Nox
de Garnier-Duguy-Néro

critiqué par Loco-émotive, le 17 mai 2006
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Explorateurs de l'intérieur par la littérature... Notre fissure a commencé!
Dans un avenir très proche, en « Nouvelle Europe », le quotidien des millions d’êtres est rythmé par une émission de reality-show projetée sur les écrans géants de toutes les villes du continent où il n’y de place que pour une seule et unique super star : Nox.
Il mène une vie luxueuse et luxurieuse dans la ville d’Antélogos, dont il est lui, le centre charismatique, le pôle d’attention . Rien ne semble pouvoir entraver son ascension…

Car son intelligence prédatrice est mise au service de sa propre gloire, nourrie par sa force vitale et pulsionnelle. Un désir de pouvoir et de reconnaissance le brûle et lui inspire les shows télévisés les plus débridés qui séduisent la masse hypnotisée de ses fans.

Pourtant …
La vision d’une peinture aperçue dans une galerie, lui envoie un électrochoc, bouleversante de par ce qu’elle représente. Et bien qu’il tente de la nier, elle annonce une fissure lancinante dans la mise en scène trop parfaite de sa vie...


Au moment où l’intrigue bascule, avec stupeur, rejetant un instant l’ouvrage j’ai réalisé, tremblante dans mon lit , « Nox » c’est moi, ce livre est en train de me parler de mon propre processus, ici, maintenant ! C’est bien de ma folie qu’il s’agit. Moi qui me prends pour moi-même. Moi qui désire ardemment qu’on me reconnaisse, secrètement traquée par l’idée de ma propre mort. Nox est ce diamant noir qui refuse et recèle la réponse à mon unique question. Il ouvre une porte sur ce qui est le plus précieux et le plus redouté en moi-même. Il est l’insupportable tant attendu !
Soyons Nox! 10 étoiles

Le livre terminé, je ferme les yeux…

Je viens de faire un voyage en cinémascope avec comme guide Nox, super star médiatique de la Nouvelle Europe. J’ai vu en moi à travers Nox ce que nous portons de pire comme de meilleur. J’ai rêvé avec lui, exalté par les désirs de gloire et de reconnaissance. J’ai vu une critique de la société du spectacle où le divertissement est érigé en religion. Une population désoeuvrée qui n’attend que son rendez-vous avec Nox, magicien de l’image qui sait à la perfection manipuler les pulsions de son public.

J’ai savouré une prose d’une grande poésie, un récit haletant saturé d’images magnifiques sur le voyage de l’homme...
J’ai ressenti de l’intérieur le combat de l’ombre contre la lumière. J’ai contemplé le trésor caché derrière les apparences et le mensonge. J’ai éprouvé ce que l’art recèle de possibilités de transfiguration. J’ai refermé ce livre et, imprégné par son parfum, je continue d’y cheminer…

Hieronimus - - 47 ans - 8 juin 2006