : un style élégant, une intrigue policière dont on ne devine pas trop vite le secret, une histoire d'amour et cet esprit typiquement anglais,délicat mélange d'humour et de légèreté.

ANGELINA - - 55 ans - 7 mai 2010


Un bon roman quand même... 7 étoiles

Certains ont, parfois, la dent dure avec les auteurs de romans policiers, comme s’ils devaient nous proposer, systématiquement, des histoires mouvementées, rythmées, peuplées à l’excès de rebondissements de toute nature, bref, comme si tous les écrivains européens devaient copier ceux d’outre Atlantique… En écrivant cela, j’exagère, je sais, mais ça me fait du bien car j’adore les romans policiers d’ambiance comme j’aime regarder, certains soirs, de vieilles séries policières anglaises…
C’est ce qui m’attire essentiellement dans les romans de Patricia Wentworth, l’atmosphère, les rencontres entre des personnages qui n’ont rien d’extraordinaire, un style un peu désuet que l’on croit recouvert d’un peu de poussière… Alors, bien sûr, il nous arrive de deviner, un peu à l’avance, certains rebondissements, voir même percevoir l’âme damnée du criminel avant l’enquêteur, Mrs Maud Silver ou l’inspecteur Lamb… Mais qu’importe ce petit détail si la romancière nous dépayse totalement dans les deux cent pages précédentes ? Pour moi, Patricia Wentworth est une véritable romancière qui utilise le policier comme prétexte pour décrire les être humains avec ce qui les caractérise le plus, leurs qualités et leurs défauts. De la haine à l’indifférence, de la colère à la jalousie, de l’amour à l’égoïsme, tout est là pour nous faire plonger dans l’enfer de la vie… ou dans le paradis terrestre, à vous de choisir !
Ce roman est un de ceux où l’enquêtrice, Mrs Maud Silver, ne fait aucune apparition, c’est l’inspecteur de Scotland Yard, Lamb, qui doit se débrouiller tout seul avec l’aide de son jeune ami Abbott. L’affaire n’est pas simple car Lucas Dale, le nouveau propriétaire de King’s Bourne, une magnifique propriété, qui vient d’être assassiné chez lui, n’avait pas que des amis. Ils sont bien nombreux ceux qui avaient mille et une raisons de le faire disparaître… Au premier plan, le pauvre Bill. Il faut dire que Lucas vient tout simplement de lui chiper, sous le nez, sa fiancée Susan ! Mais Lucas a aussi une ancienne femme blessée dans son amour propre, un ancien partenaire en affaires, une pauvre jeune femme injustement accusée de vol, une famille qui voudrait récupérer sa propriété, et toute personne qui aimerait trop les belles et magnifiques perles pures qu’il expose trop souvent à la convoitise des gens…
Voilà donc un bon roman bien sympathique à lire au coin du feu en savourant une bonne tasse de thé… Une bonne histoire britannique !
Alors ? Manque de suspense ou pas ? En fait, l’intrigue est bien menée et on ne devine pas tout à fait les mobiles complets du coupable… d’ailleurs certains d’entre vous ne devineront pas le nom du coupable avant l’avant dernier chapitre du roman… Moi, je pense que c’est très honnête et qu’il mérite d’être lu ce petit polar des familles… britanniques, bien sûr !

Shelton - Chalon-sur-Saône - 68 ans - 3 janvier 2008