Alexandra David-Néel continue ici de rédiger la restitution de ses récits de voyage, par des lettres écrites à son frère. La Chine de l'entre-deux-guerre et de l'entre-deux-régimes l'agace par sa désorganisation, elle y préfère le Japon et continue son approfondissement de la connaissance des pays bouddhistes d'Asie centrale et du sud-est. Elle continue ses traductions et rencontres à fin de recherches, de manière plus ou moins officielle ou informelle. Puis vient le temps du retour en Europe, des conférences, de la perpétuation d'un travail érudit sous d'autres formes, ainsi que de retrouvailles avec son frère après un long éloignement.
Le ton reste sincère, l'esprit volontaire, le style sec et précis, dans le but d'aller toujours à l'essentiel, en restant synthétique. Les références deviennent inévitablement un peu datées, mais très instructives sur un mode de vie, une spiritualité, des descriptions topographiques, comme sur un travail scientifique de recherches in situ. Cette longue épopée mérite respect, voire admiration, pour une femme à une pareille époque, qui explore des pays alors improbables. C'est très intéressant.