La pluie d'été
de Marguerite Duras

critiqué par Morgenes, le 30 mai 2006
( - 46 ans)


La note:  étoiles
Le plus mauvais livre de ma bibliothèque
La pluie d'été est un des derniers livres écrits par Marguerite Duras. Une catastrophe. Une histoire d'inceste entre frère et soeur, inintéressante. Mais surtout un style assez proche de celui que les professeurs de français des collèges de France et de Navarre peuvent voir tous les jours dans les copies de leurs élèves.
Qu'un livre aussi mal écrit ait pu être publié tient sans doute au nom de l'auteur. Un tel manuscrit envoyé avec en couverture le nom d'un illustre inconnu revient avec la mention : "travailler votre style et repasser nous voir dans un siècle ou deux".
Des mille et quelques livres de ma bibliothèque le plus mauvais, et de très, très loin.
Partagée 6 étoiles

Je referme à l'instant le petit roman. Impression mitigée. Le style est particulier mais... mauvais? Certainement pas!

J'ai aimé l'atmosphère. Un bon roman devrait porter, offrir, laisser en nous une atmosphère. C'est ce que j'en attends - peut-être principalement. Quand je lis, je veux voyager, découvrir, emprunter un autre regard que le mien. En ce sens j'ai été comblée.

Mais il y a l'étrangeté qui court tout au long de ce récit. Ce qu'est Ernesto est bien plus souvent suggéré qu'autre chose. Ça déconcerte. Passons : c'est aussi un ingrédient de ce regard que j'emprunte, grâce auquel je voyage.

Non... ma vraie déception vient de la brièveté du roman. Il est en effet si bref qu'on a bien peu le loisir de plonger dans le coeur et la tête d'Ernesto, de Jeanne, de la mère, de l'instituteur, du journaliste... C'est dommage. Ce roman me semble une promesse plus qu'une oeuvre.

AnneC - - 60 ans - 7 août 2022


Eh bien moi, j'aime ! 10 étoiles

"La pluie d'été" ressasse les obsessions de Marguerite Duras et ici encore plus qu'ailleurs, "elle se situe dans le camp de ceux qui n'ont rien" (Laure Adler), avec cette description d'une famille d'origine immigrée (père italien, mère polonaise) et de leurs sept enfants, dont l'aîné Ernesto (elle reprend le héros d'un album des années 70, "Ah, Ernesto", paru chez Harlin Quist, un éditeur expérimental et d'avant-garde) est, à sa manière, un génie qui a appris à lire tout seul. Il commence à aller à l'école à douze ans, puis au bout de dix jours, ne veut plus y aller "parce que à l'école on m'apprend des choses que je sais pas". Stupeur de la mère. Etonnement du père. Eblouissement de l'instituteur. Tous à leur manière comprennent qu'Ernesto est différent. Autre obsession de Duras : l'amour entre frère et soeur. Personnellement, ça ne m'a pas gêné.
Il y a dans ce livre une grande pureté, servie par un style qu'on peut ne pas aimer, mais qui est très travaillé. Dire que c'est du niveau d'enfants, me rappelle tous les gens qui disaient de Picasso : "un enfant en ferait autant". Eh bien non, le style est ici extrêmement travaillé, les dialogues sonnent juste, on n'est pas dans les hautes sphères de la société, mais chez les prolos, et même le quart monde, comme on dit aujourd'hui. Et on trouve donc un langage codé, littéraire si l'on veut, comme chez Queneau ou chez Céline...
Enfin, il y a le rire de Marguerite Duras, dont on n'a pas assez parlé, et qui ici est tonitruant, notamment dans les scènes du journaliste du "Fi-Fi littéraire" qui vient interviewer le héros. Un livre jubilatoire, oui...

Cyclo - Bordeaux - 79 ans - 29 mai 2014


Pluie d'Eté 1 étoiles

Le résumé du livre avait l'air plutôt intéressant mais alors quelle déception ! Tout d'abord, un style d'écriture très simple et qui a tendance quelquefois à en devenir médiocre et énervant : en effet, lire 200 fois dans un livre "mes brothers et mes sisters" peut être très vite
pénible.
Sinon, l'histoire en elle-même stagne tout le long dans un néant total et on n'a qu'une hâte : le finir très vite pour passer au suivant qui finalement ne pourra être que mieux ....

Talyssa - - 42 ans - 12 juin 2006