Le savoir-vivre
de Sabine Denuelle

critiqué par Bolcho, le 4 mai 2006
(Bruxelles - 76 ans)


La note:  étoiles
Du savoir vivre à l'art de mourir
J’ai feuilleté au bureau « Le Savoir-vivre, Guide des bons usages d’aujourd’hui », d’une certaine Sabine Denuelle qui doit gagner à être mieux connue… Le bouquin date de 1992. On y explique comment écrire à untel ou unetelle suivant qu’il ou elle est d’un rang supérieur, égal ou inférieur et par quelle formule de politesse terminer sa missive dans chacun de ces cas. Il me vient une angoisse : qui sont mes supérieurs, qui sont mes inférieurs ? Sur un trottoir, j’y pense parfois : celui qui vient là, en face de moi, vais-je lui laisser le « haut du pavé » ou bien vais-je m’en emparer pour l’écraser de ma superbe ? Tout ça est bien compliqué et mérite à coup sûr qu’on y consacre un bouquin de 300 pages. On pourra y vérifier qu’on ne mange pas les poires comme il se doit et que c’est encore pire avec le caviar : au lieu de « mettre quelques grains, du bout du couteau, sur un pain spécial », on se contente de le puiser gloutonnement, avec la cuiller à soupe, du saladier mis au centre de la table. Quel manque de savoir-vivre !
Ce qui m’a passionné véritablement dans ce livre pas vraiment lu, c’est la table des matières. Ce qu’ils appellent le « Savoir-vivre quotidien » (politesse, table, réceptions, transports, hôtels et restaurants, entreprise, jeunes, conversation, correspondance, étranger) occupe 210 pages. Les « Evénements familiaux » (naissance et cérémonies religieuses, cérémonies religieuses de l’adolescence, fiançailles, mariage, deuil) tiennent 70 pages, ce qui est beaucoup pour nous parler d’événements somme toute assez rares et souvent uniques (surtout en ce qui concerne le dernier cité). Il reste à peine une vingtaine de pages pour nous parler protocole officiel, noblesse, hiérarchies militaires et ecclésiastique (on ne parle pas à un cardinal comme à un général cinq étoiles, d’ailleurs, tout compte fait, vaut mieux ne pas leur parler du tout…).
Allez, bonne lecture, et souvenons-nous bien que « la mise en bière s’effectue en présence de la seule famille ou de quelques amis très intimes ». C’est dit : je vous y invite tous !
Reste plus qu’à trouver la date.