La rose et le lilas
de Jean Anglade

critiqué par Tistou, le 25 mai 2006
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Le roman de Rose Malartre
Jean Anglade est un écrivain type « Ecole de Brive ». C’est à dire qu’il écrit des romans type « Romans de la terre » (appellation incontrôlée !). Terroir et Temps anciens au programme.
« La Rose et le lilas » est apparemment inspiré d’une histoire vraie ; celle de Rose Malartre (au moins ce nom dans le roman), femme née à la fin du XIXème siècle en Auvergne, devenue écrivain et garde-barrière. L’ensemble est assez didactique puisqu’on commencera avec l’enfance de Rose, vouée très tôt à une banale existence rurale, épouse de cantonnier, après avoir envisagé le métier d’institutrice. Aspiration déçue du fait de son milieu d’origine. Les faits s’enchaînent pour bouleverser une existence qui promettait tant de banalités, et celle qui voulait devenir institutrice deviendra donc garde-barrière, et écrivain de surcroît. Tout de suite moins banal on en conviendra.
La progression du roman est rythmée par des descriptions précises et circonstanciées de tout ce qui concerne l’époque et c’est ce qui peut être gênant avec ce genre de romans ; l’impression, un peu, de visiter un musée. Trop d’à-plats et de respect pour –et l’histoire et l’époque – Un peu de folie ou de considérations accessoires auraient amené un souffle de fraîcheur.
Ca n’en reste pas moins un ouvrage estimable pour qui s’intéresse un minimum à la vie rurale de nos ancêtres, à nos racines. L’écriture est déliée et ne pèse pas sur le lecteur.
« La Rose et le lilas » est suivie d’un court texte « Le Roi des fougères », histoire d’un petit garçon qui, lors d’une fugue, trouve refuge et affection chez un marginal, qui vit dans la montagne : le Roi des fougères. Texte plus personnel, devant moins de fidélité à une histoire de référence. Jean Anglade sait installer une atmosphère et raconter une histoire.
Un roman qui m'a laissé peu enthousiaste 4 étoiles

Je ne sors pas de ce roman de Jean Anglade très enthousiaste. J’ai trouvé le récit bien peu rythmé et pour tout dire légèrement ennuyeux. L’écriture, assez standard, ne compense malheureusement pas à mes yeux l’absence d’enjeux narratifs. La nouvelle qui complète le roman, Le Roi des fougères est très curieuse mais ne m’a guère plus convaincu, avec une conclusion fort hâtive, voire bâclée, qui m’a laissé sur ma faim. Reste effectivement dans la Rose et le Lilas une évocation extrêmement instructive des temps passés, que ce soit à la fin du dix-neuvième siècle ou des années mille neuf cent vingt, dans ces belles mais âpres contrées altiligériennes.

Fanou03 - * - 49 ans - 5 septembre 2018