L'oeil de Carafa
de Luther Blissett, Wu Ming

critiqué par Josef K., le 4 juillet 2001
(Saint-Quentin - 48 ans)


La note:  étoiles
Voyage au travers des réalités de la première moitié du XVIe siècle européen
Au sein d'un monde bouleversé, la première moitié du XVIème siècle européen, pleine de fureur, de sang et de spiritualité; transition vers une modernité que l'imprimerie naissante incarne mieux qu'autre chose, il vous sera donné de suivre l'itinéraire d'un homme aux multiples identités, prenant part à tous les combats de son temps contre l'ordre établi (les princes allemands, les catholiques, l'empereur, le pape, Carafa, les banquiers Fugger...).
Mais tapi dans l'ombre, l'ennemi invisible veille, manigance, déjoue, s'infiltre, trahit...
C'est Q, l'âme damnée, l'"Oeil de Carafa", l'espion le plus fidèle et le plus efficace de Carafa, archétype de l'homme moderne, adepte fidèle des principes machiavéliens...
Un roman à la construction surprenante et originale, chaque chapitre est chapeauté par une date et un lieu, ce qui donne toute sa logique et sa consistance au récit.
Savant mélange des genres (historique, espionnage, thriller, réflexion politique), ce "pavé" de 750 pages, écrit par 4 jeunes Italiens ayant chacun rédigé leur propre version du récit avant la rédaction finale de l'ouvrage, est parfaitement maîtrisé et s'impose comme un très grand roman.
A lire d'urgence! Un véritable enchantement...
Regards sur les révolutions 10 étoiles

Livre riche, qui nous promène au cœur d'une Europe en proie aux bouleversements religieux de la Renaissance... mais au travers de cette histoire où se heurtent pouvoir et peuples, les auteurs nous dressent une figure des révolutions, de leurs formes et de leurs vices...

Deinos - - 62 ans - 3 janvier 2018


Le XVème siècle dans tous ses états 10 étoiles

S’il est vrai que l’histoire est faite par les vainqueurs, la revanche des vaincus est peut-être en racontant la leur, de faire la littérature.

Le machiavélisme de l'intrigue n’a d’égal que celui des auteurs, quatre jeunes Bolonais (aujourd'hui 5 sous le nom de WU MING, malheureusement non traduit en français), héritiers sans complexe d’un marxisme mâtiné de Vaneigem ou de Debord, réunis sous le masque de Luther Blissett pour nourrir cette fiction historique de toutes les réflexions que l’âge des révolutions perdues aura fait naître.

Voir la chronique sur amazon.fr à laquelle il n'y a pratiquement rien à ajouter.

Un roman historique dont les protagonistes sont aussi, pour une fois, ceux qui réellement font l'histoire.

Magnifique.

Alandalus - BORDEAUX - 67 ans - 9 septembre 2004