A ne pas lire si vous avez peur des morts qui parlent...

Tout commence à Milan en 1974 par une pluie battante… Nous descendons sous terre, toujours avec aucune parole, et nous assistons à ce qui pourrait bien être un suicide dans une station de métro… un fait divers comme il en existe, malheureusement, quelques dizaines tous les ans… Pas grand chose à l’échelle de ces grandes métropoles…
Trois jeunes femmes visitent un appartement qu’elles souhaiteraient louer ensemble pour trouver cette indépendance à laquelle elles aspirent, chacune pour des raisons différentes. Mais le locataire précédent a disparu, sans laisser aucune trace. Ses meubles sont encore dans l’appartement… Ils sont devenus la propriété de celui qui n’avait pas touché de loyer depuis trop longtemps… Les filles signent et décident d’aménager le plus rapidement possible…
Très rapidement, le lecteur comprend que la vie dans ce lieu ne sera pas d’une facilité déconcertante car il est comme… comment pourrais-je dire… comme habité, hanté… les filles se sentent espionnées, épiées, surveillées…
Les disparitions, en ville, continuent et on est bien obligé de constater que rien ne va plus normalement parce que des … , oui, je crois que je peux vous le dire, des morts vivants semblent se promener en liberté et commettent des crimes partout…
Chiara, une des trois jeunes femmes, se retrouve enceinte. Mais elle n’a pas connu d’hommes depuis assez longtemps… et elle ne comprend pas comment cela a pu se produire ! A-t-elle oublié un épisode dramatique de sa vie ? A-t-elle été fécondée dans son sommeil par un être magique, mystique ou diabolique ?
Vous comprendrez bien que je ne vais pas vous livrer les solutions et réponses à ces questions car cela briserait votre lecture, ce qui n’est pas l’objectif de cette critique… mais, une certitude, nous ne sommes pas dans une histoire réaliste, nous ne sommes pas non plus en présence d’une réincarnation de Marie, la mère vierge de Jésus. Il s’agit un récit bédé appartenant à la collection Insomnie et dont le but est de provoquer comme un petit malaise chez le lecteur. Il voudrait comprendre, expliquer, prévoir, anticiper… et il est condamné à se laisser manipuler par les auteurs qui semblent beaucoup s’amuser à ce petit jeu…
Les morts vivants ne sont pas des lectures que tout le monde goûte avec bonheur, mais, dans ce cas, je trouve que c’est fait avec talent et maîtrise de la part des auteurs qui vont devenir plus célèbres dans le microcosme bullesque !
Une fois n’est pas coutume, c’est la couleur de l’album que je voudrais mettre à l’honneur. Emanuele Tenderini joue avec les clairs et les foncés, les scènes extérieures et les séquences dans le métro, les êtres vivants et ceux qui se sont échappés d’on ne sait où… Bref, le jeu des couleurs participe activement à la narration et enchante le lecteur… que je suis !
Cette bande dessinée mérite une lecture mais ce n’est pas non plus un chef d’œuvre car les auteurs ont encore à progresser pour devenir les experts qu’ils seront très probablement demain…

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  La ville des damnés [Texte imprimé] scénario, Alex Crippa dessin, Alfio Buscaglia...

  de Buscaglia, Alfio Crippa, Alessandro
  Delcourt / Insomnie (Paris)
  ISBN : 9782847892543 ; 2,98 € ; 08/09/2004 ; 47 p. ; Cartonné

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