Vasco, tome 21 : Le clan Mac Douglas
de Gilles Chaillet

critiqué par Shelton, le 2 mai 2006
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Heureusement, ils en buvaient déjà...
La série Vasco est le moyen qui a été donné à Gilles Chaillet pour faire de la bande dessinée, car, finalement, au départ, il aurait voulu faire du Alix, donc du romain… mais le créneau était pris par son maître Jacques Martin… Il prit donc un Italien, un Siennois très exactement, le neveu d’un banquier ce qui donnerait une multitude d’occasions de voyager à travers l’Europe de la fin du Moyen-Age et donc permettrait à l’auteur, complet et plein d’imagination, de nous raconter des dizaines d’histoires…
Dans cet épisode, nous retrouvons Vasco escortant une livraison d’armes aux Ecossais en lutte contre les Anglais… Le roi David II va mourir, mais comme il n’a pas d’enfant, la succession sera délicate et les prétendants soutenus par les « méchants voisins », les Godons, ne manquent pas… C’est la sœur du roi, Marjorie, qui veut prendre les choses en main et sauver son petit pays… Vasco n’est là que pour livrer du matériel, mais comme à chaque fois, il ira un peu plus loin dans les combats contre les Anglais, mettant sa vie en péril, mais on a l’habitude si on lit la série depuis quelques années, épisodes, albums…
Il est possible que Gilles Chaillet vieillisse un peu… car, dans cet album, Vasco ne regarde aucune jeune fille de près, n’a aucune aventure… Comme s’il était devenu sérieux, lui qui tombait amoureux dès les premiers instants… Ou alors, il est vraiment allergique aux femmes des îles… Allez savoir !
Le style bédé de Chaillet, qui réalise scénario et dessin, est très classique, méticuleux et historiquement très sérieux. Certains peuvent être surpris par ce genre de bédé qui semble, au premier regard, sortir directement du passé. Mais il faut lire avec attention pour découvrir que ce classicisme apparent cache, en fait, une modernité relative car Gilles Chaillet se donne de nombreuses libertés. Par exemple, il n’enferme pas son histoire dans des cases identiques, les planches ne sont pas rectangulaires et identiques, certains dessins ne sont pas dans des vignettes… de plus les couleurs de son épouse, Chantal Defachelle, sont remarquables et participent réellement à la narration graphique…
Je pense que c’est, actuellement, une des meilleures séries historiques. Gilles Chaillet se souvient qu’il fut, un temps, professeur d’histoire et il cherche à transmettre sa passion pour le passé avec inventivité et pédagogie et c’est pour cela que de nombreux enseignants utilisent son travail pour illustrer cette période historique de la fin du Moyen-Age…
Très bonne série à mettre dans les mains des jeunes lecteurs… et des autres aussi…