Contre-histoire de la philosophie, tome 1 : Les Sagesses antiques
de Michel Onfray

critiqué par Jules, le 27 avril 2006
(Bruxelles - 80 ans)


La note:  étoiles
Vraiment intéressant
Ce livre est le premier tome d’une série qui devra en compter six.

Bon, d’accord, cela ne se lit pas comme un roman, j’ai dû avoir recours à mon dictionnaire de temps à autre pour certains termes, mais c’est une mine de richesses.

Comme le dit Michel Onfray sur sa quatrième de couverture, son objectif est de nous faire connaître une série de philosophes qui ont été mis de côté au cours des siècles parce que leurs pensées ne convenaient pas à l’air du temps ou aux courants dominants. D’où le sous-titre de « Contre-Histoire de la Philosophie »

Découvrir ces pensées est vraiment très intéressant !
J’ai eu un faible dans ce volume pour Démocrite, Epicure et Lucrèce. Les conseils donnés par Hipparque sont des plus utiles et ils sont d’autant plus vrais qu’à son époque la vie comportait bien plus d’éléments aléatoires qu’aujourd’hui. Il n’empêche, ils sont loin d’être dépassés !

Pourquoi devrions-nous lire cela d’une traite ? Au contraire, savourons chaque penseur à notre aise puis refermons l’ouvrage jusqu’au moment de la prochaine envie d’aller plus loin.
Il n'y a pas qu'Aristote et Platon 9 étoiles

C’est après avoir entendu et apprécié l’intervention de Michel Onfray lors d’une conférence à Bordeau (disponible en ligne) à propos de son livre sur Freud que j’ai décidé de reprendre la lecture d’un de ses ouvrages. J’avais déjà commencé Les sagesses antiques et celui sur la psychanalyse, que j’avais délaissés au profit de lectures que je jugeais plus pragmatiques et objectives que celles des écrits d’un philosophe. Je suis revenue de cet a priori stérile.

J’ai beaucoup aimé ce premier tome de la contre-histoire de la philosophie : les brefs interludes biographiques des philosophes antiques délaissés, la contre-critique du matérialisme, les remises au point sur les pensées d’Epicure, la dénonciation des faiblesses et des limites du platonicisme… J’ai aussi pu m’approprier facilement les définitions des l’eudémonisme et de l’hédonisme, qui me permettront d’aller approfondir ma découverte de ces « concepts » qui me parlent beaucoup.

Mais c’est surtout l’idée de l’élaboration d’une « contre-histoire », d’une « histoire alternative » qui m’a séduite. Vouloir revisiter les différents courants philosophiques, accorder plus de temps voire de crédit à ceux délaissés par les discours conventionnels, remettre en cause les cloisonnements et catégorisations réducteurs (comme le groupe des philosophes présocratiques, souvent contemporains de Socrate), voilà une entreprise osée et intellectuellement jouissive. Cet essai s’inscrit pleinement dans la lignée de L’histoire populaire des Etats-Unis d’Howard Zinn ou de l’Histoire populaire des sciences de Clifford Conner, des œuvres cherchant à décrypter les idéologies qu’il y a derrière les récits hagiographiques et conventionnels et à redessiner l’histoire, en se basant sur des faits trop longtemps oblitérés. L’idéologie qu’il y a derrière l’histoire classique de la philosophie européenne, telle qu’elle est encore enseignée aujourd’hui, est celle des conceptions judéo-chrétiennes selon Michel Onfray.

Ce dernier n’a jamais recours à un verbiage repoussant, et son discours n’impose pas non plus de distance comme le font les discours plus académiques. Il n’hésite pas à enrichir ses propos de conjectures et positionnements philosophes personnels intéressants. Il donne envie de découvrir avidement tous les tomes de sa contre-histoire.

Elya - Savoie - 34 ans - 25 janvier 2014


Jouissif, mais… 8 étoiles

Toujours aussi jouissif de lire Michel Onfray, pourfendeur d’une certaine philosophie qui tient le plaisir à l’écart, qui bannit le corps ou y voit un outrage, qui choisit d’oublier les penseurs hédonistes ou qui les édulcore. Si je reconnais les nombreuses qualités de Michel Onfray, si j’affirme le plaisir de le lire tant sa plume nous chatouille, j’ose également émettre une petite nuance : sa tendance à tout « tirer » vers sa façon d’interpréter les textes, leurs auteurs et la vie de ces derniers. Par exemple, son portrait de Socrate ou de Platon vire parfois à la caricature, mais pour ceux qui connaissent ces deux philosophes, ce n’est pas dérangeant car le trait forci est vite repéré, ne fait donc aucun dégât de ce côté-là et en même temps, est bénéfique : remise en question, relecture des textes originaux, sourire, plaisir à lire la verve d’Onfray… Autre petite critique, si je puis me permettre : parfois beaucoup d’encre versée pour condamner cet oubli de l’hédonisme par l’histoire de la philosophie, par rapport aux développements des philosophies en elles-mêmes…

Saint-Germain-des-Prés - Liernu - 56 ans - 17 février 2012


La philosophie antique 9 étoiles

J’avais très envie de découvrir la philosophie, alors pourquoi ne pas commencer avec Michel Onfray qui nous fait découvrir les philosophes mis de côté pendant des siècles, j’ai beaucoup aimé Démocrite, Diogène et Epicure

Je n’ai pas trouvé la lecture de ce livre difficile bien que le dictionnaire ne doit pas rester trop loin, et j’ai aussi suivi ses conseils en lisant « histoire de la pensée» de Lucien Jerphagnon (pourquoi n’est il plus édité ?), ainsi que « Vie, doctrines et sentences des philosophes illustres » de Diogène Laërce .

Dudule - Orléans - - ans - 2 mai 2007


Les antiques hédonistes 8 étoiles

Michel Onfray nous propose dans cette nouvelle série de découvrir la philosophie hédoniste, Ô combien oubliée de l'histoire officielle philosophique, qui campe le platonisme et le point de vue chrétien qui en découlera.
J'ai pu découvrir avec intérêt le matérialisme abdéritain, le plaisir cyrénaïque, le jardin épicurien dans ce premier opus, avec la prose magnifique dont l'auteur nous a déjà rendu coutumier. La beauté des mots rend à elle seule le plaisir de lire ce genre d'ouvrage.
Je vais entamer une petite pause avant de découvrir le deuxième tome qui s'annonce tout aussi réjouissant.

Asgard - Liège - 46 ans - 29 juin 2006


Un nouveau regard sur les philosophes antiques 9 étoiles

La philosophie antique, c'est passionnant, et le nouveau regard que nous propose Onfray l'est tout autant.

Ce que je préfère dans l'ouvrage, c'est la critique de Platon et du recyclage axé autour de la haine du corps et de la matière qui en a été fait ultérieurment par la religion.

C'est l'occasion de redécouvrir des penseurs majeurs de l'antiquité qui ont été au mieux traînés dans la boue (Cf Epicure ou Lucrèce) au pire largement ignorés ou oubliés car vecteurs d'une pensée non correcte : ce livre restitue ainsi à Démocrite la place qu'il mérite : développer la théorie de l'atome dans la Grèce antique, n'est-ce pas là être visionnaire?

Si le courage vous en dit, attaquez-vous en parallèle à la lecture du difficile tome consacré par la collection de la Pléïade consacrée aux Présocratiques.

J'ai de grandes espérances pour la suite de cette série.

Fa - La Louvière - 49 ans - 27 juin 2006